Burkina Faso : A la découverte de deux pandores porteurs de casquette d’artistes musiciens

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Défendre le territoire national, tel est leur serment. Eux, ce sont des gendarmes. Mais au-delà de cette casquette qu’ils portent, ils ont bien d’autres talents. En effet, certains excellent dans l’art musical et d’autres dans la littérature. Dans le but de montrer une autre image de ces pandores, le Maréchal Des Logis (MDL) Siogo Mardocher Privat Yad alias Privat et le Maréchal Des Logis-Chef (MDC) Apouri Denis alias Saga Den sont mis en lumière à travers les lignes qui suivent. 

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Vêtus de la tenue de pandore, ils ont opté de défendre le pays des Hommes intègres. Le Maréchal Des Logis (MDL) Siogo Mardocher Privat Yad alias Privat et le Maréchal Des Logis-Chef (MDC) Apouri Denis alias Saga Den, deux gendarmes de la 45e et de la 38e  promotion ont d’autres talents. L’un célèbre ses frères d’armes et l’autre chante l’amour !

« Sodaga » est le nouveau single de l’artiste Privat. Malgré les difficultés et les rares temps libres, Privat, en service depuis 2019, se donne à la musique lors de ses temps libres. A travers son single de plus de 3 minutes, Privat rend hommage à ses collègues et encourage ceux qui sont au front

  » A travers la chanson, je donne le moral à mes camarades sur les théâtres d’opérations « 

Amoureux de la musique depuis quelques années, Privat le démontrait déjà au lycée, au quartier  mais le son « Sodaga » est le chef d’œuvre d’un travail acharné. «  Sodaga, le thème, c’est la fierté d’être Sodaga. Sodaga, c’est militaire en mooré. Je veux exprimer la fierté d’être militaire, malgré la difficulté. Tout ce qu’on croise, on est toujours là et prêts à défendre le pays. C’est ce que je dis dans ma chanson », relate la fierté de la « 4.5 » autrement dit, de la 45e promotion. 

Un son à son actif dont le clip est en préparation, le « motivateur » des Forces Armées Nationales  est fier de sa participation à la lutte contre le terrorisme. « En tant que gendarme, je participe à cette lutte comme tous les autres. En plus de cela, à travers la chanson, je donne le moral à mes camarades sur les théâtres d’opérations », informe le MDL Siogo Mardocher Privat Yad. 

Le « motivateur » des FDS promet « du lourd à ses fantassins »

Alors que certains Burkinabè se posent la question sur son engagement au front et dans la musique, Privat rassure que cet art est un moyen pour tenir haut, le moral des troupes et mettre du baume au cœur.

Comme on le constate sur les réseaux sociaux, le pandore de la 4.5 est semble accueilli dans le show biz et par les populations. « Je suis bien accueilli. Déjà à travers mon single Sodaga, il  y a plusieurs mélomanes qui apprécient », relate-t-il.

Faire de la  musique, ce n’est pas uniquement rendre hommage à ses frères. Siogo Mardocher Privat Yad prépare un album de plusieurs titres, aussi bien en mooré qu’en français. Cet album traite de plusieurs thèmes qui embrassent les détails de la vie quotidienne. Il y aborde l’intégrité à travers la chanson « Burkimbila », un hommage à ceux qui sont tombés, c’est-à-dire les militaires y compris les autres entités, mais d’autres thèmes tels l’amour et l’amitié, à travers le titre « frère sang ».

Bénéficiant des encouragements et du soutien de sa hiérarchie, Privat tient à leur témoigner sa reconnaissance et promet la sortie officielle du clip de la chanson ‘’Sodaga’’ pour « très bientôt ». Il invite par ailleurs ses fans qu’il surnomme « fantassins », et la population à le soutenir parce que « sans eux, l’artiste n’est rien ». Ainsi, il promet « du lourd à ses fantassins ».

                      « On est militaire avant tout. Je viens de rentrer du Nord »

D’artiste à pandore, le MDC Apouri Denis alias Saga Den de la 38e promotion de la gendarmerie nationale participait à plusieurs compétitions dont karaoké Ouaga FM en 2009 où il a été lauréat et  Faso Académie en 2010. Comme Privat, Saga Den conjugue le port de la tenue avec la musique.

