Boukaré Sawadogo : L’homme qui restaure les terres arides

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A Samandeni, village situé à 45 kilomètres de la ville de Bobo-Dioulasso, les semis ont commencé le 11 juin 2018. Malgré les difficultés liées au changement climatique et à l’appauvrissement des sols, la physionomie de certains plants de cultures annoncent une bonne campagne agricole grâce à l’utilisation de la biotechnologie.

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Montrer aux paysans qu’avec la biotechnologie, il n’y a pas de « terrain mort », c’est l’objectif que s’est donné El Hadj Boukaré Sawadogo, un producteur modèle  rencontré dans le village de Samandeni.

En rappel, la biotechnologie est l’utilisation de miro-organismes dans les applications industrielles, agricoles, médicales ou technologiques. Son utilisation dans le domaine agricole vise le développement durable à travers la sécurité alimentaire et la protection environnementale.

Face à la rareté des terres cultivables, Boukaré Sawadogo a fini par se contenter, à la grande stupéfaction de tous, de la parcelle de deux hectares que nul ne voulait exploiter. « Au moment où j’ai acquis le terrain, mes voisins riaient. Tout le monde disait laissez-le, il va fuir parce que rien ne pousse ici ». C’était il y a deux ans.

« Avec la biotechnologie, il n y a pas de champ mort »

Mais à la date du vendredi 07 juillet 2018,  « ce sont les mêmes qui viennent me demander des conseils », affirme-t-il. D’un champ mort à un champ modèle, El Hadj Boukaré Sawadogo dévoile son secret. « J’utilise les semences améliorées et la fumure organique. Quelle que soit l’irrégularité de la pluie, si vous respectez ces deux procédés, vous allez faire de bonnes récoltes parce qu’avec la biotechnologie, il n’y a pas de champs morts», conclut-il.  

La première année, il a produit du maïs et du niébé. Et a fait de bonnes récoltes. « L’an passé, j’ai récolté 3, 5 tonnes de maïs Bondofa sur une superficie de 0, 75 hectare, révèle-t-il. Cette fois-ci, j’attends un meilleur rendement. Parce que le champ restauré avec la fumure organique se bonifie au fil des années ».

Un exploit difficilement réalisable avec les méthodes de production traditionnelles en ces temps de changements climatiques. «  J’ai semé la variété locale le même jour que El Hadj Boukaré Sawadogo. J’ai attendu plus de 20 jours sans voir la moindre pousse. J’étais donc obligé de tout racler pour reprendre le travail à zéro. Si Dieu nous donne une bonne pluviométrie, j’aurai un rendement de trois tonnes à l’hectare », espère Sayouba Ouédraogo, un autre producteur de maïs.

Moussa Sanou est le chef du village de Samandeni. Revenant sur les difficultés liées aux méthodes de production traditionnelles, il affirme lui aussi que celles-ci ne sont plus à mesure d’assurer la sécurité alimentaire. « Heureusement », ces préoccupations sont en train d’être levées. Grâce aux semences améliorées et à la fumure organique, « les ‘Fouguanguouè’ (endroits où rien ne pousse) ont été restaurés. Meme les plus ancestraux comme le champ de Boukary qui était abandonné depuis plus de 40 ans».

« Avant, il fallait abattre les grands arbres »

La restauration des terres arides à l’aide de la biotechnologie n’est pas la seule raison qui émerveille tant le chef. L’autre avantage, à l’en croire, est la bonne physionomie qu’elle assure aux champs «  quand j’étais jeune, il fallait abattre les grands arbres pour espérer de si beaux plans », se souvient le septuagénaire.

Aminata SANOU

Correspondante de Burkina24 à Bobo-Dioulasso

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