Liberté de la presse au Burkina : Plaidoyer à l’endroit des autorités politiques
Ce mardi 3 mai 2022, à Ouagadougou, dans les locaux du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ), à Ouagadougou, la tradition a une fois de plus été respectée en célébrant la Journée mondiale de la liberté de la presse au travers du thème national en lien avec le thème international « les médias burkinabè face à la révolution numérique : comment mourir pour mieux renaître ?»
Cette célébration, comme à l’accoutumée, a été ponctuée par la présentation d’une étude menée sur l’état de la liberté de la presse. En effet, pour l’année 2021, et au regard des cinq objectifs qui ont constitué des critères de notation dans le cadre de l’étude, il est ressorti dans la présentation de Dr Lassané Yaméogo, chargé avec son équipe de mener ladite étude, que le Burkina Faso a détenu la moyenne de de 2,25/4.
Moyenne qui signifie, si l’on en croit son propos, que « le Burkina Faso remplit les conditions minimales d’exercice de la liberté de la presse sauf qu’à l’observation des moyennes antérieures, il y a un recul parce qu’en 2021, c’est 2,25 contre 2,41 en 2020 ».
Il a de même fait observer l’évolution de la courbe de l’indice de la liberté de la presse depuis que le CNP/NZ a institué l’évaluation. « En 2016, la note était de 2,37 ; en 2017, 2,64 ; en 2018, 2,68 ; en 2019, 2,50 ; en 2020, 2,49 ; en 2021, 2,25 », a-t-il rappelé, interprétant une hausse de l’indice de la liberté de la presse entre 2016 et 2018 et une tendance baissière à partir de 2018.
Les éléments qui expliquent cette note, a-t-il aussi indiqué entre autres, sont « les actes criminels à l’égard des journalistes (l’assassinat de deux journalistes non burkinabè), la précarité des journalistes et des médias, la coupure d’internet mobile en novembre 2021 et en janvier 2022 et l’accès à l’information publique et surtout sécuritaire ».
Recommandations
Il a par ailleurs fait savoir les problèmes récurrents de la presse burkinabè depuis 2016 ainsi que les atouts. « Le niveau de salaire des journalistes, l’indice d’audience (les chiffres de tirage et les statistiques d’internet) », a-t-il cité comme principaux problèmes. Quant aux atouts, il a noté que la note qui évalue l’entrée dans la profession est « très bonne note ».
Ainsi, en termes de recommandations à l’endroit des autorités politiques, « c’est de rendre effectif le décret d’application de la loi 051-2015 du 30 août 2015 portant droit d’accès à l’information publique et aux documents d’administration et instituer un régime fiscal spécifique adapté au développement des médias au Burkina Faso », a-t-il mentionné.
A l’endroit des professionnels des médias, « c’est d’organiser un plaidoyer pour une relecture de la convention collective et son application par tous les médias concernés et à l’endroit du CNP/NZ ; réaliser une étude permettant de disposer d’une base de données fiables de l’ensemble des médias burkinabè et réaliser des études d’audience sur la presse écrite, la presse en ligne, la télévision, la radiodiffusion », a-t-il cité.
La ministre de la communication, Valérie Kaboré, accompagnée de plusieurs autres ministres, a affirmé le soutien du gouvernement de la Transition. « Nous sommes venus, accompagnés de collègues ministres, pour affirmer à la presse burkinabè tout le soutien que le gouvernement a à leur endroit pour leur permettre d’exercer convenablement leur profession », a-t-elle soutenu.
Pour rappel, l’étude a été menée sur la période de mars 2021 à mars 2022. Un hommage a aussi été rendu à feu Kasssoum Kambou, ancien Président du Conseil constitutionnel pour avoir été « un défenseur des médias ».
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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