Quand le Maroc dicte sa ligne à la presse, l’Économiste du Faso fait les frais

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Le dernier numéro de l'Économiste du Faso. Ph.B24
Le dernier numéro de l’Économiste du Faso. Ph.B24

L’Économiste du Faso, dernier né des médias burkinabè, est un hebdomadaire du groupe Ecos-Médias, premier groupe de presse privé du Maroc, vendu au Burkina Faso mais imprimé au Maroc. Son 7e numéro est parvenu au Burkina Faso avec un retard d’un jour. Et pour cause, une illustration d’un de ses articles, n’a pas, semble-t-il, été du gout des autorités marocaines, très regardantes sur la façon dont les médias traitent  l’affaire du Sahara occidental.

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 Le dossier du Sahara occidental est un sujet qui fâche au royaume chérifien, quand il n’est pas traité selon la position du palais. Et une carte utilisée comme illustration d’un article, lorsqu’elle n’est pas celle qui est acceptée par le royaume, provoque la réaction des autorités.

L’Économiste du Faso en a fait les frais. La semaine dernière, l’hebdomadaire économique, mis en vente au Burkina Faso tous les jeudis, a accusé un retard. Selon un site d’informations marocain les exemplaires du journal économique imprimé au Maroc ont été bloqués le mercredi 24 avril, juste avant leur expédition.

Il a fallu réimprimer les exemplaires, en rectifiant le tir, pour que le dernier numéro de l’hebdomadaire parvienne dans la capitale burkinabè, mais avec retard. « Son embarquement n’a été possible que le vendredi soir », a confirmé la direction du journal à Ouagadougou, tout en rassurant ses lecteurs que « des démarches ont été entreprises auprès des autorités aéroportuaires pour qu’un tel incident ne se reproduise pas. »

Initialement, la rédaction avait illustré son article par une carte avec les frontières internationalement admises, c’est-à-dire avec une séparation entre le territoire et le reste du Maroc, si l’on en croit nos confrères marocains. L’article en lui-même ne traite pas de la question comme ils le laissent entendre. Il s’agit plutôt d’un article sur l’Économie mondiale, avec pour titre « Economie mondiale: le FMI réduit ses prévisions ».

Au Maroc, certains y voient une pression du palais qui touche à la liberté de la presse. A Ouagadougou, on préfère ne pas commenter l’incident sur un aspect politique, ni même aller au fond de l’incident, et s’en tenir à une explication qui privilégie les raisons de procédures administratives au niveau de l’aéroport ». Contactée, la direction explique que  » le journal a été livré par l’imprimeur au service fret de l’aéroport Mohamed V de Casablanca, le mercredi à 15h. Le départ de l’avion étant prévu à 20 h 30,  à 21 H, nous avons été informés que le journal n’a pas été embarqué pour des raisons de procédures administratives.« 

Derrière le simple incident de fret ou la censure, c’est en fait la « mésaventure » de tout un groupe qui le même jour a été au cœur d’un autre incident médiatique, suite à la diffusion d’une interview d’une chercheuse franco-tunisienne, sur le dossier du Sahara, sur la Atlantic Radio, selon le site Lakome.

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Justin Yarga

Journaliste web qui teste des outils de Webjournalisme et datajournalisme, Media strategy consultant.

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Un commentaire

  1. La presse est toujours manipul?e par ces salopards de politiciens. C’est pour cela qu’il faut toujours prendre l’information en pointill

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