« Son Excellence, on sursoit à un problème pour résoudre un autre » (Pingdwendé ZIDA)

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Dans le discours à la nation du nouvel an, Monsieur le Président faisait mention de la remise à plat du système de rémunération des agents de la fonction publique annoncée depuis 2018 en ces termes : «…sur ce registre de notre gestion financière et économique, le défi reste sans conteste la soutenabilité de la masse salariale, et l’équité dans le traitement des salaires des agents de l’Etat, …

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La conférence nationale des forces vives de la Nation sur le système de rémunération organisée en juin 2018 a préconisé l’adoption d’une loi organique portant principes fondamentaux applicables à l’ensemble des agents publics.

Je saisirai l’Assemblée nationale à cet effet, afin que cette matière soit désormais portée par une loi organique », fin de citation.

En soi, l’approche ou la manière de voir les choses est une bonne chose. Mais il est conseillé de traiter l’ensemble des problèmes que vit le Burkina par ordre de priorité et d’importance. Ouvrir plusieurs fronts dans le même temps est une chose et savoir les juguler est une autre.

Le système de rémunération disparate dans la même fonction publique a été longtemps entretenu par les régimes successifs. La rémunération d’un tel  corps ou d’un autre est plus avantageuse pour plusieurs raisons.

Il y a d’abord la force de frappe du premier responsable du secteur en son temps. Par exemple, Clément Pengdwendé SAWADOGO, ministre de l’administration territoriale ou même Roch KABORE au niveau du ministère en charge du transport dans le gouvernement Blaise n’avaient pas la même force de frappe qu’un BEBEMBA Ministre des finances et encore moins d’un Salif Diallo, ministre l’agriculture au même moment.

 Il y avait aussi le pouvoir de négociation des organisations syndicales. Par exemple c’est seulement au ministère en charge de l’éducation que le passage d’une catégorie notamment de C à B se fait sans repartir suivre des cours dans des classes de formation. Enfin, il y avait les enfants chouchou de Monsieur le Président d’alors. Eux ils n’avaient pas besoin de parrain pour négocier leur rémunération.

Ce mode était bien entretenu pour d’une part « casser » les organisations syndicales pour mieux contrôler l’augmentation des salaires tous azimuts mais aussi garder la main mise sur tel ou tel corps de l’administration publique.

Harmoniser le système de rémunération suppose qu’il faut casser les codes. Ce qui signifie qu’à certains endroits, il faut un passage en force.

La soutenabilité de la masse salariale rime avec maîtrise des  salaires. En cela il y a deux  possibilités en une. L’autorité sera obligée de diminuer les salaires les plus élevés pour les ramener aux bas salaires ou au mieux faire évoluer les derniers positivement et les premiers négativement.

Qui parle de diminution de salaires dit diminution des niveaux de vie déjà en proie à la cherté grandissante des produits de première nécessité. Et dans ce cas, les intéressés ne se laisseront pas faire, quid d’une situation sécuritaire préoccupante.

Nous imaginons que si cela doit affecter des secteurs sensibles, on risque une morosité économique voire une détérioration du développement économique et social. Ce climat social prendrait un coup et des problèmes incommensurables naîtront sûrement car comme on le dit, on sait quand ça commence mais on ne sait pas quand ça se termine.

Le mieux est de travailler à consolider le climat social, la cohésion sociale et l’unité d’action entre l’administration publique et tous les acteurs de la vie économique et sociale pour se focaliser sur la lutte contre le terrorisme car, dans cette guerre, il faut le soutien de tous. Cela ne signifie pas qu’il faut accepter les dérives bureaucratiques et la gabegie de tout ordre. Il sied de lutter efficacement contre la corruption et la fraude, d’élargir l’assiette fiscale en ne pompant pas trop les contribuables déjà contributeurs mais en instaurant d’autres taxes souples pour contribuer au budget de la guerre.

Vouloir être un bon élève des institutions régionales et internationales est un leurre en temps de crise. Ces institutions si elles nous aiment devraient travailler à nous accompagner dans la recherche de la paix avant de vouloir nous noter car entre deux pays dont les stabilités ne sont pas les mêmes, il doit avoir deux unités de mesure.

Il est donc impératif de rassembler nos forces surtout internes pour contrer l’hydre terroriste et le reste viendra avec le temps.

Du reste, nous ne savons pas de quoi la loi organique sera faite. Elle peut contenir de meilleures auspices pour le Burkina en général et aux agents publics en particulier. Qui sait si les inégalités de traitement entre les catégories ne seront pas revues et même que les plans de carrière seront harmonisés. C’est pourquoi il n’est pas judicieux de jeter l’eau du bain avec le bébé.

Pingdwendé ZIDA ([email protected]

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