Souveraineté monétaire dans l’espace CEDEAO : L’avenir du F CFA en discussion à Ouagadougou

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Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES) a organisé une conférence internationale publique sur le thème « souveraineté politique et monétaire dans l’espace CEDEAO : faut-il poursuivre la transition du CFA à l’ECO ? », ce lundi 4 septembre 2023 à Ouagadougou. Cette rencontre a connu la participation des grands noms de la chose monétaire comme le Pr Léon Sampana, le Pr Idrissa Ouédraogo, le Pr Kako Nubukpo, le Pr Mamadou Koulibaly et le Pr Pam Zahonogo. 

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Au regard de la situation politique des pays en Afrique comme le Burkina Faso, le Mali, le Niger et la Guinée, le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES) pose le débat sur la souveraineté monétaire et l’indépendance politique des pays de la CEDEAO autour du thème central « souveraineté politique et monétaire dans l’espace CEDEAO : faut-il poursuivre la transition du CFA à l’ECO?  ».

L’avenir monétaire de l’Afrique de l’ouest était ainsi en discussion. Plusieurs sous points ont été débattus par les imminents chercheurs africains. Il s’agit, entre autres, de « En quoi l’Eco serait-elle différente du FCFA pour garantir la souveraineté monétaire des Etats membres ? », « Quel ancrage faut-il à l’ECO pour être compatible avec les nouveaux partenaires en perspective ? », « Quelle articulation entre politique budgétaire et politique monétaire ? », « A défaut de poursuivre le processus d’intégration vers l’Eco, quelles pourraient être les alternatives pour les pays en crise (Mali, Burkina, Niger et Guinée) dans la conquête de leur souveraineté politique et monétaire ? ». 

« Souveraineté politique et monétaire dans l’espace CEDEAO : faut-il poursuivre la transition du CFA à l’ECO? »

Selon Dr Victor Sanou, directeur exécutif du CAPES, cette conférence s’inscrit dans l’élan de nourrir avec courage le débat dans un cadre scientifique, loin des arguments populistes, avec méthodes et minuties.

« Au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée, après l’accession aux affaires de régimes militaires adoubés par leurs peuples, l’instance communautaire qu’est la CEDEAO, est montée au créneau pour leur infliger des sanctions. Ces sanctions passent pour l’essentiel par le canal économique et monétaire.

Face à la souffrance des populations et sachant que nos Etats sont engagés dans un processus devant les conduire à l’horizon 2027 à l’adoption de l’ECO comme nouvelle monnaie communautaire, il est apparu de bon ton pour le CAPES de s’interroger si la dynamique enclenchée est la bonne. Faut-il encore aller vers une monnaie qui envoie déjà des signaux d’être la même que le CFA ? », a-t-il fait comprendre.

Lire également 👉Faut-il poursuivre la transition du CFA à l’ECO? : Le CAPES pose le débat

Il a rappelé que c’est suite à la déclaration du président ivoirien, Alassane Ouattara, le 21 décembre 2019 à Paris, a annonçant la naissance de la monnaie ECO pour remplacer le FCFA.

« Aujourd’hui nous sommes dans un environnement où il y a des bisbilles. Avec ce qui s’est passé au Niger, la CEDEAO a bandé les muscles et veut même intervenir militairement. Nous avons constaté que la façon dont le CFA est géré, c’est une monnaie coloniale et néo coloniale. Cette monnaie, on veut la remplacer par une monnaie qui est l’ECO. Ce qui laissait croire que c’est juste un changement de dénomination », a-t-il lancé.

La conférence a été présidée par le Premier ministre, Dr Apollinaire Kyelem de Tambela. Il a salué la tenue de ce panel qui permettra de mener la réflexion sur la souveraineté monétaire des États africains. Pour lui, le problème de la monnaie et la souveraineté monétaire est d’actualité aujourd’hui.

«Dans nos pays, nos richesses sont constituées principalement de matières premières minérales et aussi des matières premières agricoles, non seulement nous ne sommes pas les seuls à les produire donc nous ne maîtrisons pas les prix sur le marché international.

Les prix sont fixés à Paris, à Londres ou à New York. Ils peuvent baisser ou grimper au gré du marché. Dans ces conditions, il est difficile d’avoir une monnaie stable basée sur ces produits à moins de chercher une autre garantie », a-t-il précisé. Cependant, il a insisté sur le fait qu’il est indispensable de réfléchir à des alternatives crédibles au FCFA.

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