Moustiques OGM au Burkina : La demande de la COPAGEN

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Tout comme pour le coton transgénique BT, la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (COPAGEN) s’oppose à l’introduction des « moustiques OGM » exportés d’Italie en novembre 2016 « avec la bénédiction » de l’Agence nationale de biosécurité (ANB). Des moustiques prévus pour être lâchés entre juillet et novembre 2018 dans des villages de la commune de Bobo-Dioulasso dans la province du Houet.

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Les conférenciers ont fait part de leur étonnement de voir en date du 13 janvier 2018 que des paysans se sont prononcé publiquement « pour le retour du coton génétiquement modifié dans les champs au Burkina Faso » pour permettre au pays de retrouver la première place de producteur. Rang occupé par le Mali voisin au cours de la saison 2017-2018. Ils y voient un contraste.

« L’argument évoqué pour demander le retour du coton OGM n’est pas fondé. Pour preuve, le Mali, premier producteur ouest-africain de coton pour cette campagne  ne produit que du coton conventionnel », a indiqué Aline Zongo, directrice de l’Institut africain pour le développement économique et social (INADES) et point focal COPAGEN. En plus, argumente-t-elle, « le Burkina a connu une période de gloire de son coton quand il était exclusivement conventionnel ».

Les griefs des conférenciers ne se portent pas que contre la culture de cette variété de coton autour de laquelle, la coalition a mené une étude intitulée « le coton Bt et nous : la vérité de nos champs ». Une étude dont le contenu est contesté par l’Agence nationale de biosécurité. Dans un écrit posté sur son site, l’agence rapporte l’avis de sa directrice le Pr Chantal Zoungrana et du Dr Oumar Traoré qui auraient « relevé des incohérences contenues » dans l’étude menée par la COPAGEN.

« Des Burkinabè, cobayes d’une expérimentation de moustiques OGM »

Des informations livrées par les conférenciers de la COPAGNEN, il a été introduit au Burkina Faso des œufs de moustiques génétiquement modifiés en date du 2 novembre 2016 pour être fécondés et élevés dans un laboratoire de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS). But visé : atteindre le nombre de 10 000 moustiques mâles stériles génétiques modifiés. Tout cela « avec la bénédiction de l’agence nationale de biosécurité », observe le point focal de la coalition.

Cette expérience se mène en dans le cadre du projet Target Malaria porté sur le Gene Drive pour le contrôle du paludisme. Elle porte sur la « mise au point d’une nouvelle technologie de lutte anti-vectorielle contre l’anophèle afin de réduire la population de moustiques et du même coup le fardeau du paludisme en Afrique ».  Selon le chronogramme, ces moustiques sont prévus pour être lâchés entre juillet et novembre 2018 dans l’un des trois villages que sont Bana, Pala ou Sourkoudiguin.

Au sein de la COPAGEN, ils s’interrogent sur « quelles seraient les conséquences si une femelle génétiquement modifiée, malgré toutes les précautions, piquait un malade du paludisme et le transmettait à d’autres sujets au sein de la population ? », « quelle serait la nature de la descendance des femelles génétiquement modifiées qui s’accoupleraient avec des mâles non stériles ? ».

Et au vu de toutes ces interrogations sans réponses, les conférenciers concluent que « toutes les conditions de sécurité ne sont pas réunies ». Et Ibrahim Ouédraogo membre de la COPAGEN de lancer une invite : « face aux risques, il faut se donner le temps de démontrer que nous sommes dans une situation de risque zéro » pour ne pas avoir à utiliser « des populations burkinabè comme cobayes ».

La coalition qui dit « oui pour une recherche scientifique indépendante qui valorise les ressources biologiques locales et les connaissances traditionnelles et endogènes » exhorte l’Agence nationale de biodiversité à « surseoir l’examen de la demande d’autorisation du lâcher des moustiques mâles stériles en attendant que des réponses définitives et rassurantes soient apportées à toutes les interrogations ».

Oui Koueta

Burkina24

    

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Un commentaire

  1. Si j’ai bien compris, ce sont des moustiques mâles génétiquement modifiés qui seront relâchés dans la nature et non pas de moustiques femelles.
    L’objectif de cette manœuvre étant de rendre les femelles normales stériles lorsqu’elles s’accouplereront avec ces mâles OGM.
    Ces femelles stériles sont-elles à leur tour génétiquement modifiées ? Possible. Mais pas forcément.
    Même si c’était le cas, un moustique femelle qui sucera le sang d’un malade atteint de paludisme va avaler le Plasmodium qui ne sera qu’un passager en transit dans le système digestif de cette dernière.
    Le Plasmodium va bien-sûr se métamorphoser plusieurs fois, mais cela ne va pas forcément le tranformer en OGM.
    Je pense que la prochaine victime humaine de cette femelle stérile portant des Plasmodium « non OGM » ne courira pas plus de risques que ce que nous connaissons actuellement (la malaria ou ce que nous appelons le paludisme).
    Devrait-on vraiment s’inquiéter ?

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