Réquisition et vie chère : L’UAS durcit le ton contre le gouvernement

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L’Unité d’Action Syndicale (UAS) a commémoré en différé le 59e anniversaire du soulèvement populaire du 3 janvier 1966, ce samedi 25 janvier 2025, à Ouagadougou. Une conférence publique sur les préoccupations actuelles des travailleurs a été organisée à cet effet, à la Bourse du travail. 

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Cette conférence publique s’est articulée sur trois sous thèmes à savoir la crise sécuritaire et la remise en cause des libertés, la vie chère avec les augmentations des prix de grande consommation, les mesures fiscales, l’adoption d’une grille salariale et indemnitaire des établissements publics de l’État et des établissements publics publics de prévoyance sociale, et enfin l’opérationnalisation du régime de l’assurance maladie universelle et la prise en compte des indemnités dans le calcul de la pension.

Olivier Ouédraogo
Olivier Ouédraogo

La 1ère communication a été animée par Olivier Ouédraogo, secrétaire général de la confédération syndicale burkinabè (CSB). D’entré de jeu, il a informé que le Burkina Faso est le pays africain et deuxième au monde, le plus touché par la crise sécuritaire due au terrorisme, selon un rapport publié par l’Institut pour l’économie et la paix.

«Une autre conséquence notable des attaques [terroristes] c’est la déscolarisation de nombreux enfants. En effet, au regard des objectifs poursuivis par les groupes terroristes, l’école constitue une des cibles des attaques. (…) Le terrorisme se nourrit bien de l’ignorance et de l’obscurantisme », a-t-il confié tout saluant le travail abattu par les forces combattantes pour la restauration du territoire national.

Selon Olivier Ouédraogo, les travailleurs subissent les effets nocifs de la crise sécuritaire tout comme les autres couches sociales. «En termes de pertes en vies humaines, de déplacement, de souffrance physique et morale, de sacrifice financier, etc», a-t-il notifié.

Par ailleurs, Olivier Ouédraogo a laissé entendre le contexte de guerre sert de «prétexte» [ aux autorités] pour la remise en cause des libertés et en violation de la constitution.

Les militants de l'UAS
Les militants de l’UAS

«Au titre de ces atteintes, on peut citer des exécutions extra-judiciaires, des enlèvements et séquestrations des citoyens suite à des prises de parole exprimant des critiques sur la gouvernance ou des avis contraires aux tenants du pouvoir. On note aussi des réquisitions et déportations au front en guise de sanction pour les mêmes raisons », a-t-il dénoncé avec véhémence.

Intervenant pour la deuxième communication qui portait sur la vie chère, Marcel Zanté, secrétaire général de la CNTB a affirmé que le Burkina est en guerre et que l’UAS est consciente de la guerre coûte «chère».

«De ce point de vue, elle doit être financée. Mais ce financement ne doit pas aboutir à plonger la population dans une misère insoutenable. C’est pour cela en 2023, quand l’idée des prélèvements a été émise, l’UAS s’est exprimée en expliquant sans être par principe opposée aux contributions des travailleurs. Elle suggérait au gouvernement d’autres pistes à même de procurer d’importantes ressources au gouvernement», a-t-il dit .

Marcel Zanté
Marcel Zanté

Et d’ajouter : «il s’agit en l’occurrence des restes à recouvrer s’évaluant à des milliards de FCFA, de nombreux cas de détournement et de pillage des ressources et des biens publics s’évaluant également à plusieurs milliards de FCFA ».

Beaucoup de ces niches, selon Marcel Zanté, sont «couvertes d’impunité». «Mais au lieu de lancer le recouvrement des ressources publiques spoliées au peuple depuis des décennies, le gouvernement continue de s’acharner sur les maigres des pauvres populations et des pauvres travailleurs », a-t-il renchéri.

Pour lui, le procès de détournement au ministère en charge de l’action sociale leur donne raison. «Il s’agit maintenant de poursuivre avec les autres ministères et institutions notamment ceux qui sont épinglés par de nombreux rapports de structures de contrôle », a-t-il appelé.

Également, il a mentionné que la vie chère frappe «durement» les Burkinabè en général et les travailleurs en particulier. «Elle résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs notamment les augmentations des prix de grande consommation ainsi que les mesures fiscales, les mesures sur la rémunération des travailleurs, la hausse des prix des produits de grande consommation est un indice de la manifestation de la vie chère », a-t-il soutenu.

Aussi, a-t-il fait cas de la triple augmentation du prix du carburant à hauteur de 235 FCFA pour le super comme l’autre cause de la vie chère. « Nous avons constaté d’abord en mai 2022, précisément le 12 mai 100 FCFA (d’augmentation), le 18 août 2022, 35 FCFA et le 11 février 2023, 100, au total 235 FCFA à contribuer à renchérir le coût de la vie dont les effets sont toujours palpables», a-t-il avancé.

Sidiki Dramé
Sidiki Dramé

Le dernier intervenant Sidiki Dramé, représentant le président de la coordination des syndicats autonomes a rebondi sur l’opérationnalisation du régime d’assurance maladie universelle et la prise en compte des indemnités dans le calcul de la pension des agents publics.

Il a rappelé qu’à toutes les rencontres que l’UAS a été conviée pour l’opérationnalisation du régime d’assurance maladie universelle, elle n’est jamais par principe opposée au regard du poids du budget de la santé dans les charges de ménages. «Sa seule préoccupation porte sur la viabilité du système à mettre en place. Dans ce sens, elle a formulé des réserves et des recommandations», a-t-il relevé.

Parlant du contexte de mise en œuvre du régime d’assurance maladie universelle, il a souligné qu’il est marqué par les effets d’application depuis les années 90 d’une politique d’ajustement structurel qui a eu comme conséquence le désengagement de l’État des secteurs sociaux notamment l’éducation et la santé.

«Les politiques sanitaires dans le contexte des passes sont marquées entre autres par des réformes du système des soins rivalisant en degrés le désengagement de l’État vis-à-vis de la santé publique », a-t-il mentionné.

Willy SAGBE 

Burkina 24

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