FESPACO 2023 : « Or de vie » de Boubacar Sangaré, un film qui parle de l’évolution d’un adolescent dans l’orpaillage

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Le jeune réalisateur burkinabè, Boubacar Sangaré, a présenté son long métrage documentaire « Or de vie » à l’occasion de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Ce film raconte l’histoire d’un jeune gamin, Rasmané dit Bolo, de 16 ans qui descend à plus d’un kilomètre de profondeur dans les mines artisanales pour extraire de l’or. Un film qui présente les risques, les sacrifices d’un jeune garçon innocent. Le réalisateur  revient sur les conditions de tournage de ce film documentaire poignant.

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Comment jugez-vous l’accueil réservé par le public au film ?

C’est toujours assez stressant de savoir comment les gens réagissent. Il y a quand même un bon accueil. Mais ce qui est intéressant, c’est le public, le beau monde qu’il y avait. C’est rassurant. Cela fait plaisir au fait.

Comment est née l’idée de tourner ce film sur un site d’orpaillage mettant en scène des adolescents ?

Je connaissais déjà ce milieu. Mais je n’avais jamais pensé faire un film sur ça bien que j’étais à l’école de cinéma. Mais un jour, j’étais allé en province chez mes parents. Et un j’ai vu une dame qui avait mis son bébé au dos et qui était sur une moto en allant sur un site d’orpaillage. C’était un site d’orpaillage de mes mères à l’époque. Et quand j’ai vu la femme avec le bébé au dos, je me suis posé une question.

Quel est l’avenir de ce bébé sur le dos de la dame. Je connaissais un peu le milieu parce que je savais que les gens vivent de site en site. Je me suis dit qu’il allait grandir sur le site mais par la suite, qu’est ce qu’il allait devenir ? C’est ce que j’ai voulu raconter, quelque chose du point de vue l’enfant, et finalement, c’est arrivé avec les adolescents et finalement le film s’est recentré sur l’évolution de l’enfance vers l’adolescence et jusqu’à l’âge adulte dans un milieu comme l’orpaillage.

Qu’est ce qui était le plus difficile dans la réalisation de ce film ?

Le plus difficile, c’est le temps que le projet a mis. 10 ans. La première fois que j’ai été sur un site d’orpaillage pour commencer à écrire jusqu’à aujourd’hui, cela fait 10 ans et trois ans de tournage avec toutes les difficultés mais cela fait partie de la réalité du métier. Si on tourne un film sur un sujet difficile, c’est tout aussi difficile de faire le film.

On s’est rendu compte que le tournage a comporté des risques avec, comme exemple, l’incendie qui s’est déclaré pendant le tournage.

Bien sûr. Dans le film, on garde évidemment l’incendie et la mort de mineurs. C’est le quotidien. Mais le chef opérateur qui rentrait dans le trou une fois, j’étais là et je ne savais pas ce que je fais parce qu’une fois que tu entres dans le trou, on ne sait pas si tu ressors ou pas. Il y a tout ce risque qui a toujours existé sur le site. Une fois, on était là dans la nuit du 31 décembre pour tourner le film.

« Or de vie »
« Or de vie »

On mettait des micros HF sur Bolo (l’acteur principal du film) et il se trouvait que ça se racontait dans le yaar (marché) qu’il y avait des terroristes. Il y a un monsieur qui a pris sa moto qui est venu voir. Il nous a vus en train de tourner et il a dit que ça se raconte dans le yaar qu’il y a des terroristes.

Donc, il est allé chercher quelqu’un d’autre et il est venu montrer pour dire que ces gars viennent ici depuis plus de deux ans. C’est ça. Du coup, on aurait pu être agressé parce qu’ils auraient pensé que le micro HF qu’on portait était une ceinture d’explosif. Ça toujours été jalonné d’histoire de ce genre.

Vous avez donc pris le temps de bien vous familiariser au terrain?

Le temps de tournage, c’est pour cela qu’on sent cette aisance aussi dans la façon d’être du personnage parce qu’on a constaté une familiarité avec nous qui a permis justement qu’il soit sur naturel.

La question qu’on se pose en voyant le film, c’est que deviennent les enfants ?

L’idée du projet, c’était qu’on lui paye une formation. Mais jusque-là, il continue l’orpaillage parce qu’il se disait qu’il n’est pas prêt pour la formation. Il fallait qu’il fasse son choix de formation pour que nous payions pour qu’il ait un boulot plus stable. Par contre, il y a deux autres enfants. On a pu réinscrire Missa à l’école et Dra, nous sommes toujours à sa recherche parce que depuis le film, nous ne l’avons plus retrouvé.

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2 commentaires

  1. I hope this film discourage youths from gold panning in mines plus encourage them to pursue useful in need trade or to seek higher education in useful profession. Gold planners do not build kind of nation we deserve. They simply exist plus hope for more comfortable living but fail to take actions compatible with ability to achieve under circumstance existing today. They have a losers mindset that may only be changed by becoming more world class modern educated. Something most fail to do. What will children who see this film do?
    Henry Author Price Jr aka Kankan

  2. L’histoire est merveilleuse, j’aime bien le scénario qui raconte l’histoire du pays.

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