VIH/SIDA et contexte sécuritaire : Attention, le serpent n’est pas mort

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Les Personnes vivant avec le VIH/SIDA (Virus de l’Immunodéficience Humaine/Syndrome d’immunodéficience acquise) retrouvent peu à peu un brin d’espoir. Les Antirétroviraux (ARV, ndlr), même s’ils n’assurent pas la guérison totale permettent aux infectés de se porter mieux et dominer le virus dans leur organisme. D’un constat général, la psychose a baissé, et mieux, des couples sérodiscordants sont observés un peu partout. Mais certains acteurs craignent que le contexte sécuritaire n’aggrave la situation, des déplacés internes ne sachant pas où mettre la tête. Témoignages et pistes de solutions à découvrir dans les lignes qui suivent. 

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Les personnes vivant avec le VIH/SIDA, communément appelées PVVIH, sont généralement victimes de stigmatisation, de rejet, d’abandon… Au Burkina Faso comme partout ailleurs, le virus a marqué les esprits et continue de faire parler de lui. Hommes, femmes, enfants, adolescents, nul n’est à l’abri.

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Selon le Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA, ndlr), rendu public le 29 novembre 2023, le nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA au Burkina Faso est estimé à 100.000, dont 56.000 femmes et 44.000 hommes. Ce qui laisse voir une proportionnalité de 56% de femmes contre 44% d’hommes. Toutes les couches sociales forment le catalogue de ces personnes infectées.

« Le mensonge donne des fleurs mais pas de fruits »

Mariam (nom d’emprunt) est une jeune dame âgée de 27 ans. Enseignante dans un établissement privé de la place, elle porte une grossesse d’environ 7 mois. Ayant été testée positive au VIH/SIDA, ses parents décident de ne pas l’informer, question de la préserver de tout cas de stigmatisation et de rejet.

Et comme dit un adage, « le mensonge donne des fleurs mais pas de fruits ». Mariam a fini par connaitre son statut sérologique en 2011. Une nouvelle qui a chamboulé sa vie. Mais adolescente à l’époque, elle ne mesure pas de sitôt les représailles du virus, qui sommeillait désormais en elle.

« Au début, je tombais malade à tout moment, et à tout moment j’étais à l’hôpital. Un jour, le major a décidé qu’on fasse un test, moi et ma maman. Donc on est allé faire le test ensemble, et il est ressorti que pour moi était positif. 

Mais au début, on ne m’a pas informée. C’est un jour dans les causeries ma maman m’a dit que tu sais que quand on est allé faire le test on dirait tu as la maladie du SIDA. J’ai dit SIDA ? Elle m’a dit oui, mais qu’il y a des produits, si je prends ça va passer », confie-t-elle, des trémolos dans la voix.

« J’ai dit non, je n’avais pas la maladie… »

Si les principales sources de contamination du VIH sont entre autres les rapports sexuels non protégés, la transmission de mère à enfant lors de l’accouchement, dame Mariam, elle, sa contamination en est autre. On ne le dira pas assez, l’excision est à bannir. Une fois de plus, elle a fait une victime. Oui ! Mariam est doublement victime.

Son infection est, en effet, partie de là. Avec un mental d’acier, elle dompte la maladie, jusqu’à ce qu’elle subisse la stigmatisation et le rejet. Venant de son petit ami à l’époque, elle tombe dans une déception totale. Pire, elle s’adonne à l’alcool, pour évacuer cette déception qui pour elle venait d’un être cher.

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« À ma première relation, de bouche à oreille, c’est revenu au monsieur que j’étais infectée, le monsieur est venu me demander si vraiment j’étais infectée, mais du coup, je n’ai pas accepté révéler ma sérologie. Car je ne savais pas qu’elle allait être sa manière de voir la maladie, et ce qu’il allait me faire, car c’est un homme de tenue…  

Donc je lui ai demandé quand il voit ma famille, est-ce qu’il a déjà entendu que quelqu’un a le SIDA chez nous. J’ai dit non, je n’avais pas la maladie… Quand il a connu mon statut, il a trouvé qu’on n’était pas appelé à vivre ensemble, et il est allé se marier avec une autre fille… 

Ça m’a vraiment touchée. Je ne pouvais pas supporter et j’ai commencé à prendre de l’alcool, et les boissons frelatées. Je prenais ça pour pouvoir dormir. J’ai fait ça pendant un bon moment et c’est passé », confesse la jeune dame, d’un air rempli de désespoir.

Aujourd’hui, Mariam a trouvé l’oiseau rare. Elle vit en concubinage avec un homme depuis un an. Par la force de la médecine, Henry (également nom fictif) et Mariam forment un couple de statut sérodiscordant, et attendent leur premier bébé.

