Procès du Coup d’Etat : Le secret militaire prévaudra-t-il sur la soif de vérité ?
Longtemps attendu par les Burkinabè, le procès du Coup d’Etat de septembre 2015 s’ouvre le mardi 27 février 2018 à Ouagadougou. Celui-ci ne se tiendra pas au Tribunal militaire, mais sera délocalisé au quartier Ouaga 2000. Le parquet militaire, dans un communiqué rendu public le 29 janvier 2018, a indiqué que le procès sera public.
Les généraux Gilbert Diendéré, Djibrill Bassolé et les 82 autres accusés dans le procès du Coup d’Etat de septembre 2015 au Burkina Faso sont poursuivis pour attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation de biens appartenant à autrui, trahison, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline, violence et voies de fait sur autrui, ou de complicité de ces infractions.
Le vendredi 29 décembre 2017, au micro de Burkina 24, l’avocat du général Diendéré avait affirmé que son client était prêt à assumer « tout ce qui lui revient ». « Il est prêt à s’assumer pour autant que la loi soit respectée dans le cadre d’un procès équitable », avait indiqué Me Yelkouni.
Dans ce procès qui s’ouvre, les Burkinabè s’attendent à des révélations en cascades de la part des accusés dont le général Diendéré considéré comme la boite noire du régime Compaoré. L’ex-chef de la junte qui avait pris momentanément le pouvoir lors du Coup d’Etat incarcéré depuis 2015 à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), avait, par la voix d’un de ses avocats, demandé l’inculpation d’une dizaine de chefs militaires dans le dossier Coup d’Etat.
A-t-il été entendu ? Toute la vérité sera-t-elle dite ? Le secret militaire prévaudra-t-il sur la soif de vérité des Burkinabè ? Sont-ce là de nombreuses questions que se posent les Burkinabè.
Lors des récents procès Madi Ouédraogo (Plan d’évasion à la MACA) et Aly Sanou (Attaque de la soute de Yimdi), des accusés avaient ouvertement affirmé détenir certaines informations, mais qui ne pouvaient être divulguées en présence de civils. En sera-t-il de même pour le procès qui s’ouvre ce mardi 27 février ?
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Mais déjà, à quelques heures de l’ouverture du procès, les appels se font sentir. Le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a appelé « au civisme, à la discipline et à la vigilance citoyenne » et souhaite un « climat social propre à la tenue d’un procès équitable, juste et transparent ».
Dans un autre sens, une organisation de la société civile a jugé « capitale« , la présence de tous les témoins à l’audience. « Ce sera l’occasion de confondre tous les acteurs afin que se taisent les allégations, afin qu’on restitue tous les faits« , affirmait-elle.
En rappel, le coup d’Etat de septembre 2015 au Burkina, qualifié de « Coup d’Etat le plus bête du monde », avait fait 15 décès et 114 blessés selon la Coordination des associations pour l’assistance et le secours populaire (CAASP).
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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