Enfants talibés au Burkina Faso : Un forum régional sur la problématique
Ouagadougou a abrité ce jeudi 29 avril 2021, un forum sous-régional sur l’inclusion des foyers coraniques. Cette rencontre organisée par l’ONG Diakonia est placée sous le thème, « l’inclusion des foyers coraniques au Burkina Faso : état des lieux et perspectives ».
Dans le cadre de son projet qui vise l’amélioration de l’inclusion sociale des apprenants des foyers coraniques par l’éducation et le dialogue, l’ONG Diakonia organise un forum sous-régional sur l’inclusion des foyers coraniques. Ce, afin de protéger et préserver les jeunes des conflits dans les zones à risque du Burkina Faso à travers l’éducation et le dialogue au sein des communautés.
D’après Nadine Koné, représentante résidente de Diakonia au Burkina, la problématique de l’inclusion des foyers coraniques et des enfants talibés dans les différentes politiques de développement sera débattue de façon approfondie au cours des échanges.
« Et des échanges auront lieu sur d’autres sujets d’intérêt général touchant la vie des enfants. Tous ces sujets seront abordés, sans fuyants, en tenant compte de l’un des principaux objectifs de notre engagement qui est d’offrir des meilleures conditions d’apprentissage, de vie et des meilleures perspectives d’insertion socio-professionnelle à tous nos enfants et en particulier aux enfants talibés », a-t-elle relevé.
Face à la vulnérabilité accrue des enfants talibés, Nadine Koné appelle à des actions concrètes pour les soulager et leur permettre de retrouver une vie dans la dignité.
« La protection de la vie, la santé, l’éducation de qualité pour tous, la formation des jeunes filles et garçons, l’accès à l’eau potable, la sécurité alimentaire et nutritionnelle (…) sont autant de domaines qui requièrent notre attention et nos efforts conjugués« , a affirmé Nadine Koné.
Les conditions d’apprentissage
Wolfram Vetter, ambassadeur de l’Union européenne au Burkina Faso, a laissé entendre que la crise sécuritaire qui touche le Burkina Faso amène à porter un autre regard sur la société et sur les besoins de la cohésion sociale, la prévention des conflits, la prévention de la radicalisation et en particulier les possibilités d’offrir des perspectives à tous les jeunes du pays.
« Cela concerne, entre autres, le sujet des foyers coraniques. Ils constituent en effet une offre éducative traditionnelle très répandue en Afrique de l’Ouest et bien concernée dans la culture sahélienne mais qui n’est pas forcément adaptée, telle qu’elle est pratiquée, aux enjeux sociaux actuels. Cela touche un grand nombre de jeunes gens au Burkina Faso et dans d’autres pays voisins. S’intéresser aux conditions d’apprentissage et à la situation générale des jeunes talibés a donc tout son sens », a-t-il reconnu.
Wolfram Vetter a relevé qu’au sein de l’Union européenne, ils font trois constats sur cette problématique. L’apprentissage des jeunes talibés s’effectue souvent dans des conditions matérielles jugées très précaires, les contenus d’enseignement ne s’inscrivent pas dans l’offre éducative et enfin ces enfants sont des fois l’objet d’abus dans certains foyers.
Aussi, il a déploré le fait qu’un certain nombre de talibés ne soient pas déclarés à l’état civil. Ce qui ne leur donne pas accès aux services de base. « Il est par conséquent important de combattre les risques d’exécution et de travail pour rendre effective l’intégration des talibés dans les systèmes formels de l’éducation », a-t-il appelé.
Plus de 2200 établissements scolaires fermés à la date du 12 avril 2021
Le président de la Fédération des associations islamiques du Burkina, El hadj Oumarou Zoungrana, a mentionné que l’enseignement de l’Islam au Burkina Faso s’est fait à travers plusieurs canaux et cadres « parmi lesquels figurent avec fierté les foyers coraniques« .
Selon lui, le développement du Burkina Faso ne pourra se faire sans la contribution de tous les acteurs, surtout les couches défavorisées où on retrouve les talibés. « C’est pourquoi, nous saluons l’initiative de ce projet d’amélioration de l’inclusion sociale des apprenants des foyers coraniques par l’éducation et le dialogue », a-t-il renchéri.
Yvette Dembelé, conseillère au ministère en charge de l’éducation, a soutenu que le nouveau plan sectoriel de l’éducation révisé en 2016 vise à assurer un développement harmonieux, équitable et inclusif de la petite enfance.
« Dans cette petite enfance, on retrouve certains apprenants des foyers coraniques qui suivent une forme d’éducation et qu’il nous est impérieux d’accompagner. Car l’éducation est un pilier majeur de développement, elle permet aux enfants d’atteindre leur plein potentiel », a-t-il commenté.
Au Burkina Faso, agence-t-elle, plus de 200 000 enfants sont répartis à travers des foyers coraniques. Elle a également évoqué la question de la sécurité qui empiète sur le secteur de l’éducation. Plus de 2 200 établissements scolaires ont été fermés, un bilan dressé à la date du 12 février 2021, selon ses propos. Notons que les participants à cette rencontre viennent du Niger, du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire.
Willy SAGBE
Burkina 24
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La présence remarquable des talibés dans nos villes doit interpeller tous les spheres de la societe. Quel est l’avenir de ces enfants et partant l’avenir de toute la nation? Ils ne peuvent pas être mendiants à vie. Qui sont leurs parents? Où vivent ils? Aussi, je me pose des questions sur les débouchés même de la formation dans les écoles coraniques. En déambulant toute la journée dans les rues, je me demande à quel moment apprennent ils réellement le coran? Ses enfants sont en réalité juste exploiter par un tiers.
L’ État devrait imposer la formation professionnelle aux centres coraniques pour permettre à ces enfants d’apprendre un metier.
Si nous ne prenions garde, l’avenir risque d’être douloureux pour tous. Car ces enfants devenus grands risque de se venger de la société. Il suffit d’observer leurs regards parfois perdus, parfois vides, parfois insistants, parfois même agressifs.
Vivement qu’une solution soit trouvée!