Ici Au Faso : Samira Ouangraoua ou la reine des crêpes

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Samira Ouangraoua est une entrepreneure et responsable de l’entreprise « Samy’s crêpes ». Elle a abandonné ses études après trois années à l’Université pour se consacrer à la réalisation de crêpes alimentaires sous toutes ses formes. Elle a dû allier courage, persévérance et travail, pour arriver à monter son entreprise, qui aujourd’hui devient de plus en plus une référence dans le monde de l’entrepreneuriat. 

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Burkina 24 : Qui est Samira Ouangraoua ?

Je suis la responsable de Samy’s crêpes et la co-gérante de l’agence d’hôtesses et d’événementiels de Faso Crystal.

Samy’s crêpes
Samira Ouangraoua la responsable de Samy’s crêpes

Burkina 24 : Quelle est votre spécialité

Samira Ouangraoua (SO) : Je suis spécialisée dans la réalisation des crêpes, gaufres, pancakes. Je réalise les crêpes en les présentant sur toutes leurs formes. Je fais donc des crêpes au chocolat, à la viande hachée, au fromage, au poulet, du gratin de crêpes, des crêpes natures, des makis de crêpes au thon et à la salade…

Burkina 24 : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l’entrepreneuriat ?

SO : C’est le désir d’être indépendante financièrement. Moi, je rêve grand, pour cela, il fallait bien que je me batte. Il fallait que je crée mon propre business pour devenir une business woman, comme on le dit.

Burkina 24 : Pourquoi précisément dans le domaine de la pâtisserie ?

SO : Je ne savais pas que j’allais me retrouver dans ça. C’est venu comme ça. Quand Dieu te donne une idée, tu te retrouves là-dedans. C’est en faisant surtout pour partager aux gens qu’ils m’ont suggéré que je pouvais en faire un commerce. L’idée est partie comme ça, sinon depuis que j’étais toute petite je ne m’étais pas dit qu’il faut que je sois pâtissière. Je me dis que c’est Dieu donné.

Les réalisations de Samy’s crêpes

Burkina 24 : Pouvez-vous revenir sur vos débuts ?

SO : Au début, mes amis m’ont beaucoup aidé en publiant. Ce n’était pas du tout simple. Je pouvais vendre seulement deux plateaux. Si tu n’a pas la volonté, c’est compliqué. Je me suis dit comme je suis dedans, il faut que je fonce, donc peu importe ce qui va se passer, il faut que je tienne bon.

Au début, ça ne sortait pas bien parce que les gens disaient que les crêpes, c’est de la nourriture de Blanc, et c’était décourageant. C’est l’encouragement des autres et ma propre volonté qui m’ont amené à exceller.

Donc je me suis battue et j’ai amené les autres à aimer ce que je fais. Le plus difficile c’est de faire déguster aux gens, de leur faire débourser l’argent pour gouter. Dès qu’ils arrivent à gouter c’est eux même qui commandent après en disant que c’est très bon.

En tout cas, ça n’a pas été simple car ce n’est pas dans les habitudes alimentaires des Burkinabè, c’était compliqué. Je n’ai pas encore atteint mon objectif mais je suis sur la bonne voie parce que quand je regarde au début et maintenant ça va. J’ai su que j’allais m’en sortir quand j’ai vu que les gens s’intéressaient vraiment.

Burkina 24 : Avez-vous suivi une formation particulière dans ce domaine ?

SO : Non, je n’ai pas suivi de formation particulière en tant que tel. C’était au niveau des camps vacances cuisines et ça aussi c’était pour m’occuper pendant les vacances étant petite pour ne pas rester à la maison. Je ne suis pas allée avec le désir de devenir crêpière ou maitresse cuisinière par exemple.

Burkina 24 : Quelle est votre particularité ? La différence de vos produits avec les autres ?

SO : C’est le gout de nos crêpes, les ingrédients qu’on utilise et l’élément fétiche qu’on y ajoute qui font notre particularité. J’utilise aussi mon influence sur les réseaux sociaux pour attirer les clients. A partir du moment où ils goutent, c’est fini, ils deviennent des fidèles clients. J’utilise Facebook, TikTok, Instagram. Il faut aussi noter que mes produits sont accessibles à tout le monde. Les prix vont de 1.000f à 5.000f et de 10.000f à 20.000f pour les packs.

Un plateau des différents produits Samy’s crêpes.

Burkina 24 : Qui sont vos clients généralement ?

SO : En principe, on vise tout le monde comme client. Ma cible ce sont les enfants. Les enfants tirent les parents pour qu’ils viennent acheter les crêpes. Nous avons trouvé une stratégie, on va et on distribue les flyers aux enfants au niveau des établissements. On essaye de capter les parents sur les réseaux sociaux et les enfants sur le terrain en leur montrant les images. En ce moment ces enfants se disent, il faut que maman ou papa m’achète cela.

Burkina 24 : Gagnez-vous votre vie avec cette activité ?

SO : Dieu merci j’arrive à m’en sortir avec cette activité. Je ne vais pas gâter son nom parce que de la vente en ligne et arriver à me positionner aujourd’hui avec un local, c’est parce que je gagne un peu que j’ai pu réaliser cela. Sinon il y a longtemps que j’aurai abandonné. J’ai pris deux ans avant d’ouvrir ce local et un an pour la construction de ma crêperie ; donc c’est tout doucement.

Burkina 24 : Travaillez-vous seule ou en équipe ?

SO : J’ai une équipe avec laquelle je travaille car seule je ne peux pas y arriver. Quand je bouge pour chercher les marchés, il faut qu’il y ait une équipe derrière sur qui je peux compter. Par contre, nous n’avons pas assez de partenaires pour le moment. Le seul que nous avons c’est Bonnet Rouge qui nous accompagne pour nos prestations.

Burkina 24 : Quels sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de ce métier ?

SO : La plus grande difficulté, c’est de convaincre les gens à venir manger car dans leurs têtes c’est de la nourriture de Blanc et les ‘’Mossis’’ ne doivent pas en manger. Il faut que les gens intègrent les crêpes dans leurs menus (mariages, anniversaires…), sinon c’est grave. 

Aussi il y a la difficulté de trouver des marchés de pause-café et d’envoyer dans les autres villes à l’exception de Bobo. Par ailleurs, la coupure d’internet est une grande paralysie. Les réseaux sociaux sont nos moyens de communication. 99,99 des clients de Samy’s crêpes viennent des réseaux sociaux donc quand il n’y a pas la connexion, cela nous pénalise.

Une petite anecdote, lorsque la connexion a été coupée 96h × 2, j’ai fait toute la journée pratiquement sans un seul client. Je suis allée me connecter au réseau Wifi d’une amie et j’ai fait mes publications. Dans le peu qui était connecté, certains m’ont appelé pour des livraisons ou pour se rendre au coin. C’est là j’ai compris le réel impact et si je n’avais pas publié, je n’aurais pas de clients. Donc sans la connexion, c’est un gros problème car on vit des réseaux sociaux, c’est ça qui apporte l’argent.

Burkina 24 : A votre avis quelles sont les aptitudes pour être une bonne pâtissière ?

SO : D’abord il faut la volonté, il faut aimer ce que tu veux faire parce que quand tu n’aimes pas ce que tu fais, à la moindre difficulté, tu va vouloir abandonner. Si je n’aimais pas vraiment ce que je faisais, il y a longtemps que j’aurais abandonné parce que souvent tu n’as pas de clients, tu fais des ratés, et il faut tout recommencer. Je me demande des fois comment j’arrive à faire certaines créations et je comprends que c’est parce que j’ai l’amour de la chose.

Un plateau de crêpes au chitoumou de Samira Ouangraoua

Burkina 24 : Quels sont vos projets pour l’avenir ?

SO : Un grand local de Samy’s crêpes en ville d’abord, après avoir des succursales dans d’autres villes. Je veux que Samy’s crêpes soit partout à l’image de KFC.

Interview réalisée par Flora KARAMBIRI

Burkina 24

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