Charte de la Transition : Les quatre valeurs de Lookmann Sawadogo

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Une esquisse de charte des valeurs a été proposée par la commission technique d’élaboration de la charte et d’un agenda de la transition. Il semble que c’est une initiative des membres.

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Cela est tout à leur honneur. Ils ont fait preuve de patriotisme, d’altruisme et de responsabilité qui sont du reste des valeurs faisant partie de cette charte.
J’aimerais ce faisant proposer des valeurs qui ne figurent pas . Mais qui demeurent cardinales dans la collectivité et surtout cruciales par ces temps de crise de société. Il s’agit notamment :
1- du mérite
2- de la reconnaissance
3- de l’excellence
4- de la gratitude.
En effet, le Burkinabè d’aujourd’hui ne semble plus croire que le MÉRITE est la clé du succès. D’où toutes les dérives et la médiocratie ambiante. Sans culture du mérite il n’est point possible d’obtenir l’excellence.

L’EXCELLENCE est cette valeur dont l’aspiration générale tire la société vers le haut et la performance. Car, le progrès devient le but recherché par chaque citoyen en tout temps et lieu. Le Burkina Faso semble être le pays où la RECONNAISSANCE n’existe pas. La société ne reconnaît pas ceux qui ont apporté une part à la construction nationale à quelconque niveau. En un mot l’on a tué par ce manque de reconnaissance le goût de l’utilité et du sacrifice. Ça sert à rien de se sacrifier pour les Burkinabè. C’est cette « morale » qui est en vigueur.

C’est le pays où on vilipende, rejette, injurie ou raille des personnes qui se sont sacrifiés pour la nation. L’Etat lui-même ne fait pas assez pour la reconnaissance des valeurs et de tout ce qui est bien. À part les médailles qui ont fini d’ailleurs de perdre leur crédibilité.

Enfin la GRATITUDE. Dans notre société actuelle, l’ingratitude est devenue un modèle de relation entre les gens. On est allé jusqu’à théoriser en politique le « devoir d’ingratitude ». La politique au Burkina Faso offre le théâtre scabreux des scènes de la traîtrise comme moteur. L’ingratitude est la cause de la méfiance et de la décohésion. Or sans confiance et cohésion aucune société ne peut se développer parce que c’est la confiance qui construit l’unité, la collaboration et le partenariat, source de force.

Peut-être que ces valeurs sont fourrées dans celles contenues dans la charte. C’est possible. Mais en les mettant en exergue on a l’avantage d’y mettre un point d’honneur et de les rendre plus sacrés.

Ceci est une contribution à chaud mais je voudrais suggérer que cette charte soit envoyée à toutes les composantes et sensibilités de la société pour la renforcer. Car, une telle œuvre fondamentale doit requérir tous les avis suivant le pluralisme des conceptions sociales.

Lookmann SAWADOGO
Journaliste éditorialiste
Auteur.

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