Le terme France-Afrique devenu Afrique-France : « C’est bonnet blanc, blanc bonnet » (Smockey)
Le mouvement Le Balai Citoyen était face aux Hommes de médias ce jeudi 07 octobre 2021. L’objet de cette rencontre était de faire une lecture sur la situation du pays. De ce fait, de nombreux cas ont été évoqués notamment, le procès à venir sur l’assassinat du président Thomas Sankara, le maintien de la fermeture des frontières terrestres depuis l’avènement du COVID-19 et bien d’autres.
A l’image des acteurs scolaires et judicaires qui effectuent leur rentrée en ce mois d’octobre, le mouvement le Balai Citoyen a également rejoint les salles. Mais, à la différence des salles de classes et salles d’audiences, le mouvement le Balai Citoyen a rejoint son siège.
Pour respecter sa traditionnelle conférence de presse qui se tient chaque mois d’octobre, le mouvement a donné son opinion sur des questions d’intérêt national, et des questions d’actualité. Ce faisant, le mouvement s’est penché sur le dossier Thomas Sankara qui fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Sur ce point, le Balai Citoyen s’est réjoui de l’annonce de l’ouverture du procès de l’assassinat de Thomas Sankara et ses douze compagnons. Le mouvement a par ailleurs salué la détermination de la justice à porter lumière sur cette page sombre de l’histoire du Burkina.
« C’est d’abord une gymnastique dont seuls les politiques français ont le secret. Comme on sait que le terme France-Afrique ne passe plus vraiment, c’est devenu une connotation péjorative. On a renversé et c’est devenu Afrique-France, pensant que ça suffit à blanchir quoi que ce soit. Mais c’est bonnet blanc, blanc bonnet. On décide en même temps de remplacer les présidents par 3.000 jeunes. L’idée, c’est de faire en sorte justement de se mettre bien avec les futurs leaders, on ne sait jamais, pour que les affaires puissent continuer à exister un peu plus tard. C’est vraiment une preuve d’extrême, peu d’humilité qu’un pays, une nation veuille organiser un sommet avec tout un continent, quand même ; ça démontre déjà toute la suffisance qui anime ces dites grandes puissances. Par là-même, je pense qu’il n’y a aucun intérêt à participer à ce types de sommets, qui de toutes les façons, se sont relevés à chaque fois non pas des sommets mais des faussets… La France a dit tantôt, nous n’avons pas d’amis, nous n’avons que des intérêts. Nous aussi c’est ce que nous voulons, nous ne voulons pas avoir des amis, nous voulons des intérêts. Donc il faut faire en sorte que les Etats africains puissent discuter d’égal à égal sur les questions économiques, politiques, sur le développement, sur les échanges commerciaux réels qui rapportent des rapports gagnants-gagnants, c’est tout simple. On n’a pas besoin de faire un sommet pour ça… Ces genres de sommet, c’est juste jeter du temps et de l’argent par la fenêtre », a déclaré Serge Bambara alias Smockey sur le sommet Afrique-France qui se tiendra à Montpellier le 08 Octobre 2021.
Le mouvement souhaite un procès exemplaire qui révèlera une fois de plus l’aura du Burkina Faso. Pour cela, le Balai Citoyen recommande la retransmission du procès Thomas Sankara sur les chaines de la télévision et radios nationales.
« Le Balai Citoyen ne souhaite pas voir se répéter les erreurs ayant émaillé l’organisation du procès du putsch. C’est pourquoi nous exhortons les autorités judicaires à prendre toutes les dispositions utiles pour une retransmission à la télévision et la radio nationales de tout le procès afin que les Burkinabè vivant au Burkina Faso et à l’extérieur ainsi que l’ensemble des Africains puissent suivre, de bout en bout, ce procès historique », a lâché Eric Ismaël Kinda, porte-parole du mouvement Le Balai Citoyen.
Autre sujet qui a retenu l’attention du mouvement est la fermeture des frontières terrestres et ferroviaires des Etats de la CEDEAO plus d’une année consécutive due à l’avènement du COVID-19. Par-là, le mouvement soutient que le maintien de cette décision est hors de contexte et va même à l’encontre des textes communautaires relatifs à la libre circulation des biens et des personnes.
« La maladie à coronavirus est certes un défi pour notre système de santé, mais le maintien de la fermeture des frontières a pour effet d’aggraver le quotidien déjà difficile des vaillantes populations. La flambée des prix des biens de première nécessité que l’on observe actuellement sur le marché est une conséquence directe du maintien de cette mesure de fermeture des frontières. Dans cette situation, il faut le relever, s’est développé un véritable business indigne des États responsables aux frontières de nos pays », a martelé Eric Ismaël Kinda.
Le sujet de l’éducation était également au menu de ces échanges. A ce niveau, le mouvement a exhorté les acteurs de l’éducation à une réflexion profonde et concertée sur les défis du secteur de l’éducation.
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
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