Mais, ce gendarme qui « aime l’amour » a commencé à enregistrer un album lorsqu’il a intégré la famille des Forces Armées Nationales en 2010. La vie de pandore et celle d’artiste musicien est difficile à concilier mais Saga Den, également, a su se frayer son chemin. Il fait le terrain comme tout soldat, car la lutte contre le terrorisme est une affaire de tous, reconnait-il.

« On est militaire avant tout. Je viens de rentrer du Nord, il n’y a pas longtemps. Donc on est proche, près de nos collègues pour la même lutte. C’est vrai, je n’ai pas encore fait sortir une chanson qui parle de la situation, mais j’ai fait des collaborations. Déjà, dans le ‘’collectif même pas peur’’,  j’ai apporté ma contribution et je suis en train d’enregistrer un son avec un artiste qui évoque la situation », explique l’homme aux multiples casquettes. 

Saga Den a 8 ans de carrière musicale avec à son actif un album et plusieurs singles.

Bien qu’étant connu dans le milieu du show biz, le côté pandore de Saga Den n’est pas connu de beaucoup. Ce qui conduit à certaines méfiances. «Avec mes  fans, quand je suis sur scène et qu’on dit que Saga Den est un gendarme, ils sont un peu réticents, méfiants (…)», déplore le pandore qui met l’amour au cœur des thèmes développés.

Comme dans toute activité, les difficultés ne manquent pas, le temps de Saga Den ne lui permet pas de se déplacer à volonté et de prester comme les autres artistes, d’où sa présence insuffisante sur scène. En dépit de ses absences, ses fans l’apprécient, le comprennent et le soutiennent. « On n’est pas fluide comme les autres parce qu’il y a le service qui compte, qui prime donc quand il y a l’urgence, on est tenue de rester pour servir. Du coup, il y a des pauses qu’on fait musicalement parlant. J’étais en mission  pour le service et j’ai fait pratiquement deux à trois ans de silence sur scène », explique l’homme du Tan Soua.

                 « Il y a des chorégraphes en Europe qui l’ont utilisée, qui pensaient que c’était un tanzanien »

En plus de son titre de gendarme artiste, Saga Den a d’autres talents : la photographie et le cadrage. Avec 8 ans de carrière musicale, Saga Den a, à son actif, un album et plusieurs singles. Du  RNB au départ, ce pandore s’est lancé dans l’exploitation des sonorités de son terroir d’où le succès du titre ‘’Di Sa Djongo’’.

A la suite de ce titre, ‘’Tan Soua’’ a été son brillant chef d’œuvre car dit-il, « la chanson a beaucoup voyagé même si je n’ai pas voyagé avec la chanson. Il y a des chorégraphes en Europe qui l’ont utilisée, qui pensaient que c’était un tanzanien et les vidéos me revenaient et à Faso Academy, ce titre a été utilisé en quart de finale comme une chanson imposée ».

Tan Soua, « Secoues-toi seulement en Kassena » est un titre d’invite de la part de l’artiste. « Pendant qu’on tournait le ‘’Di Sa Djongo’’ chez moi au village, je me suis rendu compte que ceux qui m’ont accompagné n’arrivaient pas à exécuter les pas. Du coup, ils étaient un peu en retrait. Mais comment faire pour les amener à danser le Djongo ? C’est pourquoi ‘’Tan Soua’’, qui veut dire secoues-toi seulement, même si tu ne sais pas danser le Djongo, bouges au rythme de nos sonorités même si tu ne sais pas faire les pas, ça va venir, est né », explique-t-il.

Tout en remerciant sa  hiérarchie, ses collègues et ses fans pour leur engagement, le MDC Apouri Denis promet la sortie prochaine d’un nouveau single. Afin d’avoir l’avis de ses fans, il publie régulièrement de petites « démos »  sur sa page Facebook…

Alice Suglimani THIOMBIANO

Burkina 24

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