« Ne m’appelez pas madame », pour contrer le mariage des enfants
Le mariage des enfants, « ce n’est pas bien ». Les conséquences citées par Désiré Yaméogo, spécialiste Protection de l’Enfant au Fonds des Nations unies pour l’enfance, vont de la déperdition scolaire aux problèmes de santé qui peuvent induire des impacts irréversibles pour les filles mineures. Pour contrer la pratique, une campagne dénommée « Ne m’appelez pas madame » sera lancée et elle couvrira l’ensemble du territoire burkinabè. L’information a été donnée le mardi 5 mars 2019 par l’UNICEF.
Au Burkina Faso, les statistiques sont parlantes. 52% des femmes et des filles sont mariées avant 18 ans et autour de 10% qui sont mariées avant 15 ans avec des disparités géographiques. La région du Sahel et celle de l’Est affichent les plus forts taux. Pour lutter contre ce fait, une campagne dénommée « Ne m’appelez pas madame » a été pensée. Le lancement officiel interviendra le mercredi 6 mars 2019 à Ouagadougou.
Selon, Désiré Yaméogo, spécialiste Protection de l’Enfant au Fonds des Nations unies pour l’enfance, par cette campagne, il s’agira de mettre dans l’agenda public, la question du mariage des enfants pour que la population s’engage dans la lutte et à s’occuper des victimes pour le bien-être des adolescents du Burkina Faso.
Pourquoi le concept « Ne m’appelez pas madame » ? Généralement, explique Désiré Yaméogo, « quand on parle de madame, c’est une épouse, une femme au foyer. C’est dire que ce sont des adolescentes, je suis enfant, je ne suis pas femme. Et en tant que tel, je revendique mon adolescence, je revendique mon droit d’être enfant, d’être à l’école et non aller gérer un foyer comme une bonne épouse, comme une dame ».
La campagne contre le mariage des enfants va s’intensifier durant tout le mois de mars 2019 mais concerne toute l’année avec des dates phares notamment le 8-Mars, le 11-Octobre qui est la Journée de la jeune fille, le 16-Juin qui est la journée de l’enfant africain. « Si nous voulons que nos filles grandissent en bonne santé, qu’elles soient bien éduquées, qu’elles puissent exprimer tout leur potentiel, qu’elles puissent participer au développement de leur pays, il ne faut pas les marier tôt », a ajouté Désiré Yaméogo.
L’âge légal du mariage en passe d’être relevé à 18 ans
« Nous sommes en train de faire un travail de plaidoyer pour que le Code des personnes et de la famille soit révisé pour relever l’âge légal au premier mariage au Burkina Faso à au moins 18 ans, aussi bien pour la fille que le garçon. Je peux dire que c’est en bonne voie puisque nous avons déjà une version révisée qui prend en compte cette question ».
Désiré Yaméogo, spécialiste Protection de l’Enfant au Fonds des Nations unies pour l’enfance
Pour la cérémonie de lancement, des messages dans les différentes langues nationales seront lancée, des questions seront adressées aux autorités présentes. Mais concernant la campagne nationale, la diffusion de clips vidéos, l’affichage de messages, des émissions interactives dans les radios sont au programme. Par ailleurs, des influenceurs sur les réseaux sociaux seront présents pour accentuer la diffusion des différents messages.
Ignace Ismaël NABOLE et Amsétou OUEDRAOGO (Stagiaire)
Burkina 24
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