Musique : « Elles sont gâtées », le clip qui choque la Toile burkinabè
David le Combattant, ex-membre du groupe de rap « Faso Combat », continue sa carrière solo et opte pour l’ambiance facile, la variété comme genre musical. Cependant, ces dernières années, ses clips et les messages véhiculés dans ses chansons font couler salive et encre. Sur les réseaux sociaux, le mercure a chauffé depuis la sortie de son dernier clip « Elles sont gâtées ». Condamnations, appréciations, chacun y va de son avis.
Ce ne sont pas les paroles seulement de cette chanson (elle dénonce la dépravation des mœurs des collégiennes et lycéennes qui usent de leur charme notamment pour obtenir de bonnes notes) qui choquent plus d’un. Mais aussi le clip, « très osé » dans lequel des filles aux formes généreuses mi habillées, en bikini, se laissent regarder. Cette façon de « mettre en valeur » la femme semble passer difficilement dans la société burkinabè ou du moins, dans les opinions sur la Toile.
« Il a osé»
« Il a tapé fort… Il a osé », analyse un twitto. Les commentaires vont bon train sur Facebook. Ils sont nombreux à décrier l’image de la femme tel que montrée dans le clip. Certains se demandent si le « combattant se bat encore pour le Faso ». « David le combattant, ex-Faso Kombat: La rupture avec son public ? Son dernier clip vidéo passe aussi mal que les paroles de la chanson elle-même. Pourquoi ce virage musical à 1800 degrés?», s’interroge ce facebooker, Juvénal Somé.
À l’opposé, il y a ceux que ça ne dérange pas. Ces derniers vont même appeler à « voir et à revoir absolument le clip », qui a plus de 20 000 vues depuis sa publication le 30 juillet 2018 sur Youtube. Car pour eux, des clips du genre d’autres artistes étrangers sont appréciés par ici.
« … symptôme de la décadence morale de ce Pays »…
« Faut-il l’incriminer parce qu’il est burkinabè ? », s’est interrogée par exemple Monica Rinaldi, avant d’indiquer que ce clip n’est pas plus scandaleux que la plupart de ceux qui passent sur les chaînes télé. C’est d’ailleurs ce type de clip qui a plus de succès auprès du public. « David a produit ce que les gens veulent voir », dit-elle. D’ailleurs, résume-t-elle, « ce clip est un symptôme de la décadence morale de ce Pays ».
David n’est pas le seul appelé sur le banc des accusés. S’il a pu tourner un tel clip, c’est parce que des femmes ont accepté s’adonner à ce jeu.
« Les filles se dénudent aussi facilement dans les clips alors que les garçons trouvent toujours moyen de cacher leurs parties intimes », fait remarquer cet autre commentaire. « La mode peut-être, mais il y’a une vie après les clips et ces postures suivront ces filles à vie», conseille-t-il.
Au-delà de toutes ces positions, il y a ceux qui apprécient le travail artistique. « David le Combattant, c’est aussi et surtout une voix envoûtante, des textes qui remuent l’âme et la conscience. C’est un arc-en-ciel… », commente Aristide Tarnagda.
Hypocrisie, selon le Combattant
Quant à l’intéressé, il défend son œuvre face aux critiques dans une interview accordée au « Petit Journaliste ». « C’est un single qui peint la prostitution dans la société ». Pour lui, c’est une chanson engagée qui dénonce des faits. « Je dis que les femmes sont gâtées parce qu’elles se prostituent… Combien de filles roulent avec des motos de plus d’un million alors qu’elles ne travaillent pas ? Vous pensez que ce sont leurs parents qui leur achètent ça ? ».
Il traite ses détracteurs d’hypocrites qui ont des films pornographiques sur leurs téléphones. Les artistes qui cassent les codes, cela ne date pas d’aujourd’hui, ajoute-t-il par ailleurs. « Féla montait sur scène avec des slips, Petit Pays posait nu sur son album », illustre-t-il.
Sans conteste, avec « Elles sont gâtées« , David le Combattant a réussi à poser le débat sur l’image de la femme dans la société burkinabè. Et après tout, n’est-ce pas aussi cela le rôle d’un artiste, être le miroir dans lequel la société contemple son reflet ?
Revelyn SOME
Burkina24
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On ne dénonce pas le mal par le mal. Nous sommes burkinabés alors il faut respecter le sens du nom que porte notre pays. Ç’aurait été au temps de Thomas Sankara, en plus de la sensure de cette pornographie, ce combattant aurait étè foutu en prison.
Quel avenir pour les présentes et futures générations si on laisse ce genre de bordel passer dans nos télés et pire dans les téléphones de nos enfants avec l’accessibilité du net?
Il faut voir loin et mon au bout de son caleçon comme le font les pervers qui apprécient cette pornographie!
On ne dénonce pas le mal par le mal. Nous sommes burkinabés alors il faut respecter le sens du nom que porte notre pays. Ç’aurait été au temps de Thomas Sankara, en plus de la sensure de cette pornographie, ce combattant aurait étè foutu en prison.
Quel avenir pour les présentes et futures générations si on laisse ce genre de bordel passer dans nos télés et pire dans les téléphones de nos enfants avec l’accessibilité du net?
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