Burkina Faso : Vers l’intégration des foyers coraniques dans le système éducatif
De concert avec l’Unicef, le ministère en charge de l’éducation nationale a mené une étude sur « les perceptions des autorités éducatives et acteurs de l’intégration des foyers coraniques dans le système éducatif burkinabè ». Le rendu des résultats de l’étude est intervenu ce jeudi 22 juillet 2021 à Ouagadougou.
De nombreux enfants burkinabè n’ont pas accès à l’école formelle. La plupart de ces enfants atterrissent dans les foyers coraniques. Alors que l’éducation qu’ils reçoivent dans ces centres est considérée comme informelle.
Ils se retrouvent très souvent en train de parcourir les rues des villes et campagnes du pays pour recevoir l’aumône ou bénéficier de l’aide des passants. À l’heure actuelle où le pays fait face au terrorisme et au grand banditisme, les acteurs ont convenu qu’il est important que la question soit bien appréhendée pour éviter un éventuel dérapage de ces enfants.
En 2013, une étude portée par le Cercle d’études, de recherche et de formation islamique (CERFI) a révélé qu’environ 140 000 enfants dont 32 052 filles se trouvent dans les structures de l’éducation informelle, et logés ainsi dans plus de 7 502 foyers coraniques à travers le pays.
L’intégration des foyers coraniques dans le système éducatif
Une autre étude menée en 2017, cette fois-ci par l’Unicef a fait ressortir qu’en 2014, le pays totalisait plus 2 600 000 enfants en dehors du système éducatif formel, incluant les enfants des écoles coraniques.
D’où l’importance même de cette étude menée par l’Unicef et le ministère en charge de l’éducation nationale qui aura pour impact, l’intégration des foyers coraniques dans le système éducatif. Les enfants qui fréquentent ces foyers sont considérés comme les enfants en situation de risque, selon le Pr Khalifa Traoré, secrétaire général au ministère de l’éducation nationale.
« Pour ce faire, il est important de comprendre comment fonctionnent ces foyers coraniques, d’une part et d’appréhender les perceptions des acteurs concernés, d’autre part. Toute chose qui permettra de définir les orientations pertinentes pour l’intégration dans le système éducatif burkinabè », a-t-il relevé.
Pr Khalifa a rappelé que le Burkina Faso fournit beaucoup d’efforts pour garantir une éducation équitable à tous les jeunes Burkinabè.
« L’éducation comme une priorité nationale »
« Au nombre de ces efforts, on retient la mise en place de politiques éducatives visant l’accroissement de l’accès et le maintien des élèves dans le système éducatif. C’est à ce titre que la loi d’orientation a consacré l’éducation comme une priorité nationale et l’obligation scolaire pour les enfants », a-t-il enchaîné.
Pour Franck Tamini, administrateur du programme Éducation à l’Unicef, a indiqué qu’il est de bon ton pour l’organisation de soutenir une telle étude au regard de son mandat qui est de défendre les droits des enfants. « Et parmi les droits de l’enfant, le droit à une éducation de qualité est un des droits fondamentaux qui détermine tous les autres droits. Et son respect pour tous les enfants permet de donner des chances égales aux enfants », a-t-il argumenté.
Il a souligné que l’Unicef reste aux côtés du ministère de l’éducation nationale pour relever le défi d’intégration des talibés dans le système éducatif.
Quant à Félix Compaoré, le consultant principal ayant conduit cette étude, les enquêtes ont relevé une certaine unanimité sur la possibilité d’intégrer les foyers coraniques au niveau du système éducatif. Également, il a fait comprendre que les acteurs ne sont pas contre cette migration.
Willy SAGBE
Burkina 24
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