Japon : L’heure est à la lutte contre l’intoxication à Internet
Le gouvernement Japonais a récemment pris des mesures vigoureuses pour lutter contre un mal de plus en plus émergeant dans les pays développés : l’intoxication à internet.
Il a annoncé la mise en place de camps de désintoxication à Internet pour faire face au demi-million de jeunes qui seraient dépendants au web. « Cela devient un problème de plus en plus important« , a déclaré Akifumi Sekine, porte-parole du ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales, cité par The Daily Telegraph.
« Nous estimons que cela concerne environ 518.000 collégiens et lycéens au Japon, mais ce chiffre est en hausse et il pourrait y avoir beaucoup plus de jeunes concernés« . Ces camps, accessibles sur la base du volontariat, interdiront l’accès à Internet, aux smartphones et aux jeux vidéo.
Une étude menée par le ministère de la Santé auprès de 98.000 étudiants a révélé que 8,1% d’entre eux, soit 7.952, étaient « pathologiquement » dépendant de l’Internet, et avaient des troubles du sommeil ainsi qu’une mauvaise alimentation.
Ainsi, 9% des collégiens et 15% des lycéens passent plus de 5 heures sur Internet chaque jour de la semaine. « Nous voulons les sortir du monde virtuel et les encourager à engager une réelle communication avec les autres personnes« , explique Akifumi Sekine. Ces camps leur proposeront de faire du sport et de participer à d’autres activités en extérieur. Des conseillers seront également présents pour les aider à gérer leur dépendance.
D’autres pays d’Asie, en l’occurrence la Corée du Sud et la Chine, ont déjà mis en place des camps de désintoxication. En Corée du Sud particulièrement le sujet est considéré comme un problème de santé publique. Plus de 200 centres d’aide auraient été ouverts, et plus de 30% des jeunes âgés de moins de 18 ans seraient considérés comme à risque.
En Chine, ce sont environ 10 millions d’adolescents qui auraient développé une dépendance, amenant le gouvernement à mettre en place plus de 300 centres de traitement. Le professeur en psychologie à l’université de Nottingham Trent au Royaume-Uni, Mark D. Griffiths, s’est interrogé sur ce problème dans son livre « Dépendance à Internet. Cela existe-t-il vraiment? », et a dégagé cinq critères principaux pour identifier une dépendance.
Internet devient l’activité la plus prenante dans la vie de la personne, ce qui affecte ses sentiments, comportements et pensées. Elle reçoit ensuite un stimulus émotionnel en surfant sur Internet, puis s’habitue, et nécessite un temps de plus en plus long pour recevoir cette excitation.
Viennent ensuite les symptômes de privation, qui font que l’individu cessant ses activités en ligne ressent une détresse émotionnelle ou physique. Une fois guéri, il a tendance à rechuter très facilement, y compris après plusieurs années d’abstinence ou de contrôle.
Le Japon occupe le quatrième rang dans le monde pour le nombre d’internautes, derrière la Chine, les États-Unis et l’Inde.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source: lepetitjournal.com/tokyo
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