Comment les pro-sénat ont perdu la guerre de l’opinion

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De toutes les réformes issues du CCRP, la mise en place du Sénat, pourtant décision consensuelle, est incontestablement celle qui a du mal à passer. L’opposition et de nombreux citoyens y voient une façon de faire passer la pilule de la modification de l’article 37. Ce samedi 29 juin, la rue verra encore les opposants à l’institution mobilisés pour empêcher l’aboutissement de sa mise en œuvre, suite à l’appel de l’opposition, de plus en plus forte dans sa position pendant que les pro-sénat semblent avoir perdu la bataille de l’opinion.

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L'opposition appelle les Burkinabè à sortir dire non au sénat le 29 juin prochain (Ph : B24)
L’opposition appelle les Burkinabè à sortir dire non au sénat le 29 juin prochain (Ph : B24)

La mise en place du Sénat est désormais un nœud gordien auquel le CDP, ses alliés et le Gouvernement devront s’employer à trancher les jours à venir, depuis que la loi a été votée. Et pourtant, jusqu’à la révision de la constitution en juin 2012, on l’aurait imaginé passant comme une lettre à la poste. A l’image des autres décisions consensuelles issues de ce cadre de concertation.

L’opposition, qui dans sa majorité se dresse contre la mise en place du Sénat, a multiplié les sorties médiatiques et les arguments sans pour autant réussir à arrêter ce que le Ministre d’Etat chargé des réformes appelle un voyage. Mais ce voyage connaîtra-t-il pour autant sa destination prévue face à une opposition qui entend faire valoir ses arguments dans la rue ?

L’argument budgétaire

Alors que pas loin de nous, au Sénégal, Macky Sall arrivé au pouvoir a supprimé le Sénat pour des raisons budgétaires, on voit mal un pays comme le Burkina où tout est priorité, ignorer cela pour mettre en place un sénat. Pour son fonctionnement, le Gouvernement a prévu dans la loi de finance, un budget de 3 milliards. Pour toute réponse, un refrain déjà entendu: tout est prioritaire. Mais comment le Sénat peut faire avancer la démocratie dans un pays où le baba des principes démocratiques est déjà foulé au sol ?

Au même moment, on perçoit les incohérences dans le discours des autorités ayant  porté à l’Assemblée le projet de loi. Quelque temps après le vote de cette loi malgré ces reproches basés sur l’argument budgétaire, le gouvernement organisait les états généraux de l’enseignement supérieur où l’on a entendu du Premier ministre dire la volonté de son gouvernement de faire l’enseignement sa priorité.

Cet article qui revient comme un serpent de mer

S’il est vrai que dans un pays comme le Burkina, tout est priorité, il saute aux yeux de tous que certaines priorités ne le sont que parce que ceux qui les considèrent comme telles y trouvent d’abord leur intérêt.

Ce qui motive plus l’opposition et des citoyens à la mise en place du Sénat, c’est la perspective que cette institution soit une porte pour la modification de l’article 37.

Pour l’opposition, pas de doute: le pouvoir veut passer par le Sénat pour reprendre le dessus après le recul noté, mais inavoué, aux élections législatives et alors qu’il ne peut plus compter sur son allié de poids de la législature passée et que beaucoup de ses élus locaux ne sont pas très loin de quitter le navire. En effet, opposé à ce possible projet de la majorité, l’ADF/RDA s’est prononcé officiellement contre la mise en place du Sénat dans sa forme actuelle.

Il faut dire que la question de l’article 37, non tranchée par le CCRP, est en passe de devenir une hydre qui aspire à survivre chaque fois que l’on lui tranche une possibilité.

En refusant, pour une bonne partie de ses composantes, de participer au CCRP, elle perdait toute légitimité pour remettre en cause la mise en œuvre de décisions consensuelles. La maxime est bien connue: Nemo auditur propriam turpitudinem allegans. Mais aux yeux de l’opinion, ces deux arguments, budgétaire et de l’article 37, sauvent l’opposition.

La loi du 21 mai votée, et après?

Pour beaucoup, dès lors que la création du sénat avait bénéficié du consensus au CCRP, le reste irait facilement. On a mis plus d’effort avant le CCRP, parce que ce cadre lui-même, en dehors des questions qui devaient s’y discuter, a eu du mal à passer, et négligé l’après. Hors, il est désormais clair que les citoyens n’ont pas fait leurs les résultats. L’impopularité du Sénat en est la preuve.

Un élu de la majorité, qui admettait, avant le vote de la loi le mardi 21 mai, que le projet est défendable, reconnaît que  le CDP et le gouvernement ont péché par le peu de communication autour du projet. Ils ont perdu la bataille de l’opinion…Lire la suite sur B24 Politique

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Justin Yarga

Journaliste web qui teste des outils de Webjournalisme et datajournalisme, Media strategy consultant.

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8 commentaires

  1. dans un pays comme le burkina , e paysan jalouse le salaire du fonco du village ! alors c’est facile de braquer les gens en disant que le s?nat va co?ter tant ! notre opposition est malhonn?te ! j’ai tjrs dit ? z?phyrien et ses gars de moraliser la sc?ne politique ! mais il croyait ? la force de son vent ! le voil? d?gonfler ! bien fait pour lui !!!!

  2. Le SENAT n’a pas sa raison d’?tre car ?a ne va servir ? rien pour le peuple si ce n’est pour gaspiller l’argent du contribuable.

  3. LE SENAT N’EST PAS UNE PRIORITE AU FASO.NOTRE PRIORITE CEST SE SOIGNER,AVOIR UN EMPLOI,ALLER A L’ECOLE;NE PLUS MOURRIR DE FAIM.

  4. Je suis d?sol?, mais la combat contre le s?nat doit ?tre s?par? de celui contre la r?vision de l'article 37. Nous n'avons pas besoin d'un s?nat inutile et budg?tivore. Un point, un trait.

  5. non au senat dans un pays comme le bf.une republique tres emb?ter,pauvre,ou tous est chers.a quoi serve de d?bloquer plus de 6.000.000.000 pour paye des voleurs,pilleurs de la nation pendans que ya des chose tres important a faire.

  6. A mon avis j’allais dire que le fait de marcher ne suffit pas pour d?montrer que les membres ne sont pas partants pour le S?nat. Il faut trouver des vrais astuces pour dire que bon nombre de Burkinab? ne sont pas pour le S?nat.

  7. Que Dieu veuille sur les Burkinab?. Sinon, le syst?me du vampire qui nous dirige aujourd’hui n’est pas l? pour notre bien. Plus que jamais, les citoyens ne doivent pas tenir compte de certaines faiblesse de l’opposition position politique. Nous devons agir avec elle pour sauver notre peau.

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