Burkina Faso : Des acteurs du monde paysan contre « l’accaparement des terres » par des promoteurs immobiliers

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Une coalition d’organisations de la confédération paysanne du Faso et de la société civile était face à la presse ce lundi 20 février 2023. Objectif : Interpeller les autorités compétentes pour « une promotion immobilière responsable et soucieuse de la préservation de l’exploitation agricole familiale au Burkina Faso ».  

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Des organisations paysannes et de la société civile dénoncent l’accaparement des terres par des promoteurs immobiliers et interpellent les décideurs publics pour encadrer le secteur afin de prévenir qu’une autre crise ne naisse. Selon les paysans, cet accaparement des terres rurales a pour conséquences l’exacerbation des conflits fonciers observés sur certaines contrées du pays. Et aussi le manque des espaces cultivables pour les paysans.

« On assiste à l’installation progressive d’une crise qui s’ajoute à celle déjà établie qu’est l’insécurité. Le Burkina Faso peut bien se passer d’une crise supplémentaire si dès maintenant, nous agissons de manière responsable et préventive », a interpellé Marc Gansoré, secrétaire général de la confédération paysanne du Faso.

Marc Gansoré, secrétaire général de la confédération paysanne du Faso

Marc Gansoré a rappelé que selon les projections du ministère en charge de l’Urbanisme, le Burkina Faso est dans une tendance de forte urbanisation, avec des perspectives de taux de l’ordre de 40% à l’horizon 2026 et de 50% à l’horizon 2036. Il a souligné que cette dynamique d’urbanisation à outrance est en nette accélération depuis ces cinq dernières années.

« C’est dans ce contexte qu’on observe l’ampliation d’un certain nombre d’activités traduisant par des faits d’accaparement des terres rurales productives et de fortes menaces contre l’agriculture familiale qui constitue pourtant le véritable socle de l’économie nationale et du développement humain durable au pays des Hommes intègres.

Ces activités prédatrices des terres agricoles familiales concernent précisément l’agrobusiness tel que pratiqué par des supposés entrepreneurs agricoles ou nouveaux acteurs, la promotion privée dont le nombre de sociétés agréées est passé de 13 en 2008 à 275 en 2021 soit une hausse de plus de 20 fois en 14 ans », a-t-il fait savoir.

Également, les membres de cette coalition disent avoir évalué plus de 88 235 hectares occupés par des sociétés immobilières sur toute l’étendue du territoire national. « Cela équivaut à des milliers de tonnes de céréales perdues au cours de la campagne 2021-2022. 

Aussi, 10 920 hectares de terres péri urbaines et rurales concernées par la promotion immobilière se trouvent autour de Ouagadougou et les communes environnantes », a dit Marc Gansoré. Celui-ci a ajouté qu’à Bobo-Dioulasso 3 629 hectares de terres rurales sont mobilisées par 26 sociétés immobilières.

Bassiaka Dao, président de la confédération paysanne du Faso

Le président de la confédération paysanne du Faso Bassiaka Dao a, pour sa part appelé les autorités à reprendre les terrains de tous les promoteurs immobiliers qui ne sont pas en règle avec leurs dossiers. « Nous interpellons l’État à prendre des mesures assez fortes (…) », a-t-il insisté. Il a averti que si l’État ne prend pas à bras-le-corps cette question, les paysans seront dans les rues à travers les grandes villes du pays à cause du manque de terres cultivables.

« Parce que si on n’y prend garde, les paysans descendront un jour à Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso, à Koudougou parce qu’ils ne sauront plus où aller, et ils n’ont pas du travail. Est-ce que c’est à ça qu’on s’attend ? Quand vous faites la promotion immobilière là, si vous ne mangez pas, vous allez dormir où ? C’est cette réalité que les gens essaient de fermer les yeux pour ne pas voir, on nous considère comme étant les derniers mais en réalité s’il n’y a pas d’agriculteurs, il n’y aura d’humanité », a-t-il tonné.

Par ailleurs, les acteurs du monde des paysans apportent leur soutien au ministère en charge de l’urbanisme en particulier et au gouvernement en général pour l’initiative de la révision de la loi portant promotion immobilière au Burkina Faso.

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