Le numérique, l’espérance d’une santé pour tous en Afrique de l’Ouest

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La transformation digitale du système de santé se présente comme une solution viable à la réalisation de la couverture sanitaire universelle en Afrique de l’Ouest.

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Aïssata Traoré a rendez-vous ce mardi 28 juillet avec un médecin spécialiste en gastro-entérologie du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou. Elle est arrivée la veille dans la nuit, de Tonseré, un village situé à l’Ouest du Burkina Faso, dans la province de la Kossi, à 280 Km de la capitale burkinabè.

Aïssata est assise à même le sol dans un hall qui sert de salle d’attente depuis 06h du matin. L’heure officielle d’ouverture des services est prévue pour 08h. En réalité, les patients ignorent exactement l’heure de début effectif des consultations.

Dans une voix de soupir, la ménagère de 28 ans confie ne pas savoir si elle pourra enfin rencontrer le spécialiste de santé cette fois-ci. Elle est à son deuxième voyage sur la capitale burkinabè pour la même cause. Chaque voyage est une saignée financière dans ses faibles revenus issus de son activité de maraîchage.  

Au Burkina Faso, le Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) est considéré comme le premier service de soins de base pour les populations. Aux compétences sanitaires limitées, les cas graves sont référés vers le Centre Médical avec Antenne chirurgicale (CMA), fréquemment situé dans les chefs-lieux de province et au niveau du Centre Hospitalier Régional (CHR). Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) est le niveau de référencement le plus élevé. Il est situé dans les grandes villes.

En 2020, le pays en comptait seulement six (06) et le ratio national en matière de personnel était d’un médecin pour 10 927 habitants. La norme recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est d’un médecin pour 1000 habitants.

La digitalisation du système de  santé participe à l’atteinte de la couverture sanitaire universelle (CSU)

A l’ère du numérique, Aïssata pouvait bénéficier d’une consultation en ligne depuis son village sans avoir à se déplacer. La santé digitale ou la santé numérique, un procédé de combinaison de la médecine et la technologie permet aujourd’hui la numérisation des informations médicales, l’assistance et le suivi du malade à distance, l’interconnexion de tous les acteurs de la chaine de prise en charge d’un patient, etc. Elle permet à tout le monde, partout où il se trouve d’avoir accès aux services de santé.

La digitalisation du système de santé participe à l’atteinte de la couverture sanitaire universelle (CSU), une cible des Objectifs du Développement Durable (ODD) pour la satisfaction des besoins sanitaires de toutes les personnes et de toutes les communautés sans qu’elles se heurtent à des difficultés financières. La santé digitale devient une opportunité à adopter, à maitriser et à vulgariser pour la performance des systèmes de santé du Burkina Faso et des autres pays de la sous-région ouest africaine qui, pour la plupart sont défaillants.

De constat général,  l’un des lourds fardeaux pour les populations de cette partie du continent africain est le coût exorbitant des soins par rapport à leur niveau de vie.

Un réseau ouest-africain pour accélérer la transformation digitale du système de santé

« Il ne peut pas y avoir de couverture sanitaire universelle sans digital. Le premier problème de la couverture sanitaire est l’accessibilité des populations aux soins à moindre coût » indique l’expert malien en santé digitale Dr Ousmane Ly. Il explique que les maladies augmentent la précarité économique des populations déjà assez pauvres. De son avis, la santé numérique permet de réduire la charge financière pour le patient.

Des pays comme le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire ont un début d’introduction de la santé numérique appréciable, estime Dr Ousmane Ly, mais l’enjeu principal demeure l’interopérabilité c’est-à-dire l’interconnexion des outils.

« Chaque partenaire apporte un logiciel ou une plateforme qui va faire un travail spécifique. Il ne tient pas compte de ce qui existe et de ce qui pourrait exister demain. Les projets  deviennent des silos avec des outils verticaux qui ne communiquent pas entre eux. Aujourd’hui, il faut des projets intégrés » analyse l’expert en santé numérique.

Ce manque de coordination des initiatives en santé numérique est l’une des raisons de la création du premier réseau régional de santé digitale en Afrique de l’Ouest le 23 mai dernier par Speak Up Africa et Baobab Institute.

Établi dans le cadre d’un partenariat avec Transform Health, une coalition mondiale ayant pour objectif l’accès à des services de santé de qualité pour tous grâce au digital, « le réseau s’emploiera dans la fédération des efforts des différents pays » affirme Pape Gaye, le fondateur de l’organisation africaine d’assistance technique pour l’appropriation et le renforcement de capacités des systèmes locaux, Baobab Institute.

Le réseau de la santé digitale en Afrique de l’Ouest a été créé afin de réunir les acteurs de l’écosystème de la santé et du numérique, dinstaurer un cadre de gouvernance, d’inciter les gouvernements à une meilleure gestion et à plus d’investissements dans le domaine. Le fondateur de Baobab Institute Pape Gaye avance que le fait d’avoir un cadre d’action collectif à l’échelle régionale permet aux pays de pouvoir bénéficier de plus d’appui technique et financier.

De quoi, accélérer la transformation digitale du système de santé par l’adoption d’une politique et de stratégie en phase avec les besoins des populations, espère Pape Gaye

Harouna Drabo
Journaliste 

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