Cette grâce, Mariam et son homme la doivent à la révolution que connait la médecine. Si la prise des ARV est aussi pénible pour certaines PVVIH, elle préserve la santé du partenaire séronégatif, qui ne risque aucun danger à aller au lit avec une personne infectée.

Ci dessous les Statistiques mondiales sur le VIH de l’ONUSIDA, à l’occasion de la journée mondiale du SIDA 2023👇👇

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Ces cas sont d’ailleurs légion, en témoigne le parcours de Mamadou Sawadogo, président du Conseil d’Administration du Réseau National pour une Grande Implication des Personnes Infectées par le VIH/SIDA dans la lutte contre le VIH au Burkina Faso (REGIPIV-BF). Mamadou Sawadogo a découvert sa séropositivité dans les années 1996.

Il commence son traitement autour de l’année 2005, car dit-il « au début, lorsque vous êtes infectés par le VIH, d’abord vous avez vos yeux pour pleurer, parce qu’il n’y avait pas de traitement spécifique au VIH à l’époque, et au niveau médical, le traitement consistait à prévenir les infections opportunistes ».

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Depuis sa contraction de la maladie, Mamadou Sawadogo a nourri l’idée de partager la nouvelle avec sa copine, qui est devenue plus tard son épouse. Après une vingtaine d’années de vie de couple, son épouse n’a jamais contracté le virus, en dépit des rapports sexuels non protégés, au point d’avoir des enfants qui eux aussi sont séronégatifs.

Pour être un cas palpable, Mamadou Sawadogo encourage fortement les PVVIH à suivre régulièrement le traitement, pour épargner leur partenaire séronégatif. Il salue par-là l’évolution de la science qui au fil des années amoindrit les complications liées au traitement.

Tout semble bien être sous contrôle, le virus est freiné dans son élan. Les personnes infectées entretiennent des rapports sexuels non protégés sans pour autant contaminer leur partenaire. Les PVVIH vivent assez longtemps que les personnes non infectées… Mais, une crainte s’impose. Le pays est en crise, et Mamadou Sawadogo craint une recrudescence du virus pour diverses raisons en lien avec la situation actuelle du pays.

« Nous sommes en situation de guerre, et le fait d’être en situation de guerre pourrait faire rebondir l’épidémie. Pour la simple raison que les personnes qui étaient en sécurité, socialement, avaient leurs habitats, vivaient tranquillement, suivaient un traitement, pouvaient même suivre les enfants, mais ne pourront plus le faire. L’épidémie peut rebondir parce que les gens sont en détresse psychologique, ils n’ont même plus le courage de suivre le traitement, donc leur état va se dégrader davantage.

L’épidémie risque de rebondir parce que les enfants, les filles, les jeunes garçons qui étaient en sécurité autour d’une cellule familiale sont éparpillés dans la nature, et pour avoir à manger, vous savez ce que c’est, ils risquent fort de contracter cette infection. Il y a des femmes qui ont fui avec leurs enfants, ils se retrouvent dans la nature, ils ne savent pas si leur mari ou leur enfant est en vie. 

Ils veulent survivre, ils risquent quelques fois de faire face à des hommes immoraux qui risquent de les contaminer, juste parce qu’elles veulent manger, parce qu’aujourd’hui nous sommes en situation de guerre, il y a la pauvreté et les gens cherchent le minimum de pitance », explique Mamadou Sawadogo, pour qui, il ne faut pas perdre de vue l’aspect sécuritaire dans la lutte contre le VIH/SIDA au Burkina Faso.

« La situation sécuritaire du pays a chamboulé l’ordre normal des choses »

Les prédictions Mamadou Sawadogo sont aujourd’hui d’actualité. Un déplacé interne nous le confirme. Dicko (nom d’emprunt) est âgé de 45 ans. Suite à des séries de maladies, il se fait dépister à la demande des agents de santé. Et, c’est là qu’il est testé porteur du VIH. Depuis 9 ans maintenant, ce virus a élu domicile dans ses veines. Depuis lors, il est mis sous traitement. Mais, la situation sécuritaire du pays a chamboulé l’ordre normal des choses. Dicko a vu son domicile incendié par des Hommes Armés Non Identifiés, lors d’une attaque qui a occasionné des pertes en vies humaines.

Impuissant et n’ayant plus de toit, il abandonne son Sampelga natal, (Localité située dans la province du Seno, NDLR)  pour déposer ses valises à Dori, dans la seule idée de « préserver son nez ». Plus  de temps à perdre sur un quelconque traitement, tout ce qui compte désormais, c’est de se trouver un abri et de quoi mettre sous la dent.

« Les gens là sont venus brûler nos maisons pour rien, on a fui les mains vides. Et depuis que je suis arrivé à Dori je cherche à survivre, je n’avais plus la tête à prendre des produits, donc j’avais complètement arrêté mon traitement, c’est quand ça rechuté qu’on m’a testé à nouveau et j’ai recommencé le traitement », ronchonne le quadragénaire.

Tout comme Dicko, sa femme est aussi porteuse du VIH. Suite au dépistage de Dicko, sa femme a également été soumise à un test de dépistage. « C’est quand j’ai connu mon statut que ma femme aussi est allée faire le test et elle a été testée positive ». Parents de dix enfants, ils ont pu épargner leurs progénitures de ce mal.

Grâce à de bonnes volontés, notamment l’association victoire des personnes infectées et affectées, les personnes déplacées internes reprennent goût à la vie. Implantée à Dori, cette association veille à assurer un traitement adéquat aux personnes déplacées internes infectées du VIH. Et depuis lors, le vieux Dicko retrouve le sourire.

« Certains ont peur de déclarer leur statut »

Tout comme Mamadou Sawadogo l’avait prévenu, Tindano Aïssatou, présidente de l’association victoire des personnes infectées et affectées, trouve aussi que la crise sécuritaire au pays des Hommes intègres est une vitamine pour le virus. 

« Quand ces personnes viennent, la plupart n’ont plus de papiers. Tant qu’ils ne vont pas te dire qu’ils sont séropositifs, tu ne peux pas leur dire de suivre un traitement. Aussi, comme ce sont des nouveaux, certains ont peur de déclarer leur statut pour ne pas être mis à l’écart », regrette-t-elle.

Cependant, ces conditions difficiles n’enfreignent pas la bonne marche de son association. Une trentaine de personnes déplacées internes sont prises en charge et suivent leurs traitements convenablement, avec l’appui des centres de santé.

Le contexte est également marqué par une crise sanitaire notamment avec le paludisme et la dengue. Nous toquons à la porte du Programme Sectoriel Santé de Lutte contre le VIH, des IST et les hépatites (PSSLS-IST) pour en savoir davantage. Situé du côté Est de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, ce centre de santé se positionne tel un antidote du VIH.

Suite à notre demande, nous sommes reçus par le coordonnateur, Abdoulaye Guiré. Aussi courtois soit-il, il nous tend une oreille attentive. Pour lui, la lutte contre le VIH/SIDA a connu une avancée assez considérable. « Depuis pratiquement l’an 2000, nous sommes sous la barre de 1% en terme de prévalence, et pour les chiffres validés en 2022, nous sommes à 0,6% de prévalence avec environ 97.000 patients attendus », cite-t-il.

Abdoulaye Guiré, Coordonnateur PSSLS-IST
« La lutte contre le VIH/SIDA a connu une avancée assez considérable »

Nonobstant ce bond, Abdoulaye Guiré pense que ces chiffres rendent encore plus compliquée cette guerre contre le virus du SIDA, car dit-il, l’objectif est d’aller vers l’élimination du VIH comme problème de santé publique à l’horizon 2030.

« Quand je vous dis que la prévalence est de 0,6%, cela veut dire qu’en population générale, pour trouver une personne séropositive, il faut pratiquement dépister plus de 180 personnes, donc c’est difficile pour nous d’aller chercher les derniers cas positifs. Alors, pour aller vers l’élimination, il faut dépister tous ceux qui sont susceptibles d’être infectés par le VIH et les mettre sous traitement. Parce qu’en les mettant sous traitement, on casse la rupture, la chaine de transmission du VIH », renchérit le coordonnateur du PSSLS-IST.

« La situation sécuritaire demeure une vitamine pour engraisser le mal »

A Inoussa Sawadogo, chargé de programme en charge de l’appui à la société civile au programme sectoriel santé de lutte contre le VIH, des IST et les hépatites, de s’aligner en droite ligne avec Mamadou Sawadogo. De ses dires, plusieurs dispositifs étaient mis en place pour éradiquer le VIH, mais la situation sécuritaire demeure une vitamine pour engraisser le mal.

Il rappelle en ce sens que des patients pouvaient recevoir leurs ARV jusqu’au niveau CSPS, alors que les conditions sécuritaires ont entrainé la fermeture de plusieurs CSPS. Il avance que le déplacement massif des populations a favorisé la perte de vue de beaucoup de patients, qui sont toujours recherchés.

« Il faut dire que la crise sécuritaire a rendu plus difficile notre tâche dans beaucoup de localités », s’offusque Inoussa Sawadogo. Bien que cela, il lance avec fierté que le gouvernement reprend petit à petit la main. Et pour y parvenir, il soutient que les autorités ont déployé une batterie de mesures, notamment les Approches Différenciées de Service VIH (ADS). Ces approches consistent à prendre en charge les personnes concernées par le VIH en tenant compte de leurs réalités, du mode de vie, et des priorités, tout en allégeant la charge de travail de ces acteurs.

Plus loin, il précise que ces ADS concernent deux étapes. « Au niveau de la prévention, ça va consister à faire ce qu’on appelle le dépistage cas index. Ça veut dire qu’à partir d’une personne infectée par le VIH, on va aller dépister tous les partenaires sexuels de cette personne. Tous les partenaires avec qui il a eu des rapports sexuels depuis un an, et tous les enfants de moins de 15 ans de cette personne seront dépistées. 

L’autre stratégie, c’est de promouvoir l’auto test. Actuellement, nous avons des auto tests, ceux qui ne veulent pas venir par exemple dans nos formations sanitaires ou pour une raison quelconque, nous pouvons remettre des auto tests et dans ses quatre murs, la personne va elle-même faire son test, lire les résultats et nous appeler informer. Si c’est réactif, nous on rentre en contact avec la personne pour pouvoir confirmer et prendre la conduite à tenir. Et si ce n’est pas réactif, on lui donne des conseils en termes de prévention. 

Il y a aussi l’APREP, (Prévention Pré Exposition, NDLR), il s’agit de quelqu’un qui sent qu’il va aller dans une situation où il va avoir des rapports sexuels lui exposant à l’infection au VIH, il va prendre des médicaments avant d’aller dans cette situation, auquel cas s’il y a un rapport sexuel qui peut être contaminant », renseigne Inoussa Sawadogo.

A Inoussa Sawadogo, chargé de programme en charge de l’appui à la société civile au programme sectoriel santé de lutte contre le VIH, des IST et les hépatites

Par ailleurs, ces personnes infectées par le VIH/SIDA sont souvent marginalisées dans les sociétés. Ce qui impacte négativement sur leurs insertions socioprofessionnelles. Et pour pallier à ce phénomène, l’association des jeunes et orphelins infectés et affectés par le VIH/SIDA veille au grain.

Depuis quelques années, cette association s’est donnée pour tâche de former les jeunes infectés du VIH pour leurs réinsertions dans la société. L’estime de soi, l’élaboration des plans d’actions et de projet, les notions telles que la stigmatisation et la discrimination, sont entre autres des modules enseignés à ces jeunes infectés du VIH.

Le 21 décembre 2023, une dizaine de  jeunes infectés par le VIH/SIDA ont bénéficié d’une séance de formation portant sur l’élaboration des plans d’actions et de projet. Ces différentes séances de formation ne sont pas sans effet, à écouter les bénéficiaires.

Béranger Traoré (nom fictif), membre de l’association, des jeunes et orphelins infectés et affectés par le VIH/SIDA

« Cette formation nous permet, nous-mêmes en tant que concernés du VIH/SIDA, et nous qui vivons nos problèmes de pouvoir mettre ça sur des papiers, c’est-à-dire les plans d’action pour pouvoir porter nos voix sur le plan national et international. 

Ces formations nous arrangent beaucoup, car ça contribue à nous redonner confiance en nous-mêmes, et aussi à nous ouvrir aux autres », reconnaît Béranger Traoré (nom fictif), membre de l’association des jeunes et orphelins infectés et affectés par le VIH/SIDA.

Ci dessous le Rapport mondial actualisé sur le sida en 2022 par l’ONUSIDA 👇👇

2022-global-aids-update-summary_fr

En faisant recours au dernier rapport du secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le SIDA et les IST, la prévalence du VIH au Burkina Faso se situe à 0,6% dans la population générale de 15-49 ans. Dans ce même rapport, il ressort que le nombre de personnes infectées est estimé à 97 000 dont 56 000 femmes et 10 000 enfants.

Les nouvelles infections sont estimées à 1900 et les décès liés au VIH à 2600. En fin décembre 2022, le rapport de l’ONUSIDA faisait cas de 29,8 millions de personnes (76 % [65-89 %] de toutes les personnes vivant avec le VIH) qui avaient accès à un traitement antirétroviral, contre 7,7 millions en 2010. Des chiffres qui indiquent que le virus n’est plus au top de sa forme, mais rappellent que le VIH/SIDA existe et continue de faire des dégâts…

Sié Frédéric KAMBOU 

Burkina 24 

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