Gratuité des soins : Ce que dit une étude au Centre-Nord et au Sahel

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La campagne de lobbying d’avant les élections couplées de novembre 2015 auprès des candidats  a porté fruit avec l’entrée en vigueur le 2 avril 2016 de la mesure de gratuité de soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Pour la suite, Save The Children, une des ONG sur financement de la fondation GlaxoSmithKline est allé sur le terrain pour faire de la constatation en vue de produire des évidences sur les avancées et les défis rencontrés dans la mise en œuvre pour conduire les décideurs à la renforcer et à l’élargir à d’autres couches vulnérables de la population.

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Le plaidoyer mené par la dizaine d’organisations non gouvernementales s’inscrivait pour Save The Children dans le cadre de sa campagne triennale, « ma voix, la santé des enfants ». Elle a été lancée à la suite d’«un constat qui ne pouvait laisser indifférent » au regard des chiffres qui faisaient état de plus de 2 000 femmes qui meurent chaque année de complication liées à la grossesse et à l’accouchement. 64 000 enfants de moins de 5 ans meurent de maladies évitables. Et un tiers des  bébés meurt dans les 28 premiers jours de leur vie. « De nos jours, nous avons estimé que ces situations étaient inacceptables », a relevé Josiane Yolande Nikiema, responsable des ressources humaines de Save The Children Burkina Faso.

C’est cela qui a justifié l’étude intitulée « Recherche sur la mise en œuvre et les effets de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans dans les régions du Centre-Nord et du Sahel ». Menée d’avril 2017 à avril 2018 par le cabinet AGIR, elle a pris en compte les données du système national d’information sanitaire (SNIS) de 243 CSPS issus de 10 districts sanitaires que sont Barsalogho, Boulsa, Boussouma, Djibo, Dori, Gorom-Gorom, Kaya, Kongoussi, Sebba, Tougouri.

L’objectif, a décliné Yolande Nikiema au cours de la présentation du rapport de l’étude financée par le laboratoire GlaxoSmithKline ce 22 mai 2018, c’est de produire des évidences sur les avancées et les défis rencontrés dans la mise en œuvre en vue de conduire les décideurs à la renforcer et à l’élargir à d’autres couches vulnérables de la population.

Et avec la tenue de la rencontre de présentation des résultats de l’étude qui a réuni les médecins chefs de districts des deux régions concernées, la directrice des ressources humaines ne cache pas sa satisfaction. « Cette coalition (d’ONGs) a démontré toute sa force. La gratuité des soins est une réalité au Burkina. On peut s’enorgueillir », a exprimé Yolande Nikiema.

« De nos jours, nous avons estimé que ces situations étaient inacceptables », Yolande Nikiema, responsable des ressources humaines à Save The Children

Iréné Ouangraoua est le directeur régional de la santé du Centre-Nord, « une grande région avec jusqu’à six districts ». « Ce n’est pas facile » dira-t-il avant d’ajouter qu’« avec la mise en œuvre de cette gratuité, ceux qui avaient des difficultés sur le plan financier pour avoir accès aux soins maintenant fréquentent nos formations sanitaires ».

D’où son souhait de « bienvenue » à l’étude. Une étude dont les résultats leur permettront d’améliorer ce qu’ils font en tant que professionnels de santé. « On voit ce que nous faisons sur le terrain mais l’œil extérieur viendra nous apporter les points sur lesquels on doit mettre beaucoup plus d’accent », apprécie-t-il.

David Zombré, économiste de la santé et Yamba Kafando, géographe de la santé, travaillent pour le cabinet AGIR qui a mené l’étude sur le terrain sur la base des critères quantité et qualité des soins offerts depuis avril 2016. Selon l’économiste de la santé, la gratuité a eu un impact substantiel sur l’utilisation des services de santé dans les CSPS. Il a été plus fort chez les enfants de moins de cinq ans. Cependant, précise-t-il, pour les femmes enceintes qui vont accoucher et qui vont faire les consultations post natales et pré natales, l’impact n’a pas été aussi fort que chez les enfants.

Le constat, dresse-t-il, suite au lancement de la gratuité des soins, dès le premier mois qui a suivi le début de la mesure, « cela a entraîné une augmentation, cela a doublé l’utilisation des services de santé dans les CSPS ». Pour son collègue Yamba Kafando, au-delà des chiffres qui sont produits au niveau des formations sanitaires, « il fallait aller sur le terrain et voir ce que les populations pensent réellement de la gratuité des soins ». En somme, relever les opinions, les perceptions des différents acteurs.

Toujours selon lui, il ressort que « sur le plan quantitatif, la gratuité de soins est effective ». De même, ajoute-t-il, les acteurs apprécient positivement la politique de gratuité des soins qui est mise en œuvre sur le terrain malgré les difficultés qui ont été relevées çà et là, notamment la rupture des intrants, les agents de santé qui se plaignent un peu de la charge élevée du travail, le problème de financement. « Grosso modo, résume Yamba Kafando, les populations accèdent à la gratuité des soins dans les deux régions et elles sont satisfaites ».

Oui Koueta

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