Sanctions contre le Mali : La Chine et la Russie font prévaloir leurs vétos au Conseil de sécurité

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Les Nations Unies ne pourront rien contre le régime en place au Mali. En effet, Pékin et Moscou comme un seul homme ont empêché l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution soumise par Paris le mardi 11 janvier 2022 et visant à soutenir les dernières sanctions imposées par la Cedeao contre Bamako.

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Le manque de consensus entre les pays siégeant au Conseil de Sécurité des Nations Unies ont joué en faveur du Mali.
Le Texte présenté par la France souhaitant que le Conseil soutienne les décisions prises par les chefs d’État ouest-africains lors du sommet extraordinaire d’Accra, a été révoqué grâce au concours de la Russie et de la Chine qui y ont imposé une fin de non-recevoir. Vassily Nebenzia, le représentant de Moscou, a qualifié « d’ingérences étrangères excessives […] qui ne font que compliquer la situation ».

Quelques heures plus tôt, Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères déclarait que « ce qui se passe au Mali est une véritable fuite en avant de la junte qui, au mépris de ses engagements, souhaite confisquer le pouvoir pendant des années et priver le peuple malien de ses choix démocratiques ». Selon Linda Thomas-Greenfield, la représentante des États-Unis à l’ONU, « une transition en cinq ans n’est pas dans l’intérêt du peuple malien », avant d’évoquer la présence gênante au Mali « d’individus liés au groupe Wagner » qui pour elle, constitue une « menace pour le peuple malien et la Minusma ».

Le Ghana, le Gabon et le Kenya, les trois pays africains membres non permanents du Conseil  ont pour leur part donné quitus pour l’application des sanctions prononcées par la Cedeao. Michel Xavier Biang, le représentant du Gabon, a estimé que le Conseil devrait « appuyer la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la région et le Mali ainsi que le gel des avoirs de l’État malien dans les banques régionales de la Cedeao » et réclamer un soutien logistique, matériel et financier en faveur de la force militaire conjointe du G5 Sahel.

Pour Pékin et Moscou le retour à l’ordre constitutionnel devait « tenir compte des réalités sur le terrain ». La sécurisation du pays est la priorité avant toute autre échéance, notamment la tenue des élections. Les Russes sans évoquer le nom de la société Wagner, ont insisté sur le fait que « les Maliens ont le droit d’interagir avec d’autres partenaires qui sont prêts à coopérer avec eux dans le domaine du renforcement de la sécurité ». 

L’autre alternative pour la France reste alors le recours à l’Union européenne (UE) pour tenter de faire pression sur le Mali. Emmanuel Macron a en effet assuré que la France et l’UE, dont son pays assure la présidence tournante, soutenaient la « position très claire et ferme » de la Cedeao face aux « dérives de la junte ».

L’Algérie, le voisin du Nord du Mali, par la voie de son Président Abdelmadjid Tebboune a invité  les tenants du pouvoir à Bamako à adopter « une attitude responsable et constructive ». A propos de la Transition, Alger a indiqué qu’elle la souhaitait, « raisonnable et justifiable (…) d’une durée ferme de douze à seize mois ». 

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Burkina24

Source : Jeune Afrique

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