Opinion – « Le péché de Zida, c’est de n’avoir pas écouté la voix du peuple »

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Ceci est une contribution d’un citoyen sur l’épilogue de la crise entre le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et le Premier ministre Yacouba Isaac Zida.

La crise entre le Premier ministre Issac Zida et ses frères d’armes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a connu son épilogue, si l’on peut s’exprimer ainsi, avec le réaménagement de l’équipe gouvernementale qui a vu le départ de Auguste-Denise Barry, ministre de l’administration du territoire, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS), sacrifié sur l’autel du consensus minimum recherché pour sortir de l’impasse.

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Mais au regard de la nouvelle configuration de l’exécutif, le chef du gouvernement, pour avoir perdu un de ses lieutenants et le ministère de la défense, qui est revenu au président du Faso, Michel Kafando, sort affaibli de ce bras de fer avec le RSP.

Si dans certains milieux, on a dû jubiler à l’annonce du gouvernement Zida II, dans beaucoup d’autres, ils sont très nombreux les Burkinabè qui sont déçus de l’issue de cette affaire car l’ex-numéro 2 du RSP, en dépit de quelques difficultés, a abattu un grand boulot pour un militaire qui n’a aucune expérience dans la conduite des affaires de l’Etat à ce niveau de responsabilité.

Certes, Zida est réputé bon militaire, rigoureux et discipliné mais la gestion de la troupe diffère de celle de la primature où avec la démocratie, on est bien obligé de tenir compte d’un certain nombre de choses pour agir. Pire, dans un contexte post-insurrectionnel comme celui du Burkina où chacun voit midi à sa porte et dans un marigot politique burkinabè rempli de crocodiles, il n’est pas aisé de conduire une action gouvernementale en toute sérénité.

Les coups bas, l’intoxication, la manipulation, la désinformation sont quotidiens pour déstabiliser l’autorité surtout le Premier ministre dont les prises de décisions menacent la survie politique et l’avenir, j’allais dire, de certains vieux routiers de la politique qui n’entendent pas se laisser enterrer quand bien même de lourds soupçons de corruption et de détournements de deniers publics pèsent sur eux.

En lançant la traque contre les pilleurs des deniers publics, le PM Zida est devenu un homme à abattre. Tous les moyens étaient bons pour avoir sa peau. Et la crise avec le RSP a été l’occasion pour tous ces prédateurs de la République qui ont des choses à se reprocher de prendre leur revanche sur le locataire de la primature.

Si on est arrivé à cette situation, c’est parce que Issac Zida n’a pas respecté ses engagements avec le peuple : ensemble avec le peuple, il était question de dissoudre le Régiment de sécurité présidentielle et de poursuivre les dignitaires du régime déchu.

Mais notre valeureux Premier ministre n’a pas réagi au quart de tour pour exécuter la volonté du peuple. Lui-même avait dit que les décisions se prendront à la Place de la Nation, c’est-à-dire avec le peuple. Or le peuple lui a donné le feu vert pour agir. Pour n’avoir pas respecté ses engagements, on a mis des bâtons dans ses roues.

Dans tous les cas, l’histoire retiendra que Yacouba Issac Zida a été le premier à lancer la lutte contre l’impunité au Burkina après un plus plus d’un quart de siècle d’impunité et de corruption. Il appartient aux nouvelles autorités qui seront investies à l’issue du scrutin du 11 octobre de poursuivre son œuvre pour répondre aux exigences de la bonne gouvernance.

Karim Traoré


NDLR : Le titre est de l’auteur

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