Education au Burkina : « On est en train d’aller vers une année blanche » 

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La Coalition nationale pour l’éducation pour tous au Burkina Faso trouve « sérieuse » la crise qui secoue le monde éducatif. Son coordonnateur national, Tahirou Traoré, au micro de Burkina 24 en fin décembre 2017, retient que les revendications des syndicats du monde éducatif ne sont « pas trop exagérées ». Il appelle à un dialogue franc entre pouvoir et syndicats pour éradiquer le spectre d’une année blanche au Burkina.

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Les revendications des syndicats du monde éducatif sont anciennes et liées essentiellement à l’obtention d’un statut particulier pour le personnel de l’éducation et de la recherche, l’amélioration des conditions de vie et de travail qui entre dans le cadre de la revalorisation de la fonction enseignante et des revendications liées à l’amélioration de la qualité de l’éducation, souligne Tahirou Traoré.

Le nombre, le problème

En commentaire, M. Traoré estime que la plateforme est conforme aux luttes. « On ne peut pas dire que c’est trop exagéré. Ce qui serait bon, c’est qu’il y ait l’ouverture de négociations autour de la plateforme », conseille-t-il. Sinon, poursuit M. Traoré, dire que « c’est exagéré et ne pas regarder clairement les questions qui sont posées en face, cela amène à faire perdurer la sortie de crise ».

Depuis le début de la crise, les organisations syndicales du monde éducatif en fronde ont désavoué leur ministre de tutelle, le jugeant non apte à conduire les négociations. Le dossier a été transmis au Premier ministre et selon toute vraisemblance, pas grand-chose ne bouge. Et selon M. Traoré, ce qui retarde la sortie de crise, c’est le coût financier qui sous-tend les revendications au regard du nombre des enseignants.

A l’en croire, il y a des avantages qui sont demandés et qui nécessitent la mobilisation des ressources. « De mon point de vue, s’exprime Tahirou Traoré, c’est un peu la peur liée à ces augmentations qui fait que de façon sérieuse, le gouvernement tarde à prendre des engagements. Sinon, on ne peut pas faire l’économie du dialogue ».

« Les grèves ont eu lieu mais les cours se sont poursuivis. Si on se comprend bien, si on arrive à une sortie de crise, les enseignants même vont s’organiser pour rattraper le temps perdu, surtout ce qui concerne les classes d’examen. Si l’année est compromise, même si elle n’est pas blanche, si on arrive à organiser des examens, les résultats peuvent être catastrophiques ».

Tahirou Traoré, coordonnateur national de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous au Burkina Faso

L’un dans l’autre, la Coalition nationale pour l’éducation pour tous estime que la résolution de la crise est un impératif. « On doit arriver à un compromis », indique M. Traoré pour qui, si les conditions de vie et de travail des enseignants ne sont pas améliorées, il sera difficile d’atteindre le niveau d’éducation voulu.

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Sur le spectre de l’année blanche craint par de nombreux Burkinabè, puisqu’une grève est prévue pour début janvier 2018, M. Traoré indique que si les choses restent en l’état, ce serait « catastrophique ». Ainsi, dit-il, le volume horaire est déjà compromis : « Chaque heure, chaque jour ou chaque semaine brûlé joue sur le programme scolaire », explique-t-il avant de poursuivre : « on ne le souhaite pas, mais si les choses continuent ainsi, inéluctablement, même si on ne le dit pas, on est en train d’aller vers une année blanche ».

Ignace Ismael NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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