Édito | 77e AG de l’ONU : Damiba se bat vraiment pour sa chose !

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La dernière fois que le discours d’un chef d’État burkinabè devant les Nations Unies avait suscité autant d’attention, c’était celui mémorable de Thomas Sankara le 4 octobre 1984. Clin d’œil de l’histoire, « Thom Sank » s’est invité à nouveau, 38 ans après, à la Tour de verre de New York…  


Il a troqué, lui, son treillis contre un costume cravate. Mais cela n’a pas empêché le Président Paul-Henri Sandaogo Damiba de « s’inspirer » librement du père de la révolution burkinabè dans son texte. « L’aide dont nous avons besoin, est celle qui nous aide à nous départir de l’aide. L’aide qui tue l’aide », a en effet clamé le locataire de Kossyam à la prestigieuse tribune des Nations Unies.

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C’est grosso modo ce qu’avait aussi déclaré son lointain prédécesseur qui, lui, s’était exprimé en ces termes : « Nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide ». Mais l’orateur du jour n’a pas jugé bon de mentionner la « source » de son inspiration. Un fait qui n’a pas échappé à certains internautes qui se sont indignés. A César, ce qui est donc à César…

Le Président Damiba a osé faire le déplacement…

Cette absence de droit d’auteur reste, bien sûr, un détail anecdotique. C’est bien connu que l’assemblée générale des Nations Unies offre l’occasion de grandiloquents discours dans lesquels les chefs d’État et de gouvernement déclinent leur vision du monde et se félicitent au passage de la manière dont ils conduisent la barque de leur pays.

Mais toutes ces paroles prononcées devant une salle souvent vide ne changent en rien la marche du monde. Tout juste, donnent-elles l’illusion, particulièrement aux dirigeants des « petits pays », que leur voix compte. Pour le cas de Damiba, l’événement en soit, c’est le fait même qu’il se tienne à cette tribune.

Parmi ses collègues putschistes de la sous-région, il est le seul à avoir fait le déplacement de la Tour de verre. Les autres s’étant fait représenter. C’est peut-être là la preuve que le tombeur de Roch Marc Christian Kaboré estime que son pouvoir est suffisamment assis ; de quoi lui permettre de traverser l’Atlantique en étant sûr que ses arrières sont couverts.

Une attitude conciliante, politicienne et visionnaire  

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba entendait également effectuer une opération de charme auprès de la communauté internationale. Le Chef suprême des armées burkinabè est allé à New York avec des fleurs et pas avec une kalachnikov. Cela s’est clairement ressenti dans son intervention, dans laquelle il appelle la communauté internationale à soutenir le Burkina.

A New York, le chef de l’État et son Premier ministre, qui l’y avait précédé, ont aussi eu des rencontres bilatérales avec plusieurs bailleurs de fonds, notamment la Banque Mondiale. Si on hésitait encore sur la ligne qu’adopterait Damiba sur la scène internationale, l’on semble désormais fixé. Il a choisi de se conformer et de rentrer dans les rangs, contrairement à ses homologues malien et guinéen.

Damiba, considéré déjà comme un putschiste fréquentable, est en passe de devenir donc le putschiste chouchou de la communauté internationale. Son attitude conciliante, politicienne et visionnaire a l’avantage de maintenir le cordon de la bourse des bailleurs de fonds sur lesquels la Transition compte manifestement pour faire la guerre au terrorisme et à la pauvreté…

La Rédaction 

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