Perkoa : « Il faut que nous soyons maitres dans l’exploitation de nos mines » (Luc Adolphe Tiao)

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Dans un entretien accordé à Burkina24, ce lundi 16 mai 2022, Luc Adolphe Tiao, membre de l’Assemblée législative de transition (ALT) et ancien Premier ministre, est revenu sur la situation des 8 travailleurs de la mine souterraine de Perkoa toujours bloqués sous terre depuis un mois, suite aux inondations qui sont survenues dans cette mine de zinc.

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Le vendredi 13 mai 2022, Luc Adolphe Tiao avec une équipe du gouvernement et des journalistes se sont rendus à plus de 3 kilomètres, à l’intérieur de la mine souterraine pour constater de visu l’état d’avancement des opérations de sauvetage des 8 vies toujours retenues sous terre.

L’ancien premier ministre burkinabè a déploré le fait qu’un incident pareil  intervienne sans que le pays et la mine ne disposent des moyens nécessaires pour faire face à une telle « catastrophe ».

« Bien sûr que nous pouvons pointer la responsabilité de la mine, quant au fait que dans sa politique ou sa stratégie de sécurité, une telle hypothèse n’ait pas été prise au sérieux à savoir qu’un jour ou un autre, la mine souterraine pouvait être inondée d’eau.

Et dans ce cas, qu’est-ce qu’on allait faire ? Je pense que si on posait cette question dès le départ, il est évident qu’un certain nombre de matériels ou d’appareils qu’on a été obligé de faire venir, malheureusement deux ou trois semaines après le drame, si ce matériel existait soit à Perkoa ou dans une autre mine du Burkina, on aurait pu. Je pense que de ce côté-là, on peut effectivement situer la responsabilité de la mine », a-t-il a réagi.

Cependant, il a salué le dynamisme des responsables de la mine et des membres du gouvernement surtout avec la mise en place d’une cellule de crise qui a permis, selon lui, de faire bouger les choses en évacuant une quantité impressionnante d’eau.

La cellule de crise

« Mais lorsque j’ai été sur place, je puis dire quand même que j’ai senti quelque part que les responsables de cette mine, qui est d’ailleurs la seule du genre au Burkina étaient vraiment touchés par ce qui s’est passé et ont décidé de mettre les bouchons doubles pour arriver à sauver les mineurs.

L’impression que j’ai eue, je crois que c’est la présence de la cellule de crise dirigée par les membres du gouvernement qui a permis d’accélérer les choses à Perkoa », a-t-il relevé.

Pour lui, les dispositions prises par le gouvernement surtout avec l’arrivée des pompes plus sophistiquées a permis à la mine d’évacuer une bonne quantité d’eau, chose que la mine à elle seule ne pouvait pas atteindre avec les pompes traditionnelles qu’elle possède.

« Également, j’ai vu l’équipe gouvernementale travailler de façon très active sur le terrain avec la communauté des villages voisins. Il y avait beaucoup de mésententes et de colère au sein de cette communauté.

Et je pense que le gouvernement a réussi à travers la cellule de crise à rapprocher les positions des uns et des autres, à rassurer les familles des mineurs emprisonnés. Donc le climat est meilleur par rapport à ce qu’on nous disait, il y a quelques semaines de cela », a-t-il souligné.

Réviser la politique minière

Cette situation, selon Luc Adolphe Tiao est une invite pour le Burkina Faso de pouvoir réviser sa politique minière pour une meilleure prise en compte des questions humaine et écologique. Bien que certaines dispositions légales encadrent le secteur minier, ce membre de l’ALT interpelle sur la nécessité que le Burkina s’impose dans l’exploitation de ses ressources minières.

« Il faut que nous soyons maitres dans l’exploitation de nos mines. Or ce qui se passe, on a plutôt l’impression que ceux-là qui viennent exploiter nos ressources minières sont fermés sur eux-mêmes et ne rendent compte au gouvernement que quand ils veulent », a-t-il soulevé en rappelant aux sociétés minières que l’homme reste et demeure au cœur de l’activité minière, d’où la sécurité des travailleurs doit être leur première préoccupation.

Prioriser la vérité

Par ailleurs, Luc Adolphe a conseillé aux différentes parties de prioriser un langage de vérité dans pareilles circonstances. A l’entendre, on doit aider les gens à se préparer psychologiquement à tout ce qui peut arriver.

« Nous sommes à plus d’un mois de cette situation, humainement parlant, ce n’est pas tenable.

Et j’ai appris que les sapeurs-pompiers que je salue vraiment pour le travail qu’ils ont abattu, quand sommes arrivés, on les a vus, ils ont quand même réussi à plonger dans cette eau très trouble, parce qu’il y a trop de boue là-dedans, ils ont réussi à atteindre la fameuse chambre de refuge dont on parle.

Mais malheureusement, comme il y avait beaucoup, beaucoup de boue, l’eau est chargée, ils n’ont pas pu à travers les lucarnes voir ce qui est à l’intérieur. Peut-être au moment où nous parlons la solution a été trouvée. Donc ce sont des informations qu’il faut partager aux familles de façon sincère et ouverte.

Ce n’est la faute à personne, sur ce tout ce qui arrive. Donc, je pense qu’au départ, il a manqué une transparence de peur effectivement d’heurter la sensibilité des familles », a-t-il fini en demandant une assistance psychologique adaptée pour les familles et les travailleurs de la mine.

Willy SAGBE

Burkina24

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