Manifestants morts lors de l’insurrection : Le MODEC contre l’impunité

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Ceci est une déclaration du Mouvement pour la Démocratie et la Citoyenneté, parvenue à notre rédaction. Le mouvement estime qu’il ne saurait y avoir d’impunité pour « les exécutants des crimes de sang perpétrés contre les manifestants au cours du mouvement insurrectionnel ». 

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Au cours de sa conférence de presse animée le mardi 04 novembre 2014 pour informer l’opinion des conclusions de ses concertations avec le Lt. Col ZIDA Yacouba Issac, le CFOP s’est incliné devant la mémoire des martyres de la lutte héroïque de notre peuple et a annoncé la mise en place d’une commission d’enquête pour situer les responsabilités et déclencher des poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs des crimes commis.

 L’annonce de cette commission d’enquête a sans doute influé positivement le cours des évènements qui laissait entrevoir que les différents acteurs de la révolution, visiblement surpris par la facilité avec laquelle s’est écroulé l’appareil dictatorial de Blaise COMPAORE, étaient davantage préoccupés pour les uns à en revendiquer la paternité et pour les autres à réfléchir sur le comment et avec qui il faut gérer le pouvoir désormais vacant dans le cadre d’une transition vers les prochaines consultations électorales.

A la faveur de ce combat de « visibilité », on a même assisté à l’opportunisme des plus éhontés de la part de certaines organisations de la société civile qui, après avoir pris leur distance avec le mouvement populaire, au nom de théories et de recettes politiques périmées et tenté sans succès de saborder la marche radieuse de notre peuple vers l’alternance et pour ainsi dire vers l’horizon du bonheur, sont apparues avec des slogans creux et démodés.

LOGO MOUVEMENT POUR LA DEMOCRATIE ET LA CITOYENNETE   OKDans ce contexte, il apparaissait que l’un des mobiles profonds de l’insurrection populaire qui est la lutte contre l’impunité semblait être relayé au second plan. En  effet, il faut le rappeler, c’est la soif de justice dans ses dimensions  à la fois pénale, sociale et économique qui a été la sève nourricière de la lutte pour l’alternance qui impliquait le respect de la constitution.

Face à la confiscation des ressources et des richesses nationales au profit d’un clan, à la démultiplication subséquente des crimes de sang et des crimes économiques et ce, dans des circonstances d’impuissance de l’appareil judiciaire, le peuple a fait du combat pour l’alternance, le passage obligé pour l’avènement d’un Burkina nouveau débarrassé de toutes les formes d’injustice et d’impunité.

Si l’on peut comprendre que l’usurpation des bénéfices de la lutte par l’Armée commandait une hiérarchisation dans les priorités de l’heure, les acteurs devant préalablement exiger le retour à une vie constitutionnelle normale, on ne peut pour autant, passer sous silence les exigences de la lutte contre l’impunité. Les forces motrices de la révolution ne peuvent sans trahir le peuple, relayer  au second plan, retarder ou oublier la lutte contre l’impunité au nom de la recherche d’une formule consensuelle de transition avec toutes les composantes de la vie nationale.

La nécessité de réprimer tous les actes criminels commis à l’encontre du peuple ne saurait être sacrifiée sur l’autel d’une transition inclusive. Au contraire, une réconciliation ne sera possible que si l’on franchisse l’étape indispensable de la justice qui permettra au peuple de connaitre et de sanctionner, d’une part, ceux qui ont commis les crimes les plus graves à son encontre et, d’autre part, ceux qui ont  délibérément ôté la vie à des citoyens burkinabés en quêtes de la liberté ou qui ont fait couler leur sang.

Certes la lutte pour la vérité et la justice ne sera chose facile tant le chemin est parsemé d’embuches. L’appareil dictatorial du régime déchu a, tel un rhizome avec ses racines  adventives, poussé et déployé ses tentacules à l’intérieur et à l’extérieur des frontières nationales ainsi dans les hautes sphères de certains Etats.

La preuve est que c’est l’intervention de la France qui a permis aux frères Compaoré de partir en  exil  doré en Côte d’Ivoire pour Blaise et au Benin pour François. En apportant son soutien à l’exfiltration de Blaise COMPAORE, la France achève de convaincre le peuple burkinabè de deux choses : d’abord, la preuve que Blaise COMPAORE, malgré son passif infractionnel de dedans et de dehors, est l’homme de François HOLLANDE qui entend le soustraire ainsi que ses exécutants de la justice du peuple burkinabè. Ensuite, la fin de la françafrique annoncée pompeusement par Monsieur HOLLANDE aux lendemains de son accession aux pouvoirs  n’est qu’un pur rêve.

Déjà, le manque de fermeté de l’Elysée à l’endroit de Blaise COMPAORE lorsqu’il projetait son crime d’atteinte à la constitution laissait entrevoir que le président français préférait porter son choix sur celui-ci au détriment de notre peuple. Ainsi, contre la volonté du peuple burkinabè, François HOLLANDE a ordonné à l’Armée française de voler au secours des frères COMPAORES. Pourtant,  l’histoire, révolutionnaire de la France, notamment celle des révolutions 1789 et suivantes est  là pour rappeler aux autorités françaises et à tous que chaque peuple a un droit naturel de demander des comptes à tout dirigeant devenu tyran ou dictateur.

Dans ses efforts de mettre les Compaoré à l’abri de la justice, la France, et les Chefs d’Etat africains  qui donnent de l’échos à ses actes, vont jusqu’à minimiser, voire mépriser la mémoire des dizaines des patriotes tombés sous la balles assassines de l’appareil répressif de Blaise COMPAORE en faisant  passer ce dernier  comme un dirigeant responsable qui a su éviter un bain de sang à son peuple !

Que tous ceux qui s’emploient à développer cette idée stupide définissent alors le seuil de sang ou le nombre de victime en dessous duquel, ils considèrent qu’il n’y a pas bain de sang ! A leur gouverne, on peut relever que si l’on considère huit (06) litres de sang par adulte, Blaise COMPAORE a, par son entêtement, fait couler deux cents quarante (180) litres de sang pour au moins les trente victimes sans compter les nombreux blessés.

C’est fort de l’attitude complaisante observée vis-à-vis de Blaise COMPAORE et de ses exécutants que certains bonzes de la majorité caduque se sont invités à la table des discussions avec la délégation des chefs d’Etat de la CDEAO  non sans la complicité apparente de ces derniers. A cet égard, il faut saluer la réaction digne des attentes du peuple que les forces progressistes du CFOP  et de la société civile  ont eue  et qui a permis d’assainir le cadre des échanges.

Si elles sont à saluer, cette prise de  position  ainsi que la volonté du CFOP de diligenter une enquête n’est pas suffisante. Il faudrait que des actes concrets soient posés dans des plus brefs délais par les autorités de transition. Ces autorités, on le sait, n’auront pas le temps nécessaire de faire la lumière sur tous les cas de crimes dont a souffert et continue de souffrir notre peuple. Cependant, elles auront le mérite de déclencher le processus de répression de tous les actes répréhensibles commis immédiatement  avant et pendant le mouvement révolutionnaire.

Il est à noter qu’à l’origine immédiate du mouvement insurrectionnel, se trouve des actes criminels les plus graves commis à l’encontre de notre peuple : ce sont les crimes de haute trahison et d’atteinte à la constitution prévus à l’article 166 de la constitution. Ces crimes ont été commis  par  les auteurs du projet de loi qui devraient consacrer la révision de la constitution le 30 octobre 2014. Ce sont : le chef de l’Etat, le Chef de Gouvernement et tous les participants au conseil des ministres extraordinaire du 21 octobre 2014.

A ces crimes, il faut ajouter, les crimes de sang perpétrés à l’encontre de nombreux citoyens burkinabè. Il ressort en effet du bilan provisoire que, comme cela a été dit plus haut,  plus d’une trentaine de personnes ont perdu la vie parmi les insurgés dont une vingtaine dans la seule ville de Ouagadougou et  près 200 personnes blessés.

Ce bilan macabre qui a été le prix de l’entêtement dicté par l’égoïsme d’un homme est aussi le fait des exécutants.  Ces personnes qui, à quelque niveau que ce soit, ont donné l’ordre d’agir ou ont agi contre des manifestants aux mains nues doivent  être recherchées et punies.

Les poursuites judiciaires à l’encontre des  auteurs de ces crimes s’imposent comme la nécessaire réponse à la soif de justice qui tenaille le peuple en ces instants douloureux. Leur responsabilité incombe non seulement aux autorités de  transition mais aussi à toutes les forces du changement. Celles-ci doivent ainsi œuvrer pour que l’annonce de la  commission d’enquête pour situer les responsabilités ne reste pas au stade d’une déclaration d’intention à l’image de ces clauses de style que l’on entend çà et là dans les moments d’effervescences,  car c’est à l’aune de cette action que le peuple mesurera la capacité des chantres  du changement à donner un contenu à l’alternance au-delà du changement de régime.

Pour cette raison, le Mouvement pour la Démocratie et la Citoyenneté (MODEC) :

– invite les différents acteurs de la révolution à unir leur force pour pendre toutes les dispositions nécessaires afin que, d’une part, Blaise COMPAORE et les membres du  gouvernement déchus de Luc Adolphe TIAO répondent tôt ou tard des crimes de trahison et d’atteinte à la constitution, chacun en ce qui le concerne et, d’autre part, tous les commanditaires et les exécutants des crimes de sang perpétrés contre les manifestants au cours du mouvement insurrectionnel soit punis selon la rigueur des lois en vigueur ;

– invite d’ores et déjà les autorités judiciaires, notamment les Procureurs du Faso, près les Tribunaux de Grande Instance habilités à s’autosaisir pour poser tous les actes urgents nécessaires à la manifestation de la vérité.

Fait à Ouagadougou, le 07 novembre 2014.

Egalité-Solidarité-Intégrité !

Pour le Comité Exécutif National

Le Président

Rasmané OUEDRAOGO

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5 commentaires

  1. CETTE JUSTICE-LA EST UN MINIMUM. Les autres acteurs de la Soci?t? Civile et les Partis politiques doivent faire des d?clarations identiques. CEUX QUI CROIENT QUE BLAISE PARTI LA LUTTE EST TERMINEE SE TROMPE DANGEREUSEMENT. Na Laara, N'sara.

  2. tr?s belle article !mais revoyez les diff?rents nombres que vous citer c'est ? dire huit (08) litres au lieu de huit (06) litres et deux cent quarante t (280) litres au lieu de deux cent quarante (180) litres. Sinon que dans l'ensemble vous avez publi? une tr?s bonne d?claration !!

  3. tr?s belle article !mais revoyez les diff?rents nombres que vous citer c'est ? dire huit (08) litres au lieu de huit (06) litres et deux cent quarante t (280) litres au lieu de deux cent quarante (180) litres. Sinon que dans l'ensemble vous avez publi? une tr?s bonne d?claration !!

  4. tr?s belle article !mais revoyez les diff?rents nombres que vous citer c'est ? dire huit (08) litres au lieu de huit (06) litres et deux cent quatre vingt (280) litres au lieu de deux cent quatre vingt (180) litres. Sinon que dans l'ensemble vous avez publi? une tr?s bonne d?claration !!

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