Sam’s K le Jah : « La contestation est la chose la plus légitime sur la terre »

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A l’occasion du 11 mai, date anniversaire du décès de Bob Marley, la rédaction de Burkina24 a reçu Sam’s K le Jah. Entre deux villes et deux concerts, cet infatigable rasta que le licenciement de la radio n’a pas pu empêcher de poursuivre la prédication de « la bonne parole rastafarienne » a répondu à nos questions, dans un franc-parler resté intact. Ce qu’il ne fallait pas rater de cet entretien (1) dans les lignes qui suivent. Burkina24 (B24) : On ne te présente plus au public burkinabé; mais que diras-tu pour te présenter à ceux qui nous lisent hors de ce pays?

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Sam’s K le Jah (Sam’s K) : Il est difficile de parler de soi. Sam’s K le Jah, c’est un citoyen qui a ses convictions, qui a sa vision, et qui veut les partager à travers la musique, singulièrement le reggae. Je suis de temps en temps sur le terrain aussi pour soutenir quelques mouvements qui œuvrent pour la promotion des droits humains, la liberté d’expression, la bonne gouvernance.

B24 : Selon toi, y a-t-il un message global que Bob Marley, dont on commémore la disparition aujourd’hui, avait voulu laisser à l’ensemble de l’Humanité ?

Sam’s K : Oui, un message global, c’est le message de très humain. Comme il le dit : « One Love, Let’s get together ». Le combat aujourd’hui, et dès le départ même, c’est pour l’unité. Partant de la Bible, on nous a dit que Jacob a eu douze fils qui ont constitué les douze tribus d’Israël, de Ruben jusqu’à Benjamin. Il y a des moments de division entre ces tribus. Aujourd’hui le combat des Rastas, c’est de pouvoir réunir tous les enfants de Jacob. Si on arrive à réaliser cette unité des enfants d’Israël, il n’y aura plus d’Israël, de Palestine, d’AQMI qui prenne des gens en otage, plus de visas qui bloquent les gens quand ils veulent voyager. Ce serait un monde à la limite de l’harmonie où les gens apprendront à se connaitre au lieu d’ériger des barrières et créer la peur. Le message de rasta c’est de briser toutes les frontières, d’enlever les masques afin que les gens se découvrent. Comme Lucky Dube l’a dit dans l’une de ses chansons, « Educate me about you, I will educate you about me » (Ndlr: Le titre Trinity de l’album Retrospective de 2008: “ You going to educate me About white people I will educate you about Black people and we’ll unite “ ) .

B24: Pensez-vous que la jeunesse africaine a compris ce message de Bob Marley?

Sam’s K : Il y a des jeunes qui ont compris et il y en a qui n’ont pas compris. Avec mon expérience de professeur, quand vous entrez dans une salle de classe pour dispenser un cours, il y a des élèves qui comprennent tout de suite, il y en a qui comprennent un peu et d’autres, rien du tout. C’est aussi comme ça la société. Malheureusement, il y a beaucoup de gens qui pensent avoir l’information mais qui en réalité manquent de culture. Les années passées, quand on dit 11 mai, il y a plein de gens qui, ce jour-là, vont se tresser, porter des habits déchiquetés, fumer dans la rue parce que c’est l’anniversaire de Bob Marley. Mais avec le combat qu’on a mené pour sensibiliser les jeunes on est parvenu à faire comprendre que le « rastafarisme » c’est beaucoup plus profond que les images stéréotypées qu’on leur montre. On vit dans l’humilité, ce qui ne veut pas dire vivre dans l’imbécilité. On essaie à travers des actions et des discours de faire à cette jeunesse-là que rastafari, c’est spirituel, c’est la bonne conduite, c’est le bon exemple.

B24 : Est-ce qu’ils ont tord ceux qui disent que le reggae est une musique de contestation par excellence ?

Sam’s K : La contestation est la chose la plus légitime sur la terre. Entre nous humains, il y a des choses qu’on ne peut pas laisser faire, qu’on ne peut pas accepter. Moi je me dis ceci: tant que tu auras des « vibrations positives », tu ne peux pas accepter le négatif. Le reggae est une musique de contestation, de revendication, de conscientisation et surtout d’élévation spirituelle.

La Rédaction

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Justin Yarga

Journaliste web qui teste des outils de Webjournalisme et datajournalisme, Media strategy consultant.

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5 commentaires

  1. Courage ? toi le Dja. nous avons appris que vous ?tes parti au USA. Dommage car « la bonne sauce n’a jamais dur?e dans le plat » dit le proverbe. r?agi et rassure les burkinab?. tous le monde ne peuvent pas penser comme eux (le pouvoir de Blaise). la nuit a beau dur?e, le jour viendra. L’on peut tuer le proph?te mais la proph?tie reste puissante. beaucoup te porte dans leur coeur; heureusement que tes oeuvres sont l?: cassete, oeuvre radiophonique. merci de r?agir

  2. slt personnellement je pense que le jah est un vrai rasta il est direct et clair comme l’eau de roche.longue vie ? Sams’k, a B24 et au reggae et surtout la culture burkinabe

  3. salu je encourage bauqou samska le jha saitune fierte pour nou les burkinabe a letrange car il les ecoute partou en nafric central

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