« Retour de Blaise Compaoré : Ses partisans doivent avoir le triomphe modeste » (Damiss)

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Ceci est une tribune du journaliste éditorialiste et écrivain Adama Ouédraogo dit Damiss sur la probable venue de Blaise Compaoré au Burkina Faso.

Damiss

Blaise Compaoré sera de retour à Ouagadougou les heures ou jours à venir. A l’annonce de cette information par des médias et des journalistes, les partisans de l’enfant terrible de Ziniaré ont commencé à jubiler.

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On peut comprendre leur réaction mais il faut avoir le triomphe modeste et ne pas considérer son arrivée comme une victoire sur des adversaires, une victoire d’un camp contre un autre. Non. Bien au contraire, les supporters du président Compaoré doivent faire profil bas pour ne pas donner l’impression de se moquer de ceux qui ne veulent pas entendre parler de leur champion.

Il y a eu des crimes de sang sous Balise Compaoré tout comme sous Thomas Sankara. Tous deux ont des cadavres dans leur placard. Sous leur règne, il y a eu des veuves et des orphelins du fait de la politique, des injustices criardes, etc. Cela fait partie de notre histoire politique.

Mais au-delà de ces crimes de sang et de ces crimes politiques, des ennemis nouveaux sont apparus depuis 2015 dans notre pays et tuent sans tenir compte des colorations politiques.

Les terroristes qui tuent ne font pas de distinction entre les militants du MPP, du CDP, de l’UPC, de l’UNIR/MPS de l’ADF, etc. Ils se moquent de savoir si vous vous appelez Pierre, Paul, Ismael ou Aboubark, Marie, Madeleine, Aicha ou Mariam. Ils n’ont rien à foutre de votre religion et de votre ethnie. Ils tirent sur tout le monde. Ils sont assoiffés de sang humain. Des barbares d’une autre époque ont pris en otage des populations qui vivaient jadis dans un Havre de paix. Ce sont eux les vrais adversaires du Burkina Faso.

C’est dans ce contexte, je crois, que le Président du Faso Paul-Henri Sandaogo Damiba a sans doute pensé qu’il serait judicieux de consulter les anciens chefs d’Etat, ses aînés dans la fonction, pour qu’ensemble ils discutent des voies et moyens pour contribuer à l’apaisement des cœurs, à l’union des Burkinabè, à la cohésion sociale, au pardon et la réconciliation nationale car l’un des problèmes du terrorisme réside justement dans les fractures sociales. Sinon comment comprendre que votre voisin du jour au lendemain prenne des armes pour rejoindre des criminels ou joue à l’éclaireur pour des tueurs sans foi ni loi. Ceux qui nous attaquent sont des Burkinabè.

Au même moment il y a d’autres Burkinabè qui sont contents et rient sous cape quand il y a des attaques terroristes. C’est dire combien la crise est très profonde. Sous le président Kaboré, ils étaient nombreux nos compatriotes qui étaient heureux quand les forces de défense et de sécurité sont attaquées.  Pour ces personnes, plus il y a d’attaques terroristes avec des victimes, plus le régime Kaboré sera en difficultés.

Le président Paul-Henri Sandaogo Damiba est au pouvoir depuis le 24 janvier 2022. Chaque jour il y a certains de nos compatriotes qui souhaitent sa chute. Et quand les positions de l’armée sont la cible des terroristes, ils applaudissent secrètement.

Leur rêve est que le Président Damiba tombe. A quel moment allons-nous nous arrêter pour examiner sous toutes leurs coutures les problèmes qui minent le développement de notre pays? Tout en menant le combat pour lequel il a pris le pouvoir, le Président Damiba semble avoir compris qu’il faut la cohésion et une réconciliation nationale.

Du reste son prédécesseur au Palais de Kosyam avait aussi compris le bien fondé d’une telle entreprise et avait même créé un ministère d’Etat chargé de la cohésion  sociale et de la réconciliation. Zéphirin Diabré, le titulaire de ce portefeuille ministériel, a fait un travail remarquable. Le schéma de cette réconciliation devait faire l’objet de discussions au cours d’un forum dont la date était même fixée du 17 au 23 janvier 2022. Il a été reporté.

A l’époque, Zéphirin Diabré avait même rencontré le chef de file de l’opposition politique pour qu’il se joigne au processus de réconciliation entamé par le gouvernement. Voici d’ailleurs ce que Diabré avait dit au sortir de son audience avec Eddie Komboïgo : « L’opposition a décidé, en raison d’un certain nombre de paramètres que je n’ai pas à évoquer ici, de ne plus participer aux différentes instances gouvernementales. C’est une décision souveraine que je respecte. Mais ma venue consistait justement à dire que la question de la situation nationale doit se situer au-delà des contingences politiques.

Au regard de l’importance de ce forum et de ce qu’il va apporter comme point de départ important pour la réconciliation nationale, au regard de la contribution de ce forum à la résolution des problèmes à la fois anciens et présents du pays, j’ai demandé humblement au CFOP et à ses collègues de bien vouloir faire une entorse à leur décision et à s’associer au Conseil national d’orientation et de suivi qui va piloter ce forum et au comité national d’organisation qui va en assurer l’organisation pratique ». C’est dire que le Président Kaboré était déjà engagé pour la réconciliation. Malheureusement les militaires ont mis fin à son séjour au Palais de Kossyam.

Le Chef de l’État actuel embouche donc la même trompette et a pris son bâton de pèlerin pour réunir les anciens chefs d’Etat. Et c’est dans cette optique que Blaise Compaoré vient à Ouagadougou pour échanger avec le président Damiba.

Il n’est pas exclu qu’une rencontre se tienne avec Jean-Baptiste Ouédraogo, Blaise Compaoré et Roch Marc Christian Kaboré sous l’égide du chef de l’Etat. Imaginez ces quatre personnalités côte à côte. La symbolique est forte et l’image fera le tour du monde et c’est le Burkina Faso qui gagne.

Laissons tomber les querelles politiques qui nous mèneront nulle part. Pensons au pays. Quel avenir pour nos enfants? Quel Burkina d’aujourd’hui et de demain ?

Adama Ouédraogo dit Damiss
Journaliste

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