La création du sénat : Quels véritables enjeux ?

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Le modérateur du RIJ Valentin Compaoré encadré par le Pr Augustin Loada du CGD (à g.) et Philippe Ouédraogo représentant du chef de file de l'opposition.
Le modérateur du RIJ Valentin Compaoré encadré par le Pr Augustin Loada du CGD (à g.) et Philippe Ouédraogo représentant du chef de file de l’opposition. Ph. B24

A l’occasion de sa rencontre mensuelle, le Réseau d’initiative de journalistes (RIJ) a organisé ce vendredi 28 juin 2013 un panel sur le thème « la création du sénat au Burkina : opportunité ou luxe démocratique ?»

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En se penchant sur le sénat qui fait polémique actuellement au Burkina Faso, le RIJ voudrait donc bien comprendre les fondements et les enjeux véritables de cette institution dont la loi de création a été promulguée le 10 juin dernier par un décret.

Pour l’occasion, le RIJ a invité le CDP (parti au pouvoir), le chef de file de l’opposition, et le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) au regard des contours du thème traité ; mais au final, le CDP n’a pas été représenté.

Objet d’une marche de l’opposition politique ce samedi 29 juin à Ouagadougou, la question du sénat est plus que d’actualité. Selon le représentant du chef de file de l’opposition, Philippe Ouédraogo, la mise en place de cette institution est l’aboutissement de la volonté des dirigeants sinon un rempart pour réviser l’article 37 de la constitution afin de maintenir Blaise Compaoré au pouvoir qu’il exerce depuis 1987.

Sauver le fauteuil de Blaise Compaoré

Il l’a démontré à travers un rappel historique avec la révision de la constitution en 1991, la suppression du bicaméralisme en 2002, la création du ministère chargé des réformes politiques, le la mise en place du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), la polémique virulente sur la possible révision de l’article 37 qui limite les mandats présidentiels à deux, et enfin le sénat.

Les participants. Ph B24
Une vue des participants. Ph B24

Toutes ces étapes utilisées par le pouvoir pour sauver le fauteuil de Blaise Compaoré et l’y maintenir ‘’à vie’’, selon Philippe Ouédraogo, constituent la quête effrénée d’un pouvoir immortel du président actuel.

Opposée donc à cette manière de gouverner, l’opposition s’est toujours affichée d’où l’organisation de la marche de ce samedi contre la mise en place du sénat, la deuxième chambre du parlement dont les membres seront nommés au tiers (1/3) par le Président du Faso.

Le sénat, pas un besoin démocratique

Quand à Augustin Loada du CGD qui dit intervenir en nom personnel, la mise en place du sénat dans la configuration actuelle n’obéit pas à un besoin démocratique et ne serait pas utile à la démocratie.

Il pense qu’il y a contradiction dans la politique du pouvoir qui avait condamné le bicaméralisme en 2002 pour y revenir aujourd’hui, tenant coûte que coûte à manipuler la constitution en  faveur du président Blaise Compaoré.

Selon le professeur Loada, pour les besoins d’une démocratisation vraie, il faut et il fallait simplement mettre en œuvre entre autres le rapport du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), celui du collège des Sages, et bien s’attaquer aux préoccupations prioritaires des populations comme l’eau potable, l’insécurité, le chômage, l’impunité etc.

A l’issue des exposés, les échanges avec les participants ont tourné autour la marche de ce samedi, la suite de la lutte de l’opposition, les tournées récentes de sensibilisation du gouvernement dans les régions,  la perspective de la loi sur le sénat essentiellement.

Tout compte fait, la mise en place effective du sénat selon la configuration actuelle signifie la création d’un boulevard qui permette toute une gymnastique politique du pouvoir en place, donc une sape de l’alternance, selon les panélistes du jour.

Boureima LANKOANDE

pour Burkina 24

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Un commentaire

  1. je suis parfaitement d'acord avec mon PR loada, pourqoui une si brusque cr?ation du senat?tout en connaissant parfaitement les maux de la soci?t? burkinab?.depuis la quatri?me republique les d?put?s de l'AN n'ont jamais fait des propositions de loi, c'est toujours des projets de loi, c'est a ce demander alors si l'AN jou r?ellement sont role.si nous nous posons cette quetion ont ce demande alors si le senat est n?cessaire?

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