Mali : Le « plus dur » reste à venir
Les chefs d’Etat des pays la CEDEAO se sont réunis ce jeudi 20 Août 2020 en sommet extraordinaire par visioconférence. L’on retient que l’organisation ouest-africaine condamne avec la plus grande fermeté le changement irrégulier de régime au Mali et exige le « rétablissement » immédiat d’Ibrahim Boubacar Keïta, IBK, dans son fauteuil présidentiel.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, a condamné le renversement du Président IBK par l’armée ce mardi 18 Août 2020 à la suite d’une mutinerie déclenchée quelques heures plus tôt au camp militaire de Kati à une vingtaine de kilomètres de Bamako, la capitale.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou, à la tête de l’organisation régionale, a déclaré lors de sa prise parole dès l’entame de ce sommet extraordinaire via visioconférence qu’une délégation sera dépêchée à Bamako pour « assurer le retour de l’ordre constitutionnel ».
La Chancelière allemande Angela Merkel et le Président français Emmanuel Macron ont également évoqué la situation au Mali lors de leur rencontre de ce jour et réclamé la libération rapide d’IBK tout en ne remettant pas en cause l’engagement des militaires français de la mission Barkhane dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Un président de transition « civil ou militaire » promis par la junte
Le porte-parole de la junte militaire désormais aux affaires au Mali, le colonel major Ismaël Wague au cours d’un point de presse a annoncé que le successeur d’IBK sera « un président de transition civil ou militaire ». Selon lui l’intervention des militaires a été imposée par la survenue d’un « blocage au niveau du pays » et réfuté toute connexion avec la contestation menée par les partis d’opposition, notamment le Mouvement du 05 Juin dont l’un des responsables a reconnu que le plus dur est à venir.
« Je pense que le plus dur commence maintenant. Il s’agit de rassembler tout le monde. Comme je l’ai toujours dit, il n’y a pas de gagnants et de perdants, nous sommes tous Maliens, donc pour nous… Même ceux qui étaient avec IBK, s’ils n’ont pas de sang sur les mains, s’ils ne sont pas impliqués dans des détournements de fonds publics« , a indiqué Issa Kaou Djim.
Au pouvoir depuis 2013, le président malien faisait face à la colère de la rue depuis le mois de mars. Il a été arrêté par des militaires putschistes avec son Premier ministre Boubou Cissé et d’autres responsables civils et militaires. Tous étaient toujours détenus jeudi à la mi-journée.
Le président Keïta, dit « IBK », élu en 2013 puis réélu en 2018 pour cinq ans. Depuis plusieurs mois il était en bute avec de vastes mouvements de contestation menés par la société civile et l’opposition.
Arrêté par des militaires putschistes avec son Premier ministre Boubou Cissé et d’autres responsables civils et militaires, le Président IBK a été contraint d’annoncer sa démission ainsi que la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement dans la nuit de mardi 18 au mercredi 19 Août 2020.
Le nouvel homme fort du Mali et le colonel Assimi Goïta, le commandant des forces spéciale malienne. Il dirige dorénavant le Comité national pour le salut du peuple (CNSP).
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source : Africanews
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