Dans le Sud-Ouest du Burkina, les paysans se mobilisent pour récupérer des terres dégradées

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5314 hectares de terres récupérées au cours de la campagne 2014. Le résultat d’un projet d’adaptation aux changements climatiques, mis en œuvre dans la région du Sud-Ouest du Burkina par la coopération allemande, à travers le programme développement de l’agriculture (PDA).

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La région du Sud ouest du Burkina. On estime à 16,533 km2, la superficie totale de cette partie du Burkina Faso, une superficie partagée par 620 767 habitants, indique le recensement générale de la population effectuée en 2006. Selon les projections basées sur un taux de croissance de 2.5%, la région compte 795 549 en 2015. La majorité de la population est rurale, (89), et l’agriculture dans cette partie du Burkina est la principale source de revenu pour les populations.

Ici se met en œuvre un projet d’adaptation aux changements climatiques et qui mobilise les paysans pour la récupération de terres de plus en plus dégradées. L’impact des changements climatiques dans la région est perceptible par les agriculteurs qui manquent de plus en plus de terres cultivables. La prise de conscience des effets des changements climatiques est facilitée par les actions de sensibilisation et de renforcement des capacités, mises en œuvre par l’équipe du projet EKF.

« Nous utilisons beaucoup l’approche du théâtre-forum pour amener les populations à connaître et comprendre le changement climatique ainsi que leurs responsabilité » explique M. Cissé, ingénieur de Conception en vulgarisation agricole et chargé du volet renforcement des capacités pour le projet. Par la même approches, les populations sont formées aussi aux bonnes pratiques d’adaptation aux changements climatiques. 5000 personnes ont déjà été touchées en terme de connaissance sur les changements climatiques, selon M. Cissé.

Une technique pas si nouvelle

Le projet est né du constat que l’état de dégradation des terres, est très avancé dans la région du Sud-Ouest. Les chiffres de l’état de l’environnement du Burkina Faso en son temps, font état d’environ 200 mille hectares de terres qui se dégradent en moyenne par an dans cette région où la population, en majorité rurale, vit essentiellement de l’agriculture.

Cette population connaît aussi une forte croissance démographique, avec un taux d’accroissement naturel d’au moins 2,5%, selon les chiffres du recensement de 2006. « La population s’accroit, les superficies n’augmentent pas. Au contraire, les terres se dégradent et les superficies exploitables se raréfient», rappelle M. Cissé.

Tout le problème de la dégradation des terres se trouve dans cette réalité. Dans cette partie du Burkina, pourtant pas des moins nantie en pluviométrie, le couvert végétal se dégrade beaucoup.

« La prospection a permis de noter que ces 15 dernières années, 60% de la couverture végétale est perdue au sud ouest », en raison notamment de l’orpaillage et de l’exploitation du bois de chauffe pour la préparation de la bière de mil, explique Jean-Michel Kuela, expert Maitrise d’ouvrage et Changement climatique, ingénieur du développement rural, chargé également du volet renforcement de capacité.

Pour les animateurs du projet, choisir d’agir dans la récupération des terres relève non seulement d’une urgence, mais aussi d’une anticipation. Anticipation parce qu’à travers la dégradation des terres, ce sont des moyens de subsistance qui sont perdus et ce sont même les possibilités d’existence qui sont menacées. « Il faut travailler à inverser la tendance et c’est là qu’on se projette dans l’avenir, pour non seulement travailler à récupérer ce qui est dégradé, mais aussi à renverser la tendance de la dégradation » estime M. Kuela.

Pour la première campagne, 5314 hectares de terres ont été récupérés grâce à la technique des cordons pierreux. « Les techniques utilisées ne sont pas si particulières. Ce sont des techniques qui existaient. Il s’agit des cordons pierreux. La petite particularité c’est que ce sont des cordons pierreux trois pierres », explique M. Kuela, expert en Maitrise d’ouvrage et changement climatique. La technique employée conjugue également la réalisation de digues et diguettes, ainsi que la végétalisation des ouvrages antiérosifs réalisés. D’où un volet agroforesterie : environ 50 000 plans, toutes espèces confondues, ont été mis en terre pour la campagne 2014.

Le premier projet sur le changement climatique au niveau local

Renforcement de capacité, aménagements physiques, agroforesterie, autant de composante d’un projet, assez particulier, dans lequel les populations sont les premiers acteurs.

« La particularité de ce projet, explique M. Kuela, est de combiner plusieurs approches. » Le projet Changement climatique du PDA n’est pas en effet le premier projet sur les changements climatiques au Burkina.

On trouve des projets de récupération des terres dégradées, des projets de valorisation de l’agroforesterie, ou encore des projets qui concernent uniquement le renforcement de capacités des populations en matière d’adaptation aux changements climatiques. « Mais, relève Jean-Michel Kuela, au sein du projet EKF ces trois volets sont combinés en un seul. » De plus, « c’est le premier projet au Burkina qui travaille sur le changement climatique au niveau local », souligne-t-il.

Le projet s’est donné pour objectif d’améliorer la capacité d’adaptation aux changements climatiques de la population locale. Ce qui ne va pas sans difficultés.

Notamment, explique M. Poda, le coordonnateur du projet, « le problème fondamental auquel nous sommes confrontés, c’est le problème de l’orpaillage qui met en danger nos aménagements, parce que partout où les orpailleurs vont, ils creusent partout, ils fouillent partout. La disponibilité de la main d’œuvre pour pouvoir faire les aménagements fait défaut à cause de ce phénomène d’orpaillage qui attire une bonne partie de la population. »

Justin YARGA

Burkina24

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