Musique : Joey le Soldat révèle les « 6Ktrices » de l’Afrique

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Joey le Soldat, de son vrai nom Joël Windtoin Sawadogo, a décidé d’utiliser les mots et son art pour la musique pour dénoncer les tares de la société. En effet, à travers son dernier flow du titre intitulé « 6Ktrices », il rappe une poésie qui dépeint le racisme continu. Il en arrive à ironiser en ces termes : « Bienvenue à une époque où Donald Trump fait la morale ».

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Joey le Soldat est un nom de scène choisi pour rendre hommage à son grand-père, ancien combattant mais aussi pour montrer qu’il est un soldat particulier. Son arme, ce sont les mots.

L’artiste compte dans le milieu du rap et il manie la langue mooré à souhait. Titulaire d’une Licence en Lettres Modernes à l’Université du professeur Joseph Ki Zerbo, il a  décidé de mettre un terme à ses études après sa licence 2010 afin de se consacrer entièrement à sa carrière d’artiste.

 « Mon histoire avec le Rap a commencé quand j’étais au lycée. Alors que mes grands frères écoutaient du Rap à l’époque, j’ai eu envie de m’intéresser à ce style de musique », a-t-il confié.

Ce qui fait également la particularité de ce natif de Koumbri, dans la région du Nord du Burkina Faso, c’est de faire du RAP en langue nationale Mooré. Il a choisi ce style de musique  afin de s’inscrire dans la variété et de faire part de sa technique à manier la langue maternelle mais aussi pour transporter avec lui sa culture au-delà des frontières de son pays. Car Joel Windtoin Sawadogo est produit par un label basé à Bordeaux et écume avec son art les scènes de festivals européens.

Une carrière qui promet

Sa carrière débute en 2012 et très vite, il fait partie des artistes rappeurs les plus en vogue au Burkina Faso. Il marque son passage au festival « Waga hip hop » en remportant le clash d’improvisation et par la même occasion organise des Sound System sur les places de son quartier Tanghin au secteur 23 à Ouagadougou.

Au fil des années, il réussit à se faire une identité qui se matérialise par la sortie de son premier album  « la parole est mon âme » en 2013. Puis s’ensuivent sur les marchés du disque « Burkin bà » en 2014 et « Barka » en 2017. Les mariages forcés, les situations des enfants de la rue, les héros panafricains, le pillage des ressources naturelles en Afrique, l’amour pour sa patrie, sont entre autres thèmes qu’aborde le rappeur.

Son dernier né

 Son 4e album est prévu pour avril 2021 avec déjà une programmation de tournées en Europe. Le premier single montre déjà les couleurs avec  «  6ktrices ». L’émotion est au rendez-vous. La voix grave, la rage de dénoncer dans son flow. Les images du clip en font le résumé.

Il y dénonce les réalités qu’a connues l’Afrique durant de nombreuses années. Une Afrique qui a subi l’esclavage pendant de longues années. Cependant, ce n’est pas pour lui l’occasion de s’apitoyer sur son sort mais de bien s’exprimer par rapport au contexte actuel.

 Il déplore à cet effet le fait que la diversité ne soit pas source de cohésion mais entraîne plutôt à une colonisation culturelle. Pour lui, la diversité rime avec cohésion et il va de soi qu’il faut exploiter nos diversités pour bâtir un monde meilleur où chacun y trouve sa place.

« Notre histoire enseignée dans le monde n’est pas la vraie. Il faut tout d’abord commencer par réécrire cette histoire par nous-mêmes. Et quelle que soit la couleur de notre peau, nous pouvons vivre ensemble car aucune culture, aucun peuple, ne peut s’auto-suffire. Ce monde est fait de complémentarités », a-t-il dit.

Corine GUISSOU (stagiaire)

Burkina24

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