Gambie : le président Yahya Jammeh limoge deux juges de la Cour suprême
Pour avoir commué des peines de mort en prison à vie, le président gambien, Yahya Jammeh a limogé en fin de semaine dernière deux juges de la Cour suprême de son pays. Il s’agit notamment de la peine de mort de son ancien chef des armées, le général Lang Tombong Tamba ainsi que six autres condamnés. Les sept étaient accusés d’avoir participé à un coup d’Etat manqué en 2009.
Il s’agit des juges Raymond Sock et Gibou Janneh qui ont « reçu leurs lettres de fin de mission jeudi (25 juin dernier)», a déclaré à l’AFP une source à la Cour suprême sous couvert de l’anonymat. Le gouvernement n’a donné aucune explication.
Ces limogeages surviennent après celui du président de la Cour, le Pakistanais Ali Nawaz Chowan, qui à la mi-mai dernier, avait reçu l’ordre de quitter le pays sous 72 heures, là encore sans explication. L’intérim est présentement assuré par le Nigérian Emmanuel Fagbenle.
Les noms des remplaçants de ces juges déchus ne devraient pas tarder d’autant plus que le président Jammeh fait appel, à chaque session, à des juges de pays anglophones pour compléter le nombre de membres.
Après le coup d’Etat manqué de fin décembre 2014, le chef de l’Etat « avait dit qu’il donnerait une leçon à ses auteurs et « n’autoriserait plus la Cour suprême à casser des jugements sur la peine de mort », a indiqué cet avocat.
Les autorités ont récemment annoncé un référendum sur une réforme de la Constitution visant à allonger la liste des délits passibles de la peine de mort.
L’on se souvient qu’en août 2012, le président Jammeh avait annoncé que tous les prisonniers condamnés à mort seraient exécutés d’ici la mi-septembre suivante. Une semaine plus tard, un premier groupe de neuf détenus était fusillé par un peloton d’exécution.
Au nombre des personnes exécutées, il y avait deux ressortissant sénégalais. Les exécutions avaient provoqué l’indignation internationale.
Les groupes de défense des droits de l’Homme estiment qu’une trentaine d’autres détenus risquent d’être fusillés, mais aucune exécution n’a été annoncée depuis.
Yayah Jammeh qui dirige d’une main de fer la Gambie est au pouvoir depuis 1994 à la faveur d’un coup d’Etat.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source : Jeuneafrique.com
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