Carthage dance : La « Country dance » revisitée par Chantal Loïal
Chantal Loial revisite le patrimoine culturel immatériel des Antilles, les contredanses (country dance) apportées au 17e siècle par les européens notamment la France aux populations d’outre-mer. A la deuxième édition de Carthage dance, elle propose , ce 16 juin 2019 à la cité de la Culture de Tunis un spectacle dénommé « Cercle égal demi-cercle au carré », des pratiques de danses à figures qui s’inspirent du country dance et de la danse contemporaine.
Originaire de la Guadeloupe, Chantal Loïal apprend la danse classique aux Antilles. En 1977, elle découvre la danse africaine à Paris. Elle intègre des ballets africains, comme Lokolé et Lemba du Congo, la compagnie Georges Momboye de la Côte d’Ivoire, puis accompagne des chanteurs d’Afrique de l’ouest comme Tchico Tchikaya et Kanda Bongo Man. Elle fait presque le tour de l’Afrique avec ces derniers. Attirée par la danse contemporaine française, elle rejoint en tant que danseuse la compagnie de José Montalvo et Dominique.
Elle est diplômée en danse contemporaine au Conservatoire National de danse de Pantin. En 1995, Chantal Loïal crée sa propre compagnie de danse, « Difé Kako », avec laquelle elle ne cesse de revendiquer son identité créole et milite pour une chorégraphie métissée.
Chantal Loial s’attache à créer alors un langage chorégraphique basé sur des danses africaines et antillaises ainsi que sur les répertoires musicaux traditionnels africains et contemporains.
« L’idée, dit-elle, c’est de parler de notre passé et notre présent, du patrimoine immatériel, de parler aussi de l’inter-génération où il y a beaucoup de similitudes aussi bien au niveau des costumes, de l’espace, de la musique ».
Elle adjoint aux contredanses encore appelées country dance, ces danses de campagnes apportées par les Européens aux territoires d’outre-mer, notamment par la France en Guyane, Martinique Guadeloupe, entre autres, entre le 17e et 18e siècle, les pas de danse contemporaine ou urbaine.
Sa création chorégraphique s’inspire de ces pratiques de danses dans la forme, des danses à figures qui se font avec 4 couples. « Ce sont des danses à figures, des figures que des gens connaissent et qu’il faut apprendre, ce sont des pas codés. Ce sont des danses très vertueuses qui, au fil du temps, ont été simplifiées à ce que ce soit très populaire et que tout le monde puisse le danser ».
A l’occasion de Carthage dance, après son spectacle « Cercle égale demi-cercle au carré », avec sa compagnie « Difé Kako » venue de la Guadeloupe, s’en est suivi un bal antillais à la Cité de la Culture de Tunis où le public n’a pas boudé son plaisir à prendre des cours de danses à figures.
Revelyn SOME
Burkina24
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