Édito | Quand Akufo-Addo torpille les relations de bon voisinage

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Le président ghanéen a-t-il réellement mesuré la gravité de ses propos ? Pas si sûr ! En tout cas, c’est un véritable pavé dans la mare des relations avec son voisin du nord qu’a jeté Nana Akufo-Addo, lors d’un échange avec le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.


« Aujourd’hui, des mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a maintenant conclu un accord pour aller de pair avec le Mali en employant les forces Wagner là-bas », a déclaré le Chef de l’Etat ghanéen.

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Ajoutant : « Je crois qu’une mine dans le sud du Burkina leur a été attribuée en guise de paiement pour leurs services. Le Premier ministre du Burkina Faso était à Moscou ces dix derniers jours. Et le fait qu’ils opèrent à notre frontière nord est particulièrement pénible pour nous, au Ghana ».

Il n’en fallait pas plus pour mettre Ouagadougou hors de ses gonds. En guise de protestation, l’ambassadeur du Burkina à Accra a été rappelé « pour consultation » et celui du Ghana au Burkina a été convoqué par la diplomatie burkinabè. « Le Président ghanéen a utilisé le conditionnel », a notamment expliqué Boniface Gambila Adagbila qui a tenté ainsi de désamorcer la grenade dégoupillée par son président.

Le Ghana qui renseigne désormais le pays de l’Oncle Sam ?

Pour bon nombre d’observateurs, l’on ne comprend toujours pas le sens de cette déclaration jugée malencontreuse de Nana Akufo-Addo qui porte un coup aux relations de bon voisinage. Jusque-là, la position officielle des autorités burkinabè a toujours été de dire que le pays n’allait pas faire appel à des forces étrangères, notamment des mercenaires, pour mener la lutte contre le terrorisme.

Le chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, l’aurait même assuré à la sous-secrétaire d’Etat américaine, Victoria Nuland, qu’il a reçue en octobre dernier. On peut également s’étonner que ce soit le Ghana qui se pique aujourd’hui de renseigner le pays de l’Oncle Sam dont on sait que les Grandes oreilles sont partout. On peut être sûr, le jour où le premier soldat de Wagner va débarquer au Burkina, les Américains ou les Français le sauront à la minute près, avec même preuve à l’appui.

Au lieu de mutualiser leurs forces…

Si tant qu’il est convaincu de ce qu’il avance, le tuyau du président ghanéen est manifestement percé ; à moins qu’il n’ait tenu délibérément ces propos après que le Premier ministre burkinabè a torpillé quelque peu le projet de création de la force conjointe de l’Initiative d’Accra.

On se rappelle qu’après la décision de l’Initiative de mettre en branle une troupe qui sera déployée notamment au Burkina, Me Kyelem de Tambela avait sur place émis des réserves portant entre autres sur le financement, avant que le gouvernement burkinabè ne se fende d’un communiqué dans lequel il indique clairement que le pays n’entendait pas accueillir des soldats étrangers sur son sol.

Mais quelle que soit la raison de cette sortie du « numéro un » ghanéen, l’incident diplomatique qu’elle a créé n’est à l’honneur d’aucun des deux pays. Ses propos étalent au grand jour leurs « divergences », au lieu de mutualiser leurs forces et se consacrer à l’ennemi commun qui se joue royalement des frontières…

La Rédaction

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