Grande manifestation étudiante en pleine campagne électorale à Montréal (Canada)
Comme tous les 22 du mois depuis mars dernier, une grande manifestation nationale a eu lieu à Montréal afin de protester contre la hausse des droits de scolarité et contre la loi 12 (projet de loi 78) qui balise entre autres le droit de manifester.
La marche, qui a pris fin vers 17 h, s’est mise en branle peu après 15 h, a débordé largement le cadre étudiant. Les slogans mis en avant sont particulièrement hostiles au Parti libéral du Québec et à la Coalition avenir Québec.
Plusieurs pancartes de Québec solidaire ont aussi été vues.
Selon l’évaluation de la firme Altus faite pour Radio-Canada, il y avait 12 250 personnes à 14 h 35 rassemblées à la Place du Canada. La marge d’erreur est de 10 à 15 %. Un deuxième comptage, à l’intersection de Sherbrooke et Bleury, donne 11 650 personnes.
La manifestation s’est déroulée dans le calme. Aucun incident majeur n’a été signalé. Le SPVM (Service de Police de la Ville de Montréal) a fait état d’une seule arrestation.
Plusieurs artères de Montréal ont été fermées à la circulation et la Socité de transport de Montréal STM a interrompu certaines lignes selon l’évolution de la manifestation.
Les manifestants ont commencé à se réunir vers 14 h, place du Canada, à l’appel de Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) ainsi que la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics.
Peu avant le début de la manifestation, Éliane Laberge, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), et Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), ont tenu une conférence de presse conjointe. Les deux représentantes étudiantes ont rappelé l’importance de la mobilisation dans un contexte de campagne électorale
Elles ont souligné que « l’éducation n’était pas un enjeu prioritaire pour les partis politiques » et déplorent le « peu de leadership » de la part des élus et des politiciens sur ce dossier.
Martine Desjardins a réitéré son appel à ne pas voter pour les partis qui ne soutiennent pas la cause étudiante. « Les libéraux et les caquistes, c’est du pareil au même », a-t-elle martelé.
Elle a également affirmé qu’elle visait une participation de 60 % à 65 % des jeunes lors de l’élection du 4 septembre.
Même son de cloche du côté de Jeanne Reynolds, de la CLASSE. Elle a déploré l’absence dans la présente campagne électorale des débats soulevés par les étudiants depuis le printemps. Elle a invité la population à une réflexion sur « les motivations qu’on a » et « les philosophies économiques » qui guident ces choix.
Véronique Laflamme, de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, était également au rassemblement pour dénoncer les « politiques néolibérales » du gouvernement actuel. Elle a exprimé son inquiétude face aux « hausses tarifaires imposées au Québec ». Pour elle, l’éducation, les politiques sociales et la lutte contre la pauvreté sont les parents pauvres de cette campagne électorale.
Grève, malgré le retour en classe
Bien que tous les cégépiens soient maintenant de retour en classe pour terminer leur session d’hiver, les étudiants de 10 cégeps ont voté pour une journée de grève aujourd’hui afin de participer à cette manifestation nationale.
Au Collège Bois-de-Boulogne, une certaine incertitude a un temps plané ce matin en raison de la volonté de la direction de tenir les cours. Mais devant la possibilité de piquets de grève, par crainte d’affrontement, elle a suspendu les cours pour la journée. Au Cégep Édouard-Montpetit, la suspension des cours a été accordée, mais seulement à partir de midi.
En tout, 96 associations étudiantes regroupant plus de 92 000 étudiants des universités et des cégeps du Québec ont opté pour tenir une grève d’une journée le 22, selon une compilation de la CLASSE.
À moins de deux semaines des élections générales, les organisateurs de la manifestation estiment que « les libéraux jouent aujourd’hui leur dernière carte », tout en précisant « que les urnes ne sont pas une finalité ».
« Avec cette marche, nous annonçons nos couleurs, et elles ne sont pas partisanes. Nous nous dresserons contre tout gouvernement qui proposera des mesures antisociales », expliquent les organisateurs.
Ce rassemblement fait suite aux manifestations nationales tenues les 22 de chaque mois depuis le début du conflit étudiant, qui avaient rassemblé chaque fois des dizaines de milliers de personnes dans une ambiance festive et pacifique.
Par Radio Canada
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