«Le Burkina Faso est face à des défis qui demandent que nous soyons mobilisés» (Serge Bayala)
Pour marquer ses 10 ans d’existence, le mouvement «Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita» a organisé deux communications sur la «place de la culture dans l’autodétermination des peuples africains» et le «rôle et la place de l’intellectuel africain face aux défis sécuritaires dans le Sahel» le samedi 13 mai 2023 à l’Université Joseph Ki-Zerbo.
Dieudonné Zoungrana, directeur de publication du journal Aujourd’hui au Faso qui a intervenu sur les « rôle et place de l’intellectuel africain face aux défis sécuritaires dans le Sahel» a souligné que l’intellectuel africain doit être un homme de son temps face aux défis du moment.
«L’intellectuel doit prendre position, il doit jouer son rôle de conscientisation et puis agir… Aujourd’hui l’intellectuel sahélien qu’il soit du Mali ou du Burkina doit prendre position. Prendre position, c’est qu’il soit sur une chaire, qu’il écrive une tribune dans un journal qu’il fasse des conférences, il doit prendre position. Ça peut ne pas plaire mais en même temps aussi, il doit passer à l’action», a-t-il soutenu.
Pour Dieudonné Zoungrana, l’intellectuel africain doit s’ériger en VDP (volontaire pour la défense de la patrie) contre le terrorisme partout où il se retrouve. « Ce n’est pas forcément qu’il tienne une Kalach ou un AK-47 mais il doit prendre une position qui conscientise qui aide à lutter contre cet ennemi qui nous combat chaque jour et qui veut même rayer nos pays de la carte du monde », a-t-il tiré la sonnette d’alarme.
Il a renchéri que «l’intellectuel face à la guerre au Sahel doit être un patriote et intervenir dans son domaine de compétence pour accompagner l’autorité et non contester à tout va les décisions de cette autorité qui est en charge de la conduite de la guerre. Ne rien dire de gênant pour les autorités».
Noufou Zougmoré, journaliste et consultant, est revenu sur la «place de la culture dans l’autodétermination des peuples africains». Il a, dans son exposé, fait connaître que depuis les temps anciens, la culture a toujours été aux avant-postes «mais ça n’était pas la culture pour la culture. C’était la culture en lien avec la politique».
Prenant le cas de la Guinée Bissau, le journaliste Zougmoré a retracé que les guérilleros à l’époque, certains d’entre eux étaient des artistes et animaient des soirées dans les zones qu’ils récupéraient des mains de l’ennemi.
«Des animations, ça n’était pas des surprises parties juste pour dire des mots galants aux femmes mais c’était pour dire à l’ensemble du peuple de la Guinée Bissau de se dresser comme un seul homme pour lutter pour son émancipation (…). La culture est un refermant même pour la guerre que nous menons aujourd’hui (au Burkina, ndlr). Si nous arrivons donc à l’utiliser, elle peut nous permettre d’engranger des victoires et au finish arriver à venir à bout du terrorisme», a-t-il affirmé.
Serge Bayala, premier responsable du mouvement «Deux pour nous, deux heures pour Kamita» a indiqué que la tâche essentielle pour eux pendant ces dix ans était de produire une ressource humaine de qualité capable de relever les défis africains.
«Nous avons travaillé sur les mots d’ordre de la décolonisation des mentalités, sur les mots d’ordre de décomplexer l’Africain face au monde et face à ses responsabilités devant l’histoire», a-t-il rappelé.
Aussi, a-t-il ajouté, ils ont travaillé pour la promotion du patrimoine africain afin que les fils et filles de « Maman Africa » soient plongés dans une conscience de leur culture et de la marche du monde pour «pouvoir apporter sa contribution et révolutionner les attentes de nos populations qui, 60 ans après les indépendances, attendent encore d’avoir des soins de qualité, l’éducation de qualité…».
«C’est vraiment pour nous une halte nécessaire, pas pour regarder dans un passé et dans un parcours jalonné de victoires et de défaites mais pour dire que cela doit nous inspirer à aller vers 10 prochaines années, nous armer de confiance et d’assurance parce que le Burkina Faso est face à des défis qui demandent que nous soyons mobilisés », a-t-il interpellé.
Willy SAGBE
Burkina24
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Ce journaliste mérite vraiment des encouragements,car il a resumé avec brio cette conférence avec beaucoup de soins.
Sa été vraiment une journée de partage d’enrichissante,avec cette conférence on a beaucoup appris.merci
kouka ouedraogo