Changement climatique : « Les villes côtières sont menacées de disparition » (Birame Faye)

publicite

« Le changement climatique », c’est sans doute l’un des sujets qui fait aussi couler beaucoup d’encre et de salive ces temps-ci. Bien que l’on arrive à vivre avec cela, ses corolaires sont énormes. Rareté de pluie par ci, inondations par-là, ce fléau n’est pas prêt à s’arrêter là. Birame Faye, journaliste, spécialiste en changement climatique, nous en dit davantage sur ce mal qui ne cesse de ronger la planète à petit feu. 

La suite après cette publicité

Le changement climatique désigne une variation de la température et des conditions météorologiques à long terme. Ces variations peuvent être dues aux phénomènes naturels, mais depuis un certain temps, elles résultent principalement de l’action humaine.

Pour Birame Faye, spécialiste des questions de changement climatique, le terme changement climatique est employé par abus de langage car depuis toujours le climat  a toujours changé.

« Notre biodiversité est affectée »

«Changement climatique, c’est un terme plus ou moins galvaudé parce que le climat a toujours changé, mais nous avons constaté, durant ces 50, 60 dernières années, une hausse des températures très rapide. Cette hausse de température a eu un impact sur la pluviométrie, sur nos écosystèmes.

On assiste à des phénomènes extrêmes, donc le cycle pluviométrie n’est plus régulier dans notre pays. Du coup, notre secteur agricole essentiellement basé sur la pluviométrie est affecté, notre biodiversité est affectée, l’atmosphère d’une façon générale dont l’émission des gaz à effet de serre a augmenté dans le monde et ça risque d’augmenter en Afrique de l’Ouest », a défini le spécialiste des changements climatiques.

De ses dires, il ressort que les causes de ce fléau reposent en grande partie sur les actions humaines, même si les effets naturels ne sont pas en reste. L’industrialisation en elle seule crée beaucoup de combustibles qui participent à leur tour au réchauffement de l’atmosphère.

« L’action humaine renvoie à notre industrialisation, à notre société de consommation de biens et de services. Tout ce qui nous permet aujourd’hui de produire nos ordinateurs, l’énergie, l’électricité, l’industrie d’une façon générale. Donc, ce sont des secteurs qui consomment beaucoup de combustibles fossiles, gaz, pétrole, charbon surtout. 

La consommation de ces commissions entraine une émission de CO2 en général. Ce CO2 participe au réchauffement de l’atmosphère, donc ça participe à l’augmentation de la température, et ça explique tout le reste », a-t-il détaillé.

Birame Faye, spécialiste en changement climatique

Une chose qu’il faut retenir est que ces réchauffements de température ne sont pas sans conséquences. Et ces conséquences sont visibles au niveau du secteur primaire, notamment l’agriculture, la pêche, et pour les pays côtiers, cela est lisible avec l’avancée de la mer. A entendre Birame Faye, ces villes côtières sont menacées de disparition.

 « Le premier effet que nous vivons, c’est la hausse des températures »

« Le premier effet que nous vivons, c’est la hausse des températures. On dit partout, il  parait qu’il fait de plus en plus chaud, etc. Quand la température augmente, cela dérègle beaucoup de choses au niveau mondial.

Les eaux de mer augmentent, les pluviométries baissent, et quand ça baisse, les conséquences sont visibles au niveau des activités primaires surtout dans le secteur primaire, l’agriculture, la pêche parce que le débit de fleuve va baisser, certaines eaux souterraines ne seront pas suffisamment  alimentées. Dans les pays côtiers, l’avancée de la mer a des conséquences sur le secteur touristique parce qu’il n’y a plus de plage.

 Je donne l’exemple du Sénégal en 2002, l’équipe nationale qui partait au mondial s’entrainait sur une plage, en 2017, l’équipe qui voulait partir au mondial n’a pas eu un terrain d’entrainement parce que la mer a tout bouffé entre temps. Ce sont des impacts visibles. Les villes côtières sont menacées de disparition, ça aussi, c’est une menace qui est là », a-t-il déploré.

« les alternatives, ce sont les énergies vertes »

Face à ce fléau qui ne cesse de nous consommer à petit feu, le spécialiste des questions de changement climatique propose des solutions qui doivent être adoptées par toutes et tous pour éradiquer le mal.

« La meilleure solution pour entraver ce changement climatique, c’est d’arrêter l’utilisation des combustibles fossiles, le gaz naturel, le charbon fossile, le pétrole qu’on transforme en gasoil, l’essence, etc., qui sont à la source de 80% d’émission de CO2 dans le monde. Donc les alternatives, ce sont les énergies vertes, le solaire etc. 

 Au niveau technique, nous avons beaucoup d’alternatives, surtout nos pays africains, basées sur les connaissances locales, le savoir endogène, les techniques pratiques qui ont été éprouvées, qui ont démontré leur efficacité qui sont plus ou moins inconnues.

Maintenant, il revient aux journalistes de les diffuser, de les vulgariser pour que ces bonnes pratiques puissent être prises en compte dans la formulation des politiques d’adaptation par le gouvernement », a proposé Birame Faye.

« un couteau à double tranchant »

Conscient de la grande importance des énergies fossiles, il est donc souhaitable, de l’avis de Birame Faye, de réduire l’utilisation et la consommation de ces énergies dans la production de l’électricité d’une façon générale dans nos pays.

Cependant, il déclare que « si on continue de privilégier les industries fossiles, on va tout droit vers la catastrophe », ce qui porte à croire que la consommation de l’énergie fossile demeure un couteau à double tranchant…

Sié Frédéric KAMBOU

Burkina 24

Écouter l’article
❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×