SÉNÉGAL : Macky Sall un an déjà, le bilan.
25 Mars 2012 – 25 Mars 2013 un an jour pour jour que se matérialisait la deuxième alternance démocratique du Sénégal avec l’arrivée de Macky Sall au pouvoir.
L’alternance qui a vu l’accession de Macky Sall au pouvoir s’est passée dans un contexte politique assez délicat avec une période de crise pré-électorale qui au finish a vu la candidature contestée d’Abdoulaye Wade finalement validée, et la victoire au second tour de Macky Sall avec 65% des voix ; victoire reconnue sans ambages par le président sortant, mettant ainsi fin à une longue période de tension politique et ouvrant une ère nouvelle faite d’espérance et de promesses.
Un an après, quel bilan peut on faire d’une présidence dont l’avènement à été salué par la majorité des Sénégalais, président qui pour certains n’est rien de plus qu’un président par défaut dans la mesure où il semble qu’il était plus question de sanctionner Wade. De prime abord, la grande majorité soutiendra qu’il s’agit d’une présidence marquée par la traque des biens mal acquis qui demeure le sujet prisé et dont le déroulement alimente les colonnes des médias sénégalais.
Une année dominée par la traque des biens mal acquis.
S’il y a bien un dossier qui défraye la chronique au Sénégal de Macky Sall c’est bien la traque aux biens mal acquis qui a pour principaux mis en cause les anciens bonzes du régime de Wade et non des moindres car, la vedette de ce feuilleton ces derniers jours n’est autre que Karim Wade, le fils de l’ancien président, qui est mis en demeure de justifier ses acquis dans un délais d’un mois, faute de quoi il pourrait rejoindre le centre pénitencier de Reubeus.
Lancée dès l’entame de son mandat, cette traque est une des promesses de campagne du président Sall qui, malgré les diverses menaces du camp libéral n’entends pas se détourner de la voie qu’il s’est choisie aux premières heures de son mandat.
Ainsi donc malgré les cris au harcèlement, à la chasse aux sorcières l’on a vu entre autre action de poigne, la levée de l’immunité de trois députés libéraux, ex ministres sous Wade aux fins de les mettre à disposition de la cour de répression de l’enrichissement illicite créée pour les besoins de la cause.
Pour l’instant, seule une tête est tombée en attendant notamment le résultat des différentes enquêtes et mises en demeures. Il s’agit de Thierno Ousmane Sy ancien conseiller de Wade en Technologies de l’information et de la communication qui coule ses jours en prison depuis le 26 Février pour blanchissement de capitaux, détournements de deniers publics dans la désormais célèbre affaire de la licence téléphonique Sudatel, et qui est en attente de son procès.
Tout porte donc à croire que ce qui a pendant longtemps été vu par certains comme un simple écran de fumée, est bel et bien un dossier que le président Sall entend conduire à son terme.
En attendant, que d’agitations dans la classe politique sénégalaise ! Principalement dans le camp libéral ; panique qui du reste alimente un mouvement de plus en plus croissant de transhumance politique de l’opposition vers le parti au pouvoir (APR) notamment pour des personnes qui ont des raisons d’êtres inquiètes. Le bâton sera-t-il clément pour ces derniers ? telle est la question à laquelle doit réponde Macky au cours des prochains mois.
Un retour à la normale
Au-delà de l’agitation médiatico-politique qui caractérise la traque des biens mal acquis, l’arrivée de Macky Sall au pouvoir aura consacré sans que personne n’en parle vraiment, un retour à la normale.
Effectivement, la dernière année au pouvoir d’Abdoulaye Wade a vu le Sénégal plonger chaque jour un peu plus dans une crise socio politique ponctuée de manifestations, grèves, nourries notamment par des difficultés de fourniture en électricité, des frondes estudiantines et surtout par la question houleuse de la légalité d’une 3e candidature de Wade à la présidentielle de 2012.
Aux lendemains donc de la victoire de Macky Sall, le constat d’un retour de la normalité et de la stabilité politique a été fait et continue pour l’essentiel de régner au Sénégal ; cela doit être mis au crédit du nouveau chef d’Etat donc l’élection à la magistrature suprême est en soi, le symbole de la décrispation politique et d’une certaine accalmie socio-politique.
Un changement de style.
Comparaison n’est pas raison peut être, mais il y a un constat qui mérite dans le cadre de ce bilan d’être soulevé. Il s’agit du changement de style constaté au cours de cette première année de présidence.
Le président parle peu. D’abord tous les observateurs s’accorderont à dire que le style du président Sall contraste énormément avec celui de son prédécesseur.
En effet, pendant une douzaine d’années sous Wade, le Sénégal s’est habitué à un président médiatisé qui faisait des médias le tremplin de son action avec ses avantages et ses inconvénients. Ainsi donc, rares étaient les jours où la parole du chef d’Etat n’était pas l’objet d’un traitement médiatique.
Avec Macky Sall, les sénégalais font l’apprentissage d’un retour à une communication présidentielle très encadrée. L’actuel président parle peu, et laisse parler. La parole présidentielle est chose rare car le chef de l’Etat semble préférer faire porter sa voix par son premier ministre (qui se trouve moins éclipsé qu’un premier ministre sous Wade) et aux autres membres du gouvernements et du palais de la république. Le président ne s’exprime depuis un an que sur des sujets d’une importance particulière comme pour rappeler cette phrase de Nicolas Sarkozy «Mon rôle n’est pas de commenter l’actualité»
La patrie avant le parti. Ensuite, sur toujours le changement de style, quand on se rappelle que Wade a longtemps été critiqué sur sa gestion « familiale » de la chose publique, on peut soutenir sans grand tord que pendant cette première année de pouvoir, Macky Sall a frappé fort en remplaçant sans ménagement le 29 Octobre dernier, son ministre de la sécurité et celui des affaires étrangères réputés êtres très proches du président, par des hommes « plus compétents » ; on se souvient alors des titres de journaux pour qui « Macky Sall fait passer la patrie avant le parti ». C’est certainement un symbole, mais qui reste à confirmer dans la mesure où le mandat ne fait que commencer alors « wait and see ».
Enfin, s’agissant de ce changement de style, on note la tenue de conseils des ministres hors de la capitale. Plusieurs villes comme dernièrement celle de Matam dans le Fouta ont accueilli ces conseils de ministres par lesquels le nouveau pouvoir veut matérialiser son rapprochement avec la base.
Une meilleure fourniture en électricité.
Il est clair qu’au-delà de toute rupture de style et de la question de la traque des biens mal acquis, ce qui préoccupe les Sénégalais en cette heure de bilan c’est bien l’impact de l’action du nouvel homme fort sur leur vie quotidienne.
L’une des conséquences vérifiable au quotidien de l’impact positif de son action est bel et bien la régularité de la fourniture d’électricité. On se souvient que sous les derniers mois de la présidence Wade, la question des délestages que connaissaient les Sénégalais avait empiré, alimentant une vague de manifestations. Désormais les gens sont unanimes pour dire que jusque-là Macky Sall s’en sort assez bien sur le dossier car le constat est établit que même si on ne peut pas parler d’absence totale de délestages, l’on doit convenir qu’ils sont plutôt rares et sont nettement moins longues qu’auparavant où l’on pouvait subir un délestage de plusieurs heures.
Il faudra encore attendre.
Sur les autres dossiers notamment la jeunesse, l’emploi, le coût de l’énergie et de façon générale le coût de la vie, tout indique qu’il faudra encore attendre. Il est vrai que des déclarations ont été faites, des plans d’actions ont été lancés, des programmes ont été et sont en train d’être élaborés à l’image notamment des 30 000 postes dans la fonction publique dont la création a été annoncée et est en cours au profit de la jeunesse ; mais il est trop tôt pour en faire un bilan.
D’autres dossiers également comme la paix en Casamance doivent attendre avant tout bilan même si le chef de l’Etat Sénégalais s’est dit prêt au dialogue.
En tout état de cause l’appréciation de l’action de Macky Sall est différente selon les couches socioprofessionnelles mais sur un plan global, l’on s’accorde à dire que cette première année loin d’avoir résolu tous les problèmes, n’est pas moins satisfaisante d’autant plus que Macky Sall ne saurait régler autant de problèmes en si peu de temps.
Youssouf Bâ
Correspondant de B 24 à Dakar
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Waooh, c’est bien r?diger dans un fran?ais limpide. Tu te rappelles des propos du professeur Ibriga le jour de ta soutenance en ann?e de ma?trise? Tu es ? des ann?es lumi?res de distance des autres ?tudiants en mati?re de ma?trise et de maniement de la langue fran?aise. Dans des propos pareils je te l’avais d?j? dit bien auparavant. Allez, bonne suite et n’oublie jamais le pays t’attend.