Industrie minière au Burkina (partie 3) – Élie Justin Ouédraogo: « On parle de 447 milliards fcfa de revenus générés par ce secteur »

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Elie Justin Ouedraogo, Président de la chambre des mines du Burkina

Dans la série de reportages sur l’industrie minière au Burkina, Burkina24 s’est entretenu avec le Président de la chambre des mines du Burkina, ancien ministre des mines du Burkina. Dans l’entretien qui suit, réalisé à Toronto, M. Ouédraogo revient sur les réalités du secteur minier ainsi que son apport à l’économie du Burkina.

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Burkina24 : Bonjour Monsieur le Président de la Chambre des Mines et merci d’accorder cet entretien à Burkina24. Pouvez-vous nous dire quel est l’objet de votre séjour à Toronto?

Élie Justin Ouédraogo : Merci. Je voudrais tout d’abord vous féliciter. Ça fait plaisir de voir des jeunes Burkinabè développer des initiatives au Canada, et notamment à Toronto qui est le cœur des affaires. Je ne peux que vous féliciter, vous encourager et vous souhaiter le plus grand succès possible.

Si nous sommes là, c’est effectivement pour faire la promotion du secteur minier du Burkina Faso qui, comme vous le savez, est en pleine expansion, connait un développement extrêmement important, et commence à compter et à peser dans la croissance économique du pays dans son ensemble. C’est depuis la fin de 2009 le premier produit d’exportation du Burkina Faso. On parle de 447 milliards de Franc CFA de revenus générés par ce secteur. C’est environ plus de 8% du PIB. C’est donc un secteur qui devient extrêmement important, et avec le gouvernement nous essayons de voir comment nous pouvons encadrer et conduire au mieux cette expansion.

Burkina24 : Comme vous l’avez mentionné, le Burkina Faso est devenu depuis 2009 un pays minier avec une prédominance de l’or comme produit d’exportation, avant même le coton. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour les citoyens burkinabè? Si on vous demandait de résumer les grands axes de la politique minière du Burkina Faso en quelques mots, que devons-nous retenir ?

Élie Justin Ouédraogo : Je pense que c’est toujours une bonne nouvelle parce que c’est de la création de richesses à priori. On a au Burkina Faso, une source de revenus et de richesses additionnelles, et cela est important. Maintenant on verra les modalités de répartition de cette richesse et c’est peut-être là qu’il y a souvent  des discussions. Sinon, à priori, je pense que c’est une très bonne nouvelle et il faut la prendre comme telle.

Les problèmes de redistribution équitable sont posés justement à travers ce que vous évoquez, c’est-à-dire à travers les politiques minières. Je voudrais à ce propos souligner que le Burkina a adhéré à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). L’ITIE met en partenariat autour d’une table le gouvernement, les sociétés minières et la société civile, pour mettre de la transparence dans les retombées du secteur minier. Cette initiative à laquelle adhèrent librement les sociétés minières les conduit à déclarer tout ce qu’elles donnent à l’Etat. Cet état qui est régulièrement fait est publié et porté à la connaissance de l’opinion publique aussi bien nationale qu’internationale. C’est à l’État burkinabè maintenant de dire ce qu’il en fait. Il est heureux de constater que le Burkina Faso très tôt s’est engagé dans cette initiative.

Burkina24 : Pourquoi les entreprises minières ou tout simplement les investisseurs devraient choisir d’investir au Burkina Faso au lieu d’un autre pays?

Élie Justin Ouédraogo : Dans le secteur minier, je vous dirais tout d’abord que c’est pour la richesse de son sous-sol, de son potentiel minier qui est extraordinaire. Et ce qu’on a découvert, de mon point de vue, n’est qu’une infime partie visible…Et pour faire des découvertes, il faut faire des recherches. Donc ce que je veux dire aux gens c’est qu’on a une potentialité qui est formidable. La preuve est qu’en moins de deux/trois années, on a pu mettre en marche sept mines, dont six mines d’or et une mine de manganèse. C’est un record. Et, derrière ces sept mines, il y a six projets qui arrivent à maturité.

Le Burkina Faso n’a pas un niveau de recherche et de réalisation de sondages qui puisse dire qu’on a couvert le tiers, le quart, même pas le dixième du potentiel existant. Donc c’est d’abord la richesse du sous-sol ; et il faut venir chercher, il faut faire des sondages pour la découverte ;  ensuite, il y a la volonté du gouvernement à créer le meilleur cadre possible, et pas seulement pour le secteur minier, mais pour l’ensemble des investissements.

Le Burkina Faso dans le « Doing Business Better » a été classé parmi les meilleurs pays réformateurs, ce qui veut dire que le climat des affaires est serein pour les investisseurs et spécifiquement pour les compagnies minières. Aussi, pour montrer l’intérêt des plus hautes autorités pour ce secteur, il y’a eu la création il y’a deux/trois ans du conseil présidentiel pour les investissements. C’est donc le Président lui-même qui a pris l’initiative de créer ce conseil qui est logé à la présidence avec un secrétariat permanent pour suivre les investisseurs, les rassurer.

Nous avons les ressources naturelles, les conditions sont favorables, le gouvernement est soucieux du climat des affaires, et le pays va dans le bon sens en termes d’approfondissement de la démocratie. C’est vrai que nous avons eu des soubresauts et personnellement j’estime que c’est une crise de conscience et c’est normal. Je crois que 60% de la population a moins de 15 ans ; nous avons donc une jeunesse qui est assez brouillante et il faut faire comme les pays d’Asie de l’Est et en tirer les dividendes démographiques; mais ceci étant, je pense que le gouvernement fait de son mieux pour que les investisseurs qui viennent au Burkina Faso puissent travailler dans les meilleures conditions possibles.

Burkina24 :  Merci M. Ouedraogo !

Entretien réalisé avec la collaboration de Huguette Konaté

Crédit photo: chambredesmines.bf

Lire aussi Industrie minière au Burkina (partie 2): Salif Kaboré, Ministre des mines: «c’est environ 40 000 personnes qui vivent du secteur minier». 

Lire aussi Industrie minière au Burkina (partie 1): Entrevue vidéo de  Benoît La Salle, PDG de SEMAFO

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2 commentaires

  1. Bonne interview. Les mines participent ? l'?lan de d?veloppement du BurKina Faso. Le secteur minier est aujourd'hui le plus grand secteur de cr?ation de richesse

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