Congrès pour la Démocratie et le Progrès : « Le complot est bien évident » (Denis TIEGNA)
Ceci est une déclaration de Denis Tiégna sur la crise interne du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP).
L’adage qui dit que la patience est un chemin d’or n’aura pas menti dans la crise qui secoue le CDP où finalement le schisme, sauf miracle, aura bel et bien lieu.
L’opinion se rappelle encore aujourd’hui comme si c’était hier, de cette attaque lâche et barbare perpétrée le 14 novembre 2021 contre le détachement de Gendarmerie de Inata qui aura coûté la vie à plus de cinquante pandores. Ce qu’elle ignore c’est que plus tard, cette situation va être exploitée à des fins politiciennes par un groupe de militants du CDP qui se feront appelé plus tard « l’aile historique ». Ah tien encore et toujours de l’histoire !
A la survenue de cet incident le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), préparait dans une ambiance bon enfant son 8ème congrès ordinaire, avec pour président du comité d’organisation un certain Achille Joseph Marie TAPSOBA. Le 20 novembre 2021, alors que le Président Eddie KOMBOïGO, qui avaient pris trois billets d’avion pour Abidjan, accompagné de son Premier vice-Président le sus dessus cité et de son trésorier, voilà qu’arrive par Wathapps, une lettre sensée venir du Président d’Honneur du parti, qui non seulement annule le voyage d’Abidjan, et demande le report sine die du 8ème congrès ordinaire.
La lettre a suggéré d’approcher le ministre en charge des libertés afin d’obtenir un report conséquent. La réponse de celui-ci par correspondance est sans ambages, le CDP doit tenir son 8ème congrès ordinaire au plus tard le 31 décembre 2021 pour rester dans la légalité.
A la vue de la fameuse lettre, une partie de ceux qui font la fronde aujourd’hui vont déserter la salle abritant le séminaire des membres du BEN entrant dans le cadre de la préparation du congrès.
En rappel, le BPN du 23 octobre 2021 co-présidé par Achille, en présence d’une bonne partie des frondeurs, a convoqué le congrès, en charge pour le BEN d’en trouver une date de prendre en charges toutes les modalités pratiques de sa tenue.
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Prévu pour ce tenir les 4 et 5 décembre, le congrès va être attaqué en justice le 3 décembre par les frondeurs avec un verdict en instance favorable. Mais cette décision judiciaire va être cassée le 9 décembre ouvrant la voie à la tenue du congrès.
Entre temps Achille était passé par Abidjan et a décidé de rejoindre les frondeurs pour s’opposer à la tenue du 8ème congrès ordinaire. Motif avancé, le Président du Parti doit se rendre à Abidjan pour recevoir les instructions du président d’honneur.
Le principal motif de la demande du report était le drame de Inata, qui selon la lettre serait encore vivace dans les mémoires et qu’il ne sied pas d’organiser un grand rassemblement dans ces moments difficiles pour notre pays. La contrainte légale et règlementaire n’y fit rien.
Après une nouvelle attaque infructueuse, le 17 décembre 2021 contre la tenue du congrès les 18 et 19 décembre 2021, celui-ci se tient.
Il est aujourd’hui question d’annuler ce congrès et d’en convoquer un autre par ceux-là auto investis porteurs du deuil du peuple, qui estimaient que celui-ci courrait toujours et qu’il fallait que les cœurs s’apaisent.
Ironie de l’histoire, le 11 juin 2022, le peuple Burkinabè était frappé par un autre drame ; près de quatre-vingt de nos compatriotes aux mains nues étaient lâchement et sauvagement assassinés à Seytenga. Dix jours seulement après, soit le 21 juin, la même main « compatissante » du drame de Inata, écrit pour annoncer la convocation prochaine du 8ème congrès ordinaire du CDP. Le mort de Seytenga ne mérite peut-être pas la même compassion que celui de Inata. Pourtant à l’échelle de la douleur collective, celui qui est investi du pouvoir de défendre la population est plus exposée à la mort dans ce type de situation que la population elle-même. Cette dernière, même si las de nos vicissitudes politiciennes, n’attend pas grands chose de nous et surtout pas ceux qui ont leurs passés derrière eux, souhaite juste que nous les traitons de citoyens, simples citoyens fussent-ils !
C’est pourquoi je refuse d’associer le Président Blaise COMPAORE à cette mascarade politicienne. De son exil en Côte d’Ivoire, même s’il n’est pas un ange, il n’est pas non plus un démon pour ignorer que ce qui vaut pour Inata, vaut également pour Seytenga. Les historiques qui n’ont rien retenu de l’histoire d’hier, semblent inévitablement et invariablement se tromper de l’histoire d’aujourd’hui et inéluctablement celle de demain.
Le complot est bien évident, le but de la demande de report était un alibi pour entrainer le parti dans l’illégalité, rendre la direction actuelle, conduite par le camarade Eddie KOMBOÏGO, responsable pour l’éjecter et récupérer le parti.
Il est alors plus que temps que tous ceux qui d’une manière ou d’une autre accompagnent ces reliques de notre vie politique, prennent leurs responsabilités au risque de se retrouver plus tard, devant l’impitoyable tribunal de l’histoire. Là à coup sûr, l’histoire jugera !
Denis TIEGNA
Citoyen ordinaire
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