Frontière Burkina-Mali : Quand le malheur finit dans le bonheur
Le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure avec l’appui de la coopération allemande a organisé le 07 juin 2016 à Ouarokuy (commune de Djibasso, province de la Kossi), la journée africaine des frontières. Occasion de magnifier l’excellence de la coopération transfrontalière entre le Mali et le Burkina. En effet, les deux pays ont réussi à transformer ce qui était des conflits entre leurs peuples en une opportunité de cohésion et de paix durable.
Le centre de santé transfrontalier Ouarokuy –Wanian qui a abrité cette cérémonie commémorative de la journée africaine des frontières a une histoire. Le vieux Martin Kienou, habitant de Wanian (Mali), se souvient encore de la date tragique du 30 juin 2006.
Ce jour-là, un conflit suite à un problème de terre a éclaté entre son village et la bourgade voisine Ouarokuy (Burkina). Martin a eu la vie sauve mais tout son bétail a été abattu et son grenier brûlé. Le bilan des affrontement est plus lourd que cela : dix personnes dont neuf du village burkinabè ont été tuées et de nombreux autres bléssées
Dix ans après, ces événements ne sont plus qu’un mauvais souvenir pour Martin et l’ensemble de la population des deux villages transfrontaliers, Wanian et Ouarokuy.
En effet, pour que de tels conflits ne se reproduisent plus, la province de la Kossi (Burkina) et le cercle de Tomina (Mali) ont entamé depuis 2008 avec l’appui de la coopération allemande un partenariat en matière de gestion des frontières. Une coopération qui a permis d’aboutir à des résultats visibles.
Entre autres, on peut citer l’élaboration et la mise en œuvre d’une convention locale sur la gestion des ressources naturelles transfrontalières, le brassage et le balisage de plus de 1400 km de pistes à bétail de part et d’autre de la frontière.
La construction et la mise en service du centre de santé transfrontalier Ouarokuy- Wanian en 2012 par la coopération allemande à travers son progamme GIZ, est le fruit le plus manifeste de la coopération transfrontalière entre le Burkina et le Mali et une parfaite illustration d’un adage bien connu de la zone : « le malheur qui peut nous conduire au bonheur durable est souhaitable ».
En instituant le 07 juin de chaque année depuis 2010, journée africaine des frontières, l’Union africaine vise à Contribuer au rapprochement des peuples à travers une vraie intégration, à éliminer les sources de tension qui liaient les Etats et les transformer en zones de joie.
Aujourd’hui, l’exemple du Burkina et du mali est cité en Afrique comme meilleure pratique en matière de coopération transfrontalière.
Au cours de la cérémonie commémorative à Ouarokuy, la ministre burkinabè chargé ede la coopération régionale et des burkinabè de l’extérieur, Rita Solange Bogoré ainsi que son homologue du mali s’en sont réjouis tout en reconnaissant que les acquis doivent être confortés.
Pour ce faire, les deux pays ont procédé à des échanges de documents d’accord cadre de coopération transfrontalière. Le groupement local de coopération transfrontalière (GLCT) a également reçu de la part de la GIZ, du matériel afin de renforcer sa capacité
La province de la Kossi et les cercles de Tominian et de Bangas partagent 150 km de frontière et l’ambition est de transformer définitivement les points de ruptures en points de sutures entre deux peuples liés par la même histoire.
Cette 6e édition de la journée africaine des frontières a eu pour thème : « la coopération transfrontalière, vecteur d’intégration et de développement socio-économique et culturel des communautés frontalières ».
Merveile Kapidgou
Correspondant de Burkina24 à Nouna
En plus des autorités maliennes et burkinabè ainsi que des populations locales, des représentants de sept autres pays ( Bénin, Cote d’ivoire, Gambie, Guinée, Niger, Sénégal, Togo) ont pris part à la célébration de la JAF à Ouarokui. Quelques uns d’entre eux apprécient :
Alfred Oneboukou, Bénin
La coopération transfrontalière est aujourd’hui la base de la promotion de la paix et de la sécurité dans les espaces frontaliers.
Les blancs ont tracé les frontières arbitrairement sans tenir compte de la réalité socio linguistique des pays africains.
C’est à nous Africains de comprendre qu’on doit se donner la main pour promouvoir la paix. Je suis fier de l’exemple du Burkina et du Mali.
Amadou Sy, Sénégal
Je suis content d’être ici aujourd’hui au centre de santé transfrontalier entre le Mali et le Burkina.
On se rend compte que cette vision dégagée par nos chefs d’Etat en mettant en œuvre le programme frontière de l’Union africaine est en phase d’être réalisé.
C’est un exemple qui mérite d’être dupliqué partout en Afrique. Aujourd’hui, les frontières ne doivent plus être des obstacles pour l’intégration mais plutôt des éléments catalyseurs de la croissance et de la paix.
Roahib Tedabo, Gambie
Je suis émerveillée par ce que j’ai vu et entendu. Si toutes les frontières pouvaient se transformer en passerelle de paix comme c’est le cas ici, le monde sera meilleur. Le cas du Burkina et du Mali est à saluer et imiter.
Propos recueillis par M.K
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