Ici Au Faso : Moïse Nitiéma, le jeune « avionneur » qui appâte des Européens

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Wend-Kuni Moïse Nitiéma, 23 ans, vit pleinement sa passion. Designer et maquettiste, il fait de sa passion, la représentation des avions en bois ou en plâtre. Depuis 2012, il s’est investi dans le dessin aéronautique et artistique. Dans un atelier de fortune, ce jeune « avionneur » fait des merveilles. Burkina 24 est allé à la rencontre de ce concepteur de rêve et promoteur de la marque  « Nit-Design ». Découvrez son histoire à travers les lignes qui suivent.

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Depuis l’âge de deux ans, Moïse Nitiéma est tombé « amoureux » des avions. Le déclic, il l’explique que le jour où son père devait prendre l’avion, subitement, il a voulu comprendre le fonctionnement de cet appareil. Au retour de son père, il le harcèle de question. S’inspirant des dessins de son père, dessinateur en bâtiment, il s’est mis à son tour à dessiner des avions. 

En 2012, il a eu l’idée de matérialiser ce qu’il dessinait. Il précise qu’au début, il confectionnait  les avions avec du fer. En 2014, il obtient son premier téléphone qui pouvait prendre des photos. Ainsi, il publie ses œuvres régulièrement sur les réseaux sociaux. Un jour, un membre du personnel de la compagnie « Air Burkina » tombe sur une de ses publications. 

L'avionneur dans son atelier
L’avionneur dans son atelier

Alors, ce dernier rentre en contact avec lui et l’invite à l’aéroport de Ouagadougou pour voir de plus près les avions. Il découvre l’avion dans tous ses compartiments pour la première fois. Celui-ci commande une maquette avec lui, puis le conseille de commercialiser ses confections. 

Un ingénieur d’Airbus, le constructeur aéronautique européen, est tombé sur ses publications sur les réseaux sociaux

A partir de ce jour, il était envahi de commande de maquettes d’avions. « J’ai conçu des Embraer 195 pour des employés de Air Burkina, des hélicoptères MI24 pour l’armée, Airbus A380 Air France pour un personnel de Air France, des Boeing 737 pour des particuliers », relate-t-il.

Puis en 2017, un ingénieur d’Airbus, le constructeur aéronautique européen, est tombé sur ses publications sur les réseaux sociaux. Ce dernier décide de l’aider à perfectionner ses conceptions. La formation à distance a duré pratiquement trois ans. Actuellement, il trouve qu’il a les aptitudes nécessaires pour matérialiser tout type de représentation. 

…plus de 27 commandes de maquettes d’avion à faire sous la main.

Son astuce pour construire quelque chose qu’il n’a jamais vu, il télécharge son image sur internet et le reproduit en 3D sur son ordinateur pour bien l’observer.

Moïse Nitiéma affirme que les maquettes des avions sont plus prisées par les agents de l’aviation civile comme militaire. Présentement, il affirme ne pas s’ennuyer avec plus de 27 commandes de maquettes d’avion à faire sous la main.

En plus, des architectes lui ont demandé la reproduction des maquettes de leur projet. En termes d’équipement, il souligne que le manque de machine handicapait la fabrication des maquettes, mais avec sa nouvelle acquisition, il peut produire 30 maquettes en une semaine.  

Air Sarada International, Air Burkina, Faso Aircraft Services, ont sponsorisé sa marque « NIT Design ». Ce qui lui a permis de mieux s’équiper. Il n’est pas avare, il partage ses connaissances avec d’autres personnes. Actuellement, il forme plus d’une dizaine de jeunes passionnés de l’aéronautique.

Concernant la rentabilité de sa passion, il fait savoir que ça rapporte « beaucoup ». Le prix de ses maquettes dépend de la taille, de l’objet et les prix vont de 10 000 à 400 000 FCFA. 

L’avionneur bénéficie du soutien de son père. Lassané Nitiéma, technicien supérieur des travaux publics, qui  qualifie le savoir-faire de son fils de « don ». Il rappelle que c’est lors de son voyage en Égypte que son fils avait à peine trois ans, que sa passion est née pour les avions. 

«  C’est à l’issue d’un voyage en Égypte, et pour lui, tout avion qui passe c’est sûr que son papa est dedans. La vocation est née comme cela », explique-t-il. 

A son retour, très curieux il n’arrête pas d’interroger son père sur la description d’un avion. Et comme son père est un dessinateur, il demande à son père de reproduire des modèles d’avions.

Nous, on l’appelait le bricoleur.

Lassané Nitiéma explique qu’il était obligé de se cacher les matins pour aller travailler afin d’éviter les demandes récurrentes de dessiner des avions.  

« Dans le temps, pour laver ses habits il fallait faire très attention. Dans ses poches, ce sont toujours des brindilles, des morceaux de fer et des lames. Nous, on l’appelait le bricoleur. Aujourd’hui, il fait du tout. Il est menuisier, peintre et maquettiste. Il peut vous dessiner un avion en trois minutes », indique-t-il.

Concernant l’avenir de son fils, il fait savoir  que « tout a de l’avenir. Il suffit d’aimer. On a constaté que ce qu’il fait, beaucoup l’apprécient et il se fait des petits sous. Il est en formation en électronique. Avec ça, il a déjà une base. Et dans le domaine de l’aviation, on a besoin de l’électronique.  Quand il touche à tout ça devient un miracle »…  

Jules César KABORE

Burkina 24

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Un commentaire

  1. BRAVO MOISE! Tu as du talent ; et je souhaite que cette passion et intelligence soit partagée et inspirante aux camarades jeunes qui tuent le temps dans les grins de temps sans autre orientation ou essai.

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