Burkina : « Techniquement, on ne peut pas prouver que les journalistes sont sous surveillance » (Dr Cyriaque Paré)

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La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), en collaboration avec ses organisations partenaires dans 15 pays d’Afrique de l’Ouest, a organisé une réunion virtuelle ce mercredi 11 mai 2022 pour réfléchir sur les défis posés à la liberté de la presse et à la vie privée par la surveillance numérique. 

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Le webinaire, voulu par la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest et ses organisations partenaires, s’est tenu autour du thème central « Se mobiliser contre le harcèlement numérique des journalistes : le rôle des parties prenantes ».

Les intervenants ont été amenés à faire un état des lieux de la liberté de la presse dans leurs pays respectifs et sur la base du récent classement de Reporter sans frontières (RSF), à faire savoir l’apport du numérique au niveau des médias de leurs pays, à partager des témoignages sur la surveillance numérique dans leurs pays et à formuler des recommandations.

Etat des lieux de la liberté de la presse dans les pays

Dr Cyriaque Paré, enseignant-chercheur et fondateur du journal en ligne « Lefaso.net », intervenu pour le compte du Burkina Faso, a indiqué que le pays, au récent classement de Reporter sans frontière, en termes de liberté de la presse, a perdu quatre (4) places.

Cette régression, il l’a imputée à la situation sécuritaire et à la mort de deux journalistes étrangers, la coupure à deux reprises de la connexion de l’internet mobile et le durcissement du cadre législatif avec la révision du cadre pénal.

Siatta-Scott Johnson.
Siatta-Scott Johnson, présidente de la « female journalists association of Liberia ».

Au Libéria, Siatta-Scott Johnson, présidente de la « female journalists association of Liberia », a fait savoir que le pays enregistre une position « assez bonne » même s’il y a encore « quelques cas de harcèlement numérique ».

Charlie Martial Ngounou de « Afroleadership » du Cameroun, a laissé entendre que la tendance est pareille dans son pays. Et d’ajouter qu’au dernier classement de RSF, le Cameroun a régressé de 17 places. Il a aussi noté une « quasi autocensure » des médias, avant de généraliser cette réalité à tous les pays d’Afrique centrale.

Mariam Koné.
Mariam Koné, journaliste du quotidien « Info matin ».

Mariam Koné, journaliste du quotidien « Info matin », a informé que son pays le Mali a perdu, pour sa part, 12 places audit classement. Elle a aussitôt pointé du doigt le contexte sécuritaire actuel du Mali.

Apport du digital aux médias

Pour Dr Cyriaque Paré, « le numérique s’est imposé aux médias ». Il a de même dit la nécessite qu’il y a pour les professionnels de se recycler. Il a en outre relevé le fait que le citoyen a envahi le champ de travail du journaliste ; ce qu’il a appelé « la pollution numérique ». En somme, il a soutenu que l’avènement du numérique a bien des atouts et des inconvénients.

Mariam Koné (Mali) a quant à elle, plutôt noté « un désavantage » avec l’avènement de bloggeurs et autres qui se sont invités dans le secteur. Pour elle, il faut assainir le milieu.

Au Cameroun, Charlie Martial Ngounou a indiqué que « les réseaux sociaux ont donné l’opportunité à n’importe quel citoyen de faire ce qu’il veut ». Il a aussi indiqué qu’ « il y a plus un souci d’intérêt personnel » sur lesdits réseaux. « Tous ceux qui utilisent internet, un micro sont considérés comme un journaliste », a-t-il déploré.

Recommandations

Sur la surveillance numérique, Dr Paré a soutenu qu’au Burkina Faso « on (le journaliste, Ndlr) ne peut pas prouver qu’il est sous surveillance » d’autant plus les journalistes n’ont pas les compétences nécessaires pour le faire. Dans la norme, si l’on en croit son propos, les rédactions devraient se doter d’un informaticien en raison de ces questions, notamment de cyberattaques.

Malheureusement, a-t-il déploré, cela n’est possible du fait de moyens financiers limités de ces rédactions, « qui se limitent à une équipe restreinte de 2-3 journalistes pour juste produire l’information ».

En termes de recommandations, il est globalement ressorti la nécessité de faire plus de plaidoyer « pour la révision de l’environnement médiatique au niveau des Etats, pour plus de concertation afin d’harmoniser le cadre législatif dans lequel évoluent les médias, pour plus de moyens pour la sécurisation d’outils de travail des journalistes et leurs conditions de vie et de travail ».

Pour rappel, du fait de soucis techniques, des intervenants n’ont pu se faire correctement entendre. Il était prévu pour ce webinaire six intervenants à savoir Dr Francis Sowa, enseignant-chercheur et spécialiste en communication (Sierra Leone) ; Maimouna Diado, Journaliste et promotrice de « DMEM Médias TV » (Niger) ; Dr Cyriaque Paré, enseignant-chercheur et fondateur du journal en ligne « Lefaso.net » (Burkina Faso) ; Siatta-Scott Johnson, présidente de la « female journalists association of Liberia » ;Mariam Koné, journa liste du quotidien Info matin (Mali) ; Kenneth Adu-Amanfoh, Directeur exécutif de l’Africa cybersecurity and digital rights organization (ACDRO) en plus du modérateur, Dr Selay Marius Kouassi, formateur en médias.

Tambi Serge Pacôme ZONGO

Burkina 24 

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Serge Pacome ZONGO

Tambi Serge Pacome ZONGO, journaliste s'intéressant aux questions politiques et de développement durable.

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