Accès sécurisé à la terre : Les femmes rurales profitent du village du festival Ciné droit libre
Les femmes rurales profitent de la tenue du festival Ciné droit libre pour plaider leur accès sécurisé à la terre et la mise en œuvre effective du quota de 30% des terres nouvellement aménagées pour une atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Elles étaient sur le podium du village de la manifestation dans la nuit du 16 décembre 2016 pour s’adresser aux spectateurs venus visionner les projections prévues dans le cadre de la célébration.
« Sans l’accès à la terre, on ne pourra pas produire l’alimentation de notre peuple. C’est comme si un élève partait à l’école sans cahier. Sans terre, cela veut dire qu’on n’a même pas le minimum pour produire », analyse Korotoumou Gariko, secrétaire à l’organisation du collège des femmes de la confédération paysanne du Faso. Mais tout ne se limite pas là. Il y a aussi la question du financement. Il est clair selon elle que même si on a la terre, si on n’a pas l’accompagnement financier qui va avec, tout le reste sera vain.
« Sans les moyens de production, c’est comme si on ne nous avait rien donné», affirme-t-elle. Yacouba Barry le représentant des jeunes ruraux ne dira pas le contraire tant la difficulté à acquérir un fonds de roulement est omniprésente dans toutes les démarches. « En banque, on nous demande des garanties. Où est ce qu’on va enlever les garanties ?», interroge-t-il avant d’entonner : « nous demandons à notre père (l’Etat) de garantir un fonds pour les jeunes pour leur permettre de produire et nourrir la population ».
Pour toutes ces raisons, précise la secrétaire à l’organisation des femmes rurales, l’interpellation ne prendra pas fin de sitôt. C’est dire que le choix du cadre du Ciné droit libre ne doit rien au hasard. Selon elle, c’est un espace idéal pour attirer l’attention du politique, pour que l’accent soit mis sur la consommation des produits locaux par les Burkinabè en premier lieu parce que la qualité y est.
Par ailleurs, productrice de lait, Korotoumou Gariko a exigé des visiteurs du village du festival, qu’ils consomment ce qui est produit sur le plan local plutôt qu’à enrichir les firmes internationales et appauvrir davantage les petits producteurs nationaux.
« Ce que nous produisons, c’est sûr que c’est de la qualité et la qualité de jour en jour s’améliore et nous protégeons aussi la santé de la population », a-t-elle indiqué. Un postulat partagé par Yacouba Barry, représentant des jeunes ruraux. Lui aussi demande au gouvernement de veiller à ce que les marchés institutionnels reviennent aux producteurs nationaux. « Ce n’est pas important que des produits importés quittent l’Europe pour venir nourrir notre population, alors que nous avons le potentiel, tout pour nourrir notre population », a-t-il dit. C’est là une raison pour lui de passer à l’étape de la consommation de ce que la population produit « au lieu d’enrichir les Européen ».
« Ciné droit libre, c’est une bonne tribune pour nous. Il n’y a pas mal d’invités qui viennent de tous les horizons. Beaucoup de journalistes qui sont là », analyse Issiaka Ouandaogo, chargé du plaidoyer à Oxfam Burkina. La question du développement de l’agriculture dépassant le niveau national, il juge que le cadre du village du festival « où passer un message est très important et capital pour Oxfam et pour ses partenaires ».
Oui Koueta
Burkina24
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