Les histoires de Tanga : Le journaliste

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Reporters sans frontières
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Patrick regardait son interlocuteur.

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Ses études ne le prédestinaient pas à ce métier. Mais son âme a embrassé le journalisme dès ses études secondaires. Il anima le journal du lycée pendant six ans et ses professeurs louaient sa plume. Une plume qui a harangué les élèves de son établissement quand celui qu’il considérait déjà comme son confrère, Norbert Zongo, fut « grillé » au bord d’une route.

Déchante

Pas étonnant que Patrick, une fois ses études d’histoire terminées, se fit embaucher par le premier journal venu. Ses premiers mois furent enthousiastes. Mais son enthousiasme faiblit lorsque certains de ses papiers étaient retravaillés pour être dépouillés de leur substance, lorsqu’ils n’étaient pas purement et simplement refusés et jetés  à la poubelle. « Mon frère, la liberté de presse et d’expression est de façade dans ce pays et en Afrique en général », lui jetait-on généralement.

Salaire sans air

Le second désenchantement vint lorsque sa copine, qui se plaignait de ses absences répétées (qui s’expliquaient par le boulot), tomba enceinte. C’est alors qu’il vit que son salaire n’en avait que le nom. Il se rendit compte que pendant douze mois, il n’avait rien économisé sur les soixante quinze mille francs que son patron lui remettait irrégulièrement par mois. Il s’était toujours refusé à prendre le « gombo », ces 5 000 francs que leur tendaient, parfois avec mépris, les organisateurs d’évènements que ses confrères partaient couvrir.

L’affaire

– Alors, vous laissez tomber et vous prenez ça !

Une lourde enveloppe venait de glisser sur la table vers sa main. Il regarda le costume brillant de son vis-à-vis, reluqua le manche élimé et délavé de sa propre chemise et revint sur l’enveloppe gonflée.

Patrick releva la tête, se leva sans mot dire et sortit du restaurant. L’enveloppe resta sur la table. Il trouvera bien trois cent mille francs quelque part pour permettre à sa copine de chirurgicalement accoucher, se dit-il. Sa moto cliquetante roulait. « Mais où trouver cet argent ? » La question était venue sans qu’il ne sache comment.

Pareil que pour ce taxi qui l’écrasa contre le macadam et continua son chemin. Il y a tellement d’accidents à Ouaga …

Votre serviteur Tanga ([email protected])

 

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Un commentaire

  1. Salaire sans air

    Le second d?senchantement vint lorsque sa copine, qui se plaignait de ses absences r?p?t?es (qui s?expliquaient par le boulot), tomba enceinte. C?est alors qu?il vit que son salaire n?en avait que le nom. Il se rendit compte que pendant douze mois, il n?avait rien ?conomis? sur les soixante quinze mille francs que sont patron lui remettait irr?guli?rement par mois. Il s??tait toujours refus? ? prendre le ? gombo ?, ces 5 000 francs que leur tendaient, parfois avec m?pris, les organisateurs d??v?nements que ses confr?res partaient couvrir.

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