Guerre contre le terrorisme : Le Gal Barthélémy Simporé déplore la «faiblesse de l’anticipation stratégique» des acteurs sécuritaires
Le Centre national d’études stratégiques (CNES) a organisé une session de restitution de 3 de ses 5 études menées au cours du dernier trimestre de l’année 2022, ce jeudi 30 mars 2023 à Ouagadougou.
Créé en 2020 et rattaché à la présidence du Faso, le Centre national d’études stratégiques (CNES) ambitionne apporter des solutions adéquates et durables dans la gouvernance sécuritaire au Burkina Faso surtout dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
Évoquant la création du Centre national d’études stratégiques (CNES), l’ancien ministre de la défense et actuel directeur général de cette institution, le général de brigade Barthélémy Simporé a estimé que l’on ne peut pas parler de l’histoire récente du Burkina Faso sans mentionner trois dates historiques (2012, 2014, 2015) qui ont marqué le pays sur les plans national et régional durant cette dernière décennie.
«Ces trois grandes dates ne sont pas les seules mais je les retiens parce que historiquement, notre histoire, la plus récente devrait donc retenir cela. C’est d’abord 2012, c’est l’amplification de la menace terroriste dans le sahel», a-t-il dit en précisant que le terrorisme au Sahel a commencé bien avant 2012 mais cette date marque l’apogée de l’hydre terroriste dans l’espace sahélien suite à la crise libyenne qui, à l’entendre, a contribué à la détérioration du tissu sécuritaire au Sahel.
De nouveaux acteurs impactent la gouvernance
«En 2014, chez nous (Burkina Faso), c’est donc la chute du régime (Compaoré, ndlr) (…). Nous avons de nouveaux acteurs qui impactent la gouvernance, c’est la société civile. C’est parfois des gens qui n’étaient audibles qui, aujourd’hui impactent la gouvernance à cause des outils de la technologie», a-t-il relevé.
La 3e date selon le général Simporé c’est 2015 qui rime avec le début des attaques terroristes sur le sol burkinabè. «Et notre pays qui était dans une sorte de léthargie stratégique se réveille et découvre son état d’impréparation», a-t-il avancé tout en déplorant la «faiblesse capacitaire de l’État » qui n’a pas su anticiper sur la menace terroriste.
À ceci se greffe, selon le directeur général du CNES la «faiblesse de leadership stratégique » des dirigeants qui n’ont pas pu mobiliser la nation entière pour apporter des réponses efficientes et prévenir la menace.
Les études entreprises
Rebondissant sur les études menées, le général de brigade Simporé a renseigné que le Centre national d’études stratégiques a travaillé sur cinq thématiques. La première a porté sur la dynamique du militantisme des groupes armés terroristes. Le but était de savoir un peu plus sur le mode de recrutement, l’idéologie et l’organisation des groupes armés terroristes.
Il y a eu également, a-t-il informé, une étude sur la géopolitique des drones dans l’espace ouest-africain. «Vous savez qu’en raison de l’insécurité, beaucoup de pays se dotent des drones mais il y a aussi une confusion des drones dits civils qui sont utilisés partout. Donc c’est une nouvelle réalité qu’il faut intégrer dans la gouvernance pour savoir quels sont les défis, quels sont les dangers liés à cela, quelle est la cartographie de ces nouveaux outils pour pouvoir apporter des réponses surtout en termes de législation, de réglementation et de protection de notre territoire», a-t-il argumenté.
La 3e étude a concerné la présence des forces étrangères en Afrique. Celle-ci a été entreprise, selon les dires du général Simporé dans l’optique de comprendre un peu plus sur les pays qui sont en coopération avec les forces étrangères et ce que cette coopération implique sur la stratégie de la sécurité nationale du Burkina.
«Il y a une étude (4e) sur la guerre populaire généralisée qui est aujourd’hui en vogue pour savoir quel contenu il faut donner à ce nouveau concept et comment donc faire en sorte que notre pays puisse mettre en œuvre, une implication citoyenne adaptée à la lutte contre le terrorisme », a-t-il mentionné.
La dernière étude a fait savoir le directeur général du Centre national d’études stratégiques porte sur la coopération et met en relief toutes les organisations internationales et sous-régionales.
Par ailleurs, Barthélémy Simporé a relevé la «faiblesse» de toute la chaîne des acteurs sécuritaires dans l’anticipation stratégique. «Je ne dis pas absence, je dis faiblesse, parce qu’il y avait quand même de l’anticipation mais elle n’était pas suffisante (…)», a-t-il affirmé.
Le ministre de la défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly a invité l’ensemble des forces de défense et de sécurité à travailler activement pour la veille stratégique. «Faites en sorte vous que soyez des magiciens pour éviter ces ruptures stratégiques même si elles doivent venir que nous le sentions le moins possible», a-t-il harangué.
Willy SAGBE
Burkina 24